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Los Angeles,

le 26 février 2017

J’étais curieux d’en savoir plus sur le travail de Tamara depuis que j’avais vu un zine sur sa table à la foire du livre d’art de New York sur la série télévisée New York, Unité Spéciale des Victimes, l’une de mes préférées. À l’époque, elle vivait à New York où ses tatouages de style chicano se distinguaient dans la foule de la foire, ou peut-être était-ce dû à son charisme. L’année suivante, lors du vernissage de la Los Angeles Art Book Fair, je lui ai dit que j’aimerais l’interviewer. Nous nous sommes retrouvé·e·s le lendemain, une demi-heure avant l’ouverture de la foire, et j’ai installé ma caméra en face de sa table, du point de vue d’un visiteur.
Bonjour Tamara

Salut, comment vas-tu ?

Donc, tu es peintre, tatoueuse et tu diriges également Discipline Press. Nous sommes à ta table à la LA Art Book Fair, peux-tu nous parler un peu de Discipline Press ?

Discipline Press existe depuis environ un an, un peu plus d’un an. Discipline Press était une façon pour moi de formaliser et de recentrer les choses que je faisais déjà en terme de publication, de compilation et de curation. J’ai fait ce genre de choses et de l’auto-édition pendant des années, pendant très longtemps, mais c’est la première fois que je crée ma propre maison d’édition. Pour essayer d’être brève, Discipline est vraiment consacré à mettre en relation des images de sous-cultures et l’imagerie qui y est associée avec le contexte et les créateurs de ces images. Nous essayons également de mettre en lumière les expériences des personnes marginalisées au sein des sous-cultures, qu’il s’agisse de femmes photographes atteintes de maladies chroniques, de personnes homosexuelles dans le tatouage, de personnes de couleur dans le punk, de personnes homosexuelles incarcérées et de personnes incarcérées en général.

C’est une bonne introduction… Alors ça veut dire que tu faisais déjà des zines avant ?

Oui, je faisais des zines depuis longtemps. J’ai commencé à m’intéresser au punk DIY quand j’avais 15 ou 16 ans et les zines en faisaient partie intégrante. Ils étaient si importants pour moi, j’y apprenais plein de choses, pour développer mes idées politiques ou comprendre ma propre expérience. En fait, j’ai une formation en gravure, alors quand j’ai commencé à apprendre la gravure, c’était un moyen pour moi de produire beaucoup de choses à la fois pour moi et pour les autres, c’est une des raisons pour lesquelles j’aime la gravure. C’est très démocratique et c’est très utile pour diffuser des images et des informations. Puis j’ai lentement réalisé que j’étais devenue une ressource pour les gens simplement parce qu’ils savaient que c’était quelque chose que je faisais, alors ils me demandaient où faire imprimer des choses, où je fais faire des t-shirts et ceci et cela. J’ai donc pensé que je devais commencer à proposer ces ressources de manière plus concrète.

Et comment tes différentes activités sont-elles reliées entre elles ? La peinture, le tatouage…

C’est une bonne question. Pour moi, tout est très lié. Surtout depuis que je me concentre sur le tatouage et sur l’imagerie de style Chicano et c’est là qu’est né l’un des premiers projets de Discipline, cette série d’affiches. [Elle les montre derrière elle.] Ce qui me frustre souvent dans le tatouage, c’est que c’est un moyen pour les images d’avoir différents types de vie grâce au tatouage. Elles peuvent être très éloignées de leur signification originale dans différents contextes et prendre beaucoup de nouvelles significations ou perdre leur sens parfois, surtout maintenant avec Internet comme source d’inspiration. Je vois donc la popularisation du tatouage chicano, et je pense que c’est vraiment incroyable et qu’il est important de rendre hommage à cette forme d’art, mais je pense qu’il est tout aussi important de maintenir le lien avec la culture qui en est à l’origine et la réalité contemporaine de celle-ci. Je pense que les gens veulent parfois le considérer comme une relique, surtout avec la popularité de Teen Angels. Teen Angels est incroyable et extrêmement influent, évidemment, mais il y a tellement d’artistes contemporains qui travaillent aujourd’hui. Ce n’est pas une relique du début des années 1980 ou 1990.

Alors est-ce que tu te bats contre une sorte de nostalgie dans la culture chicano où il semble toujours qu’avant c’était mieux ? Et il y a aussi une façon idéalisée de regarder le passé…

C’est vrai à propos de la nostalgie. Je pense qu’il y a un certain romantisme, c’est une grande partie de la culture chicano. Je ne vois pas forcément ça comme un point négatif, mais, dans mon expérience, quand j’ai commencé à m’y intéresser, c’était un très bon moyen d’explorer le passé et de le relier à mon propre présent. Mais je pense que maintenant, surtout pour les jeunes, c’est un moment important pour envisager où nous voulons amener ça dans le futur. Et je pense que c’est vrai pour tout fossé générationnel. Parce que maintenant, nous assistons à des conflits avec l’ancienne génération de militants. Par exemple, les manifestants de Berkeley qui ont interrompu les discours et les manifestants originaux plus âgés des années 1960 et 1970 voyaient ça comme une attaque contre la liberté d’expression. Les gens ont des idées très différentes de ce que ça dit. Je pense que dans la culture chicano, les jeunes travaillent pour la rendre plus inclusive pour les trans, plus féministe ou à remettre en question la relation qu’elle entretient avec les luttes indigènes et à ne pas vouloir s’approprier les luttes indigènes de manière inappropriée. Ce sont toutes des critiques vraiment importantes et elles sont importantes pour la croissance du Mouvement Chicano, pour qu’il reste contemporain et pour qu’il continue d’avancer.

Romantique et contemporain ?

Je pense que ça peut être les deux à la fois.

C’est un peu le magazine de Discipline Press, non ? [elle montre un zine à la caméra, le titre est Interviews] Je vois que celui-ci est le volume 2, et l’autre le volume 1. Peux-tu nous en parler ?

Oui, donc la première publication que j’ai faite, avant même d’officialiser le nom Discipline Press, était Ugly Dirty Nasty Noisy. Le titre était tiré de termes que les gens utilisent pour décrire à la fois le punk rock et la ville de New York. À l’automne, cela fera 12 ans que je vis à New York.

D’où viens-tu à l’origine ?

Je suis originaire de l’état de Géorgie. Le titre et le zine étaient donc une façon d’essayer de revenir vers cette communauté dont je fais partie depuis si longtemps, d’en faire une collection et de les avoir tous au même endroit, surtout pour les jeunes, car parfois je me sens un peu comme une dinosaure. Je suis là depuis si longtemps à New York. Ces gens sont mes amis depuis si longtemps, alors j’ai fait ce premier volume, puis j’ai fait le deuxième en l’élargissant avec d’autres personnes. Ensuite, mon assistante Riley s’est occupée du dernier What We Do is a Secret, qui part d’une idée similaire, mais il s’agit d’une sélection mondiale plus globale, pas seulement de New York. Les deux que tu as cités plus tôt, les Interviews, sont deux collections d’interviews que j’ai réalisées et compilées. Elles sont nées parce que je voyais des liens entre de nombreux travaux d’artistes qui abordent certains thèmes, mais lorsque je regardais leurs interviews, je voyais qu’on ne leur demandait jamais de parler de ces thèmes. Alors je me suis dit que je poserais les questions auxquelles je voulais entendre les réponses. Donc The Body Interviews regroupe toutes les personnes dont le travail traite du corps humain d’une manière ou d’une autre, qu’il s’agisse de leur propre corps, en tant qu’interprètes, ou du corps des autres, des designers de meubles de magasin, des stylistes de mode. Il y en a quelques-unes là-dedans que je trouve vraiment poétiques, notamment January Hunt qui est une femme trans, c’est une musicienne, une artiste et une bonne amie à moi. Le deuxième Interview est un peu plus large et les entretiens sont un peu plus approfondis, car ils ont été menés principalement en personne plutôt que par e-mail.

Mmm-hmm, ouais, c’est toujours mieux.

C’est toujours mieux. Il y a certainement des thèmes communs : beaucoup d’artistes femmes, quelques travailleur.euse.s du sexe, quelques professionnel.le.s du fétichisme, quelques artistes. Il y a Chris Berntsen qui est un photographe queer.

Ce sont donc principalement des artistes ?

Oui

Peux-tu nous parler de celui-ci ?

Pen Island est un zine que j’ai publié pour une artiste et tatoueuse nommée Sally Rose. Il s’agit de magnifiques dessins au stylo-bille de pénis. Je vais te montrer mon préféré.

Ça dit Go Fuck Yourself. [Va te faire foutre.]

Sally est quelqu’un que j’ai interviewé pour mon site, en fait, et c’est le début d’une nouvelle série sur l’identité queer et le tatouage sur laquelle je travaille avec Brody Polinsky.

Il y en a un que tu as peut-être déjà vendu, car tu ne l’as pas ici ; il s’appelle Especially Heinous ?

Oh oui, c’est un plus ancien. Especially Heinous. J’adore la série Law and Order Special Victim Unit [New York, Unité Spéciale] et j’ai commencé à faire des captures d’écran alors que je travaillais sur une exposition, car je regardais beaucoup la télévision pendant que je peignais. Au fur et à mesure que je prenais ces captures d’écran, j’ai commencé à les classer selon différents filtres à travers lesquels on peut regarder la série. Parce que je trouvais beaucoup de sentiments anti-police, il y avait aussi beaucoup de sentiments féministes radicaux militants. Quand tu les sors du contexte d’une émission de télévision policière, il commence à prendre une autre tournure. Mais ce zine était une collection de toutes les captures de l’émission relatives au kink et au BDSM dans toute la série. C’est une série assez longue, il y a maintenant environ 18 saisons. Je trouve qu’une grande partie de la série, surtout les plus récentes, est assez progressiste dans ce qu’elle couvre. Mais elle a certainement des moments, surtout dans les anciennes saisons, qui ne sont pas aussi subtils. J’ai été surprise de voir que, dans l’ensemble, leur représentation du kink est très négative. C’est presque toujours : « Oh, quelqu’un a été assassiné et ils ont essayé de faire en sorte que ça ressemble à une scène BDSM qui a mal tourné ».

Voici une dernière question, car la foire a commencé. Qu’est-ce qui est important dans ton travail ? Qu’est-ce qui te pousse à publier ?

Ce qui est important pour moi, c’est simplement de partager les expériences d’autres personnes. Amplifier les voix des personnes qui ont besoin d’être entendues grâce à ce que je fais. Ce n’est pas nécessairement pour promouvoir mon propre travail, je suis reconnaissante d’avoir un public grâce à ce que je fais.

Los Angeles,

February 26th, 2017

I was curious about Tamara’s work since I saw a zine on her table at the New York Art Book Fair about the TV show Law and Order Special Victims Unit, one of my favourites. At the time, she was living in New York, and her Chicano-style tattoos would stand out in the fair’s crowd, or maybe it was because of her charisma. The year after, at the opening of the Los Angeles Art Book Fair, I told her I would like to interview her. We met the next day, half an hour before the fair opened, and I set up my camera across her table from the point of view of a visitor.
Hello Tamara

Hi, how are you?

So you’re a painter, a tattoo artist, and you also run Discipline Press. We’re at your table at the LA Art Book Fair. Can you tell us a bit about Discipline Press?

Discipline Press is about a year old now—just over a year. Discipline Press was a way for me to sort of formalise and refocus things I was already doing as far as publishing, compiling, and curating. I did that type of stuff and self-publishing for years, for a very long time, but this is my first attempt at my own publishing company. To try to keep it brief, Discipline really has been focusing on connecting images of subcultures and the imagery that’s associated with it with the context and the creators of it. And also trying to excavate and spotlight the experiences of people who are marginalised within subcultures, whether that’s female photographers who are chronically ill, queer people in tattooing, people of colour in punk, queer people who are incarcerated, or people who are incarcerated in general.

Sounds like a good introduction… So does that mean that you have done zines before?

Yeah, I was doing zines for a long time. I got into DIY punk when I was maybe 15 or 16, and zines were such a huge part of that. They were so informative and so important to me, developing the political, or, you know, understanding my own experience. I actually have a background in printmaking, so when I started going to school for printmaking, that was a way for me to produce a lot of things both for myself and other people, which is one of the reasons that I love printmaking. It’s very democratic, and it’s very useful for disseminating images and information. Then I slowly realised I had become a resource for people just because they knew that it was something that I’ve been doing, so they would ask me where to get things printed or where I get t-shirts made, and this and that. So I thought that I should just start to offer those resources in a more tangible way.

And how do your different activities link together? The painting, the tattooing…

That’s a good question. To me, it’s all very connected. Especially with my focus on tattooing, I focus a lot on Chicano-style imagery, and that was where one of the first projects for Discipline came about: this poster series. [She shows them behind her.] Something that I’m often frustrated by with tattooing is that it’s a way for images to have different types of lives through tattooing. They can be very divorced from their original meaning in different contexts and take on a lot of new meanings or become meaningless at times, especially now with the internet as a source for mining images. So I see the popularisation of Chicano tattooing, and I think it’s really amazing, and it’s important to credit the art form, but I think it’s equally important to maintain the connection with the culture that originated it and the contemporary reality of that. I think people want to look at it as a relic at times, especially with the popularity of Teen Angels. Teen Angels is incredible and hugely influential, obviously, but there’s so many contemporary artists making work. It’s not a relic from the early 1980s or 1990s.

So are you fighting against a kind of nostalgia in Chicano culture where it always seems like before was better? And there’s also an idealised way of looking at the past.

It’s true about the nostalgia. I think that there is a romanticism to that; it is a big part of Chicano culture. I don’t necessarily see that as a negative, but, speaking for myself, when I began to get into it, that was a really good way for me to begin to explore the past and connect it with my own present. But I think that now, especially for young people, it’s an important moment to consider where we want to take that into the future. And I think that’s true of any generational divide. Because now we’re seeing just across the board some conflicts with the older generation of activists. For example, protesters at Berkeley shutting down the speeches, and older, original protesters from the 1960s and 1970s were seeing that as an attack on free speech. People having very different ideas of what that looks like. I think with Chicano culture, there’s a push by younger people to make it more trans-inclusive, more feminist, or to question the relationship it has to indigenous struggles, not wanting to appropriate indigenous struggles inappropriately. Those are all really important critiques and are important for the growth of the Chicano Movement, to keep it contemporary, and to keep it moving forward.

Romantic and contemporary?

I think it can be both at the same time.

This is sort of the magazine of Discipline Press, right? [Shows a zine to the camera, the title is Interviews.] I see that this one is Volume 2, and the other one is Volume 1. Can you talk about them?

Yeah, so the first publication I’ve put out, even before I formalised the name Discipline Press, was Ugly Dirty Nasty Noisy. The title was taken from terms that people use to describe both punk rock and New York City. In the fall, it’ll be 12 years that I’ve lived in New York.

Where are you originally from?

I’m from Georgia. So the title and the zine was a way to try to get back to the community that I’ve been a part of for so long, to make a collection of it, and to have all of them in one place, especially for younger people, cuz sometimes I can feel a little bit like a dinosaur. I’ve been around for so long in New York. These people have been my friends for so long, so I did that one volume, and then I did the second one by expanding with some different people. Then my assistant Riley curated the newest one, What We Do Is a Secret which is a similar idea but it’s a more worldwide global community, not just New York. The two that you pointed to earlier, the Interviews, are two collections of interviews I conducted and compiled. Those came about because I was seeing connection threads between a lot of work from artists who address certain themes, but when I would look up interviews with them, I would never see them being asked to speak about those themes. So I figured that I would ask the questions that I wanted to hear the answers to. So The Body Interviews is all people whose work deals with the human body in one way or another, whether it’s their own body, as performers, or others’ bodies, shop furniture designers, fashion designers. There’s a few in there that I think are really poetic, especially January Hunt, who’s a trans woman; she’s a musician, an artist, and a good friend of mine. The second Interviews is a little more broad, and the interviews are a little more in-depth because they were mostly conducted in person versus via email.

Mmm-hmm, yeah, it’s always better.

It’s always better. There’s definitely some common themes there: a lot of female artists, a couple of sex workers, some fetish professionals, some artists. There’s Chris Berntsen, who’s a queer photographer.

So they are mostly artists?

Yes

Can you tell us about this one?

Pen Island is a zine that I published for an artist and tattooer named Sally Rose. It is all beautiful ballpen drawings of penises. I’ll show you my favourite one.

It reads, Go Fuck Yourself.

Sally is someone that I interviewed for my website, and that’s the beginning of a new series on queer identity and tattooing that I have been working on with Brody Polinsky.

There’s one that you may have sold out as you don’t have it here; it’s called Especially Heinous?

Oh yeah, that’s an older one. Especially Heinous. So I love Law and Order SVU [Special Victim Unit], and I started to capture screenshots while I was working on one show because I was watching so much television while I was painting. As I started to take these captured screenshots, I started to categorise them into different lenses that you could be viewing the show through. Because of that, I was finding a lot of anti-police sentiment; there was a lot of militant, radical feminist sentiment. When you pull it out of the context of a police television show, it starts to take on a different life. But that zine was a collection of all the captures of the show relating to kink and BDSM throughout the whole series. It’s quite a long show; now there’s like 18 seasons of it. A lot of the show, especially more recently, I find to be pretty progressive on what they cover. But it definitely has moments, especially in the older seasons, that are not quite so sensitive. I was surprised to see that, as a whole, their representation of kink is very negative. It’s pretty much always: “Oh, somebody was murdered, and they tried to make it look like a BDSM scene gone wrong.”

Here’s a last question because the fair has started. What’s important in your work? What drives you to publish?

What’s important to me is just sharing other people’s experiences. Amplifying the voices of people who need to be heard through what I do. It is not necessarily to promote my own work; I’m grateful for having an audience through what I do.

Uglier Dirtier Nastier Noisier, The City we all Love to Hate
Tamara Santibañez (ed.), *Uglier Dirtier Nastier Noisier, The City we all Love to Hate*, Brooklyn, Discipline Press, 2015, Photocopie, 8" x 10", 68 pp. Tamara Santibañez (ed.), *Uglier Dirtier Nastier Noisier, The City we all Love to Hate*, Brooklyn, Discipline Press, 2015, Photocopy, 8" x 10", 68 pp.
Interviews Vol. 2
Tamara Santibañez (ed.), *Interviews Vol. 2*, Brooklyn, Discipline Press, Janvier 2016, Photocopie, 8" x 10", 64 pp. Tamara Santibañez (ed.), *Interviews Vol. 2*, Brooklyn, Discipline Press, January 2016, Photocopy, 8" x 10", 64 pp.
Interviews Vol. 1
Tamara Santibañez (ed.), *Interviews Vol. 1*, Brooklyn, Discipline Press, Janvier 2015, Photocopie, 8" x 10", 60 pp. Tamara Santibañez (ed.), *Interviews Vol. 1*, Brooklyn, Discipline Press, January 2015, Photocopy, 8" x 10", 60 pp.