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Par e-mail,

le 10 janvier 2020

J’ai fait la connaissance de Samuel Etienne lorsqu’il a organisé une exposition de fanzines musicaux de sa propre collection à Rebel Rebel, le festival de zines créé par Laura Morsch-Kihn. À ce moment, il avait déjà écrit et auto-publié le premier numéro de Bricolage Radical, un travail de recherche sur les zines musicaux français. Les recherches de Samuel ont toujours porté sur des univers très différents, puisqu’il a été l’un des fondateurs de Volume ! la première revue académique consacrée à la musique populaire, mais sa carrière universitaire a été consacrée pendant 20 ans à la géomorphologie. Il a récemment choisi entre ces deux directions et a créé ZINES, An International Journal on Amateur and DIY Media. Pour tout dire, Samuel a publié mon livre Artiste éditeur tiré de ma thèse de doctorat. J’étais donc à l’aise pour lui envoyer quelques questions par e-mail auxquelles il a répondu consciencieusement.
Qui es-tu ? Quel est ton parcours ?

Je m’appelle Samuel Etienne, 48 ans, également connu sous le nom de Seitoung ou Melanie Seteun, pseudonymes que j’ai utilisés pour signer des articles dans des fanzines depuis le milieu des années 1980. J’ai un doctorat et une habilitation à diriger des recherches en géographie physique, et j’ai enseigné et dirigé des recherches en géomorphologie pendant 20 ans (1997-2018). Depuis 2018, je consacre 100 % de mon temps de recherche à l’étude des fanzines DIY.

Comment tu as commencé à faire des fanzines, et surtout, qu’est-ce qui t’a poussé à continuer à en faire ?

J’ai commencé à faire des fanzines en décembre 1984, j’avais presque 14 ans, mais je ne savais pas à cette époque que je faisais un fanzine. Ce mot m’était encore inconnu. Je ne faisais que piller des interviews de stars de la pop, empruntées dans des magazines français pour adolescents, en mélangeant une question posée à un chanteur avec une réponse d’un autre chanteur, et en m’amusant en lisant le nouveau (non) sens. J’ai photocopié le résultat, un fanzine de 4 pages, en dix exemplaires et les ai vendus à mes camarades de classe. Je me suis impliqué plus profondément dans la scène des fanzines en 1988 lorsque j’ai créé un fanzine punk-rock qui nous permettait, à moi et à mes camarades de classe, d’intégrer la scène rock locale de Nantes (France) : publier un fanzine, organiser des concerts, diffuser une émission de radio, éditer une compilation de cassettes, toutes ces activités DIY étaient réalisées par des étudiants de 18 ans sans expérience ni argent. Le fanzine était la pièce centrale, un outil – comme je le vois maintenant – qui aidait à diffuser des informations, mais aussi qui légitimait notre action dans la scène musicale. Localement, notre fanzine était un média puissant, et c’était très stimulant pour de jeunes adultes qui se demandent encore ce qu’ils vont faire dans le futur. Cela nous a ouvert un tas d’opportunités. Je n’ai jamais cessé de publier des fanzines depuis cette expérience première. C’était des expériences collectives ou individuelles. Le fanzine t’aide à ouvrir des portes, n’importe quelle porte peut être déverrouillée avec un fanzine. Faire un fanzine, c’est aller à l’école de l’audace : parce qu’il est petit, minuscule, banal, il semble inopérant, mais c’est un moyen de donner du pouvoir aux gens. Mais c’est un pouvoir inoffensif, tu n’as rien à perdre, car tu pars de zéro, contrairement à la politique. Par conséquent, je n’ai jamais cessé d’écrire dans des zines ou de les publier.

Est-ce que les mots « zine » ou « artzine » recouvrent ce que tu fais ? Y a-t-il un autre mot que tu juges plus approprié pour tes publications ?

Le terme « fanzine » ne devrait être utilisé que lorsque la dimension fanatique est encore présente : un fan qui fait un zine pour partager une passion, quelle qu’elle soit, avec son propre média. Les zines sont des médias DIY, mais le contenu n’est pas nécessairement lié à la fan attitude : il peut être plus personnel (perzine), traiter de cuisine, de voyage, de lutte, de n’importe quel sujet dont tu veux parler, partager ton point de vue. Les artzines sont dédiés à la publication d’œuvres artistiques et l’objet en lui-même peut être l’œuvre d’art. Tu peux trouver des artzines sans aucun texte, mais tu ne peux pas trouver de fanzines sans texte. La dimension littéraire n’est pas nécessaire dans un artzine, donc je ne me sens pas gêné de publier un artzine avec des images ou des dessins uniquement, alors que je ne pourrai pas le faire avec un fanzine.

Si je ne me trompe pas, tu as commencé par publier des zines punk, puis tu as fait beaucoup de recherches et collectionné, et ce n’est que récemment que tu as commencé à faire des artzines ? Penses-tu que les artzines sont assez récents, ou ont-ils toujours existé ?

Oui, tu as raison. J’ai commencé par un fanzine de punk rock en 1988, mais très vite, je suis passé à d’autres domaines de fanzines : zine électro en 1990, zine cold wave en 1991, zine gothique en 1992, zine littéraire en 1994, metazine en 2003, etc. Le fanzine est un objet médiatique facile à fabriquer et j’expérimentais pour exprimer mes opinions dans des domaines culturels qui n’étaient pas considérés par les médias grand public.

Jusqu’en 2016, je ne considérais pas ce que je faisais comme des artzines, car je voyais mes fanzines comme des médias informatifs où, de temps en temps, des œuvres artistiques étaient présentes. Même quand j’ai publié en 1990 un fanzine appelé Lively zine où la mise en page était entièrement faite à la main et explicitement inspirée de designers comme Vaughan Oliver ou Huart & Cholley, je ne le considérais pas comme une œuvre d’art ou comme un artzine. J’ai commencé en 2016 à publier des artzines, c’est-à-dire des zines où l’œuvre d’art est la matière centrale et où les informations textuelles sont secondaires, voire absentes. Pour être honnête, je n’avais jamais entendu parler des artzines avant le salon du zine Rebel Rebel à Marseille, où nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Je connaissais les graphzines et j’en ai publié un pour ce salon (So Rebel, un graphzine collectif imprimé en risographie), mais je ne considérais pas le zine comme un support légitime pour l’Art. J’ai donc été très étonné par la diversité des artzines présents à Rebel Rebel #1. Une nouvelle dimension de l’objet zine s’est révélée à moi. Aller à Rebel Rebel est devenu mon pèlerinage bisannuel maintenant, et le FRAC PACA est un nouveau Lourdes pour moi.

En fait, j’avais cette « tentation artistique » en moi depuis si longtemps, mais je ne l’aurais jamais laissée sortir sous forme de « fanzine ». Dans mon esprit, le fanzine d’un côté et les « Beaux-Arts » de l’autre étaient des univers distincts qui ne pouvaient pas se rencontrer. C’est paradoxal dans la mesure où je donnais des conférences sur l’influence des mouvements artistiques d’avant-garde sur l’esthétique des fanzines punk, en particulier avec des titres comme Bay Area Dada ou Panache depuis 2006… Alors, quand je suis revenu de Marseille, où la « culture Xerox » était omniprésente, je me suis dit : « C’est une voie que je veux explorer. Je vais faire des fanzines où l’art sera central, où la façon dont je vois l’art sera centrale. » Et c’est là que j’ai commencé à faire de l’art consciemment ; je veux dire de l’art pour l’art. Pas pour illustrer un papier ou remplir un espace vide. C’était vraiment une sorte de révélation, et c’est pourquoi j’utilise des mots religieux pour en parler.

D’une certaine manière, les artzines ont toujours existé. J’avais des amis à Nantes qui ont publié Les Eaux Noires et Le Grand Quoi en 1988, un fanzine sur la musique cold wave (Anne Clark, Coil), la poésie, la littérature postmoderne (Milan Kundera), les peintures abstraites (Eric Perraud). Il était réalisé à la main en utilisant la transparence, des pochoirs, des découpes faites à la main. C’était un objet très précieux et fragile. On le considérerait comme un artzine aujourd’hui, mais en 1988, c’était juste un fanzine épousant les codes esthétiques du mouvement cold wave. Si tu considères Bazooka ou Banlieue Banlieue, ils éditaient des artzines dans les années 1970 ou au milieu des années 1980, mais une différence majeure avec les pratiques actuelles dans le monde de l’art pourrait être l’utilisation généralisée des photocopies. C’était moins courant dans l’art dans les années 1970-80, mais dominant dans l’espace punk, et c’est prédominant dans l’art aujourd’hui, alors que beaucoup de zines punk sont passés à l’impression couleur.

Quel genre de contenu tes publications contiennent-elles ? S’agit-il surtout de recherches artistiques et de ton propre travail ?

Principalement mon propre travail. C’est une façon pour moi d’organiser les choses. Parce que je travaille toujours sur plusieurs projets en même temps. J’ai besoin de papillonner d’un projet à l’autre pour créer une distance critique, penser au projet mis de côté pendant que je travaille sur l’autre, puis revenir au premier, etc. J’ai commencé avec Graffitiporn, une collection de graffitis ou calligraffitis abstraits que je dessinais dans le train. En même temps, j’ai publié Sismotrain, une collection d’enregistrements de mon corps oscillant dans le train. La plupart du temps, ma pratique est instinctive ; je ne sais pas exactement ce que je fais et où je vais. Lorsque j’édite le zine, je dois réfléchir à la signification des œuvres d’art. Pourquoi devrais-je les garder ? Quels sont les liens entre elles ? Ainsi, publier un artzine m’aide à régler le sens artistique, même si je n’écris rien dans le zine. Ce processus éditorial passe avant tout. Voilà encore la différence avec le fanzine que j’écrirai pour partager des idées ou des sentiments avec d’autres personnes.

D’autre part, je publie aussi des recherches artistiques comme 66 Manifestes pour un art rebelle 100 % DIY qui est un essai que j’ai écrit avec un style pamphlet sur comment devenir un artiste rebelle. Il contient à la fois des présentations de mouvements artistiques rebelles autoproclamés comme International Neoist, Stuckism ou l’Epidemik Art de Joël Hubaut ; et des mouvements artistiques que j’ai inventés pour rassembler des œuvres produites par plusieurs artistes sans liens, comme Butcher Art, Boulderism, Hyporealism.

Qui sont tes dieux ou tes amis parmi les zinesters? Peux-tu dire pourquoi tu les admires ?

Je ne crois pas aux dieux. Honnêtement, je salue le travail de personnes comme Mark Perry au Royaume-Uni ou Patrice Herrsang en France, mais quand j’ai commencé à faire des zines, je n’avais jamais entendu parler d’eux. Les zinesters ne sont pas célèbres, mais leurs zines peuvent l’être. Hello Happy Taxpayers, Abus Dangereux, Nineteen étaient des fanzines punk célèbres dans les années 80, mais je ne connaissais pas ou je me fichais, à l’époque, des noms des gars qui les faisaient. Je me suis inspiré de fanzines punk locaux et je ne savais même pas qui étaient leurs auteurs. J’ai collaboré à New Wave (publié par Patrice Herrsang et Aline Richard depuis 1980) en 1990-91 et j’en étais très fier, car New Wave était déjà un élément majeur dans l’histoire des scènes underground françaises, mais je n’ai rencontré Patrice pour la première fois que vers 2005 lors d’une foire aux zines à Paris. J’ai échangé des tonnes de lettres et de fanzines avec des zinesters dans les années 1990, mais je n’ai jamais rencontré la plupart d’entre eux. Par exemple, Stéphane Delevacque, éditeur du perzine Rad Party, et moi avons écrit dans New Wave à la même période vers 1991 ; il m’a envoyé ses zines plusieurs fois vers 2000, mais nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 2017. En 2003-2004, je diffusais une émission de radio, appelée Sniffin’glue, sur la culture des fanzines. J’ai alors contacté des dizaines de zinesters français par e-mail pour échanger, mais là encore, je n’en ai rencontré qu’une douzaine, sans doute parce que j’enregistrais une interview pour l’émission. C’est peut-être une spécificité de la scène des zines : les gens aiment lire les zines, mais ils n’ont pas forcément envie ou besoin de rencontrer la personne qui les écrit. Les zinesters sont comme de vieux correspondants, tu es toujours heureux lorsque tu reçois de leurs nouvelles. Donc, le concept de « dieux » ou de « stars » n’est pas, à mon avis, pertinent avec les fanzines. Par définition, un fanzine est quelque chose de petit. C’est un bon moyen de préserver ta propre humilité.

Comment as-tu commencé la revue ZINES ? Qu’est-ce que c’est ?

Je suis un chercheur universitaire et, en 2018, j’ai décidé de quitter mon domaine d’expertise « légitime », la géomorphologie, pour me consacrer à l’étude des fanzines, à la fois en tant que média culturel et outil de socialisation. ZINES sera l’un des supports de ces recherches. En 2002, j’ai cofondé Volume !, une revue à comité de lecture consacrée à l’étude des musiques populaires. J’ai donc un peu d’expérience sur la façon de créer une revue à comité de lecture. Mais c’est aussi drôle de penser que lorsque nous avons créé Volume ! nous pensions que notre expérience de création de fanzines nous aiderait et que ce ne serait donc pas si difficile… J’ai observé que de plus en plus de personnes s’intéressent aux zines, aussi bien dans le monde universitaire que dans celui des bibliothécaires, alors j’ai su que c’était le moment de créer un journal qui collecterait, analyserait et diffuserait toutes ces questions émergentes sur les cultures de zines. La situation était assez similaire en 2002 lorsque nous avons créé Volume ! : il y avait de plus en plus de jeunes chercheurs qui s’intéressaient aux musiques populaires (rock, rap, techno, reggae, etc.) mais pas de revue académique pour exprimer leurs points de vue et peu d’intérêt de la part des institutions. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes sont intéressées par la culture des zines mais il n’y a pas d’espace pour en discuter. ZINES sera donc l’un de ces espaces. Le comité de rédaction regroupe des universitaires et des bibliothécaires qui sont profondément ancrés dans la scène des zines.

Est-ce que tu collabores avec d’autres artistes ou est-ce que tu publies uniquement ton travail ? Si oui, contactes-tu les artistes ou sont-ils venus à toi ? Comment travailles-tu avec elles et eux ?

Oui, j’ai commencé une collaboration avec Dominique De Beir et Tania Vladova en 2018. Elle s’appelle Fiction-Science. L’idée était de commencer un dialogue sur les œuvres d’art de Dominique où je mettrais une lecture scientifique, et Tania, en tant que professeur d’esthétique, documentera et analysera cet échange entre un artiste et un scientifique. Mais cela évolue rapidement vers une collaboration artistico-scientifique inspirée du roman Bouvard & Pecuchet de Flaubert. J’ai utilisé les œuvres de Dominique pour créer de nouvelles œuvres en utilisant, à une étape, une photocopieuse – le lien avec le fanzine. Dominique a utilisé certains des outils de géosciences qu’elle a trouvés dans mon ancien laboratoire. Tania trouve des références dans la littérature et cela crée des retours dans le processus de création. Plusieurs types de résultats, dont des artzines ou des performances, sont prévus. Je publie également les œuvres d’autres artistes. D’abord, j’ai publié une collection d’artzines avec des artistes invités que je connaissais déjà ou que j’avais découverts via Instagram. Puis j’ai publié un photozine de Patrice Latron. Nous sommes membres du même collectif d’artistes appelé COEF180 à Saint-Malo. J’ai également accueilli le troisième numéro de SHEGAZES, un photozine écoféministe réalisé par Caroline Ruffault, également membre du collectif.

J’ai commencé l’année dernière la publication de BOULDERS, un zine consacré au bloc dans l’art contemporain. C’était une publication symbolique, car les blocs rocheux ont été mon principal objet d’intérêt géomorphique au cours des dix dernières années. J’ai étudié les blocs rocheux dans des environnements côtiers de l’Islande au Pacifique Sud et j’ai rassemblé des centaines, voire des milliers, de photos de ces blocs. Beaucoup de ces photos ne seront plus utilisées dans un contexte scientifique, elles constituent donc une sorte de déchet scientifique. J’ai décidé de les valoriser dans une nouvelle perspective, purement esthétique. Sans métadonnées sur la localisation, la géologie, la taille, etc., la valeur scientifique de la photo a disparu. Seule la valeur esthétique demeure. Les trois premiers numéros étaient consacrés à mes propres déchets scientifiques, puis, pour le quatrième numéro, je présente le travail de deux sculpteurs, Romain Langlois et Jenine Shereos, qui ont fait une résidence sauvage dans un parc national du sud de la France en peignant des blocs rocheux côtiers avec des pigments naturels. Leur intervention était très éphémère et tellement poétique que j’ai décidé de réserver un numéro de BOULDERS à leur travail.

Qu’est-ce qui est important pour toi dans l’édition ?

L’édition est le lieu où s’exprime ma fan attitude. Lorsque je découvre le travail de quelqu’un et que je l’apprécie vraiment, je veux que plus de gens partagent le sentiment que j’ai eu, alors je veux diffuser le travail de l’artiste/auteur. Un zine est un bon moyen, facile à fabriquer et bon marché. La distribution est toujours la partie délicate. C’est décevant lorsque tu ne vends que 2 ou 3 exemplaires parce que tu n’as pas réussi à partager tes goûts.

Comment définis-tu ton esthétique ? Qu’est-ce qui t’influence ?

J’appelle cela du plunderart. J’avais créé un groupe de noise très éphémère, Paneuropean Architecture, en 1992 avec mon pote de zine Dimitroy. Aujourd’hui, on appellerait ça de la « harsh noise », mais le nom n’existait pas encore. On utilisait des morceaux indus-rock de groupes comme Einstuerzende Neubauten, In Sotto Voce, etc. qu’on transformait avec différents effets et un téléphone analogique pour produire un bruit blanc où l’on pouvait encore reconnaître quelques gimmicks des morceaux originaux. C’était profondément influencé par le travail de Plunderphonic de John Oswald. Lorsque notre premier et dernier enregistrement est sorti en 2006, on avait appelé ça « plundernoise ». Le pillage est très important dans l’histoire de l’art et la façon dont le détournement se produit est fascinante. Le pillage était aussi très important dans l’esthétique punk, où l’éthos DIY t’encourage à recycler, à déformer, à couper, à coller, etc. Ma série d’œuvres appelée « Zinewall » est une mise en abyme de l’esprit de pillage des zines DIY : Je les utilise comme matériau plastique primaire pour produire une œuvre d’art plus grande où chaque zine est une pièce minuscule.

Combien de zines publies-tu par an ? En combien d’exemplaires ?

Environ 5-6 artzines, sans compter la série Payscament. Entre 30 et 60 exemplaires en général. Je fais aussi une édition d’artiste de 5 ou 10 pour chaque zine. L’édition d’artiste contient généralement une œuvre d’art originale, sous forme d’insert ou dessinée directement sur le zine. Je publie ou contribue également à d’autres fanzines culturels plus traditionnels, et j’anime des ateliers de zine à l’hôpital ou en prison. Là, je propose simplement des compétences artistiques pour aider les adolescents ou les détenus à produire une œuvre d’art ou un texte sur un sujet qu’ils ont choisi. La série Payscament est liée à mon travail sur le paysage, le tourisme et la façon dont nous devrions garder d’autres souvenirs que la smartphotographie. Je publie un zine pour chaque site sur lequel je travaille. Comme il contient une pilule remplie d’ingrédients physiques échantillonnés dans le paysage visité, il s’agit toujours d’une édition très limitée, entre 4 et 15 exemplaires habituellement. Et je publie 5 à 10 artzines Payscament par an.

Y a-t-il un de tes zines qui a eu plus d’impact que les autres ou que tu trouves plus important ?

The Gossip, mon premier zine collectif (1988-1994), a été très important, car il a permis d’ouvrir comme par magie beaucoup de portes dans le monde de la musique. J’ai réalisé que c’était un outil d’autonomisation très efficace et qu’il m’avait permis de faire beaucoup de choses par la suite, car je savais que l’énergie que tu mets dans un projet est plus importante pour réussir que l’expérience, les compétences ou le financement.

Quelle question aimerais-tu que je te pose ?

Quand prévois-tu de publier Bricolage Radical #3 ?

By email,

January 10th, 2020

I was first introduced to Samuel Etienne when he curated an exhibition of music fanzines from his own collection at Rebel Rebel, the zine festival created by Laura Morsch-Kihn. At that time, he had already written and self-published the first issue of Bricolage Radical an academic survey of French music zines. Samuel’s research always dealt with a very different world, as he was one of the founders of Volume! the first academic journal dedicated to popular music, but his academic career was dedicated for 20 years to geomorphology. He recently chose between the two directions and created ZINES, An International Journal on Amateur and DIY Media. Full disclosure: Samuel published my book Artiste éditeur drawn from my PhD dissertation. So I was comfortable sending him a few questions by email, which he answered thoroughly.
Who are you? What is your background?

I am Samuel Etienne, 48, also known as Seitoung or Melanie Seteun, aliases that I used to sign papers in fanzines since the mid-1980’s. I have a PhD and a habilitation thesis in physical geography, and I taught and led research in geomorphology for 20 years (1997–2018). Since 2018, I have dedicated 100% of my research time to studying DIY fanzines.

Can you tell us who you are and what led you to start making zines, and more importantly, what kept you making them?

I started making fanzine in December 1984; I was nearly 14, but I did not know at that time that I was making a fanzine. This word was still unknown to me. I was just plundering interviews of pop stars borrowed from French teenager magazines, mixing a question asked to some singer with an answer from another singer, and having fun while reading the new (non)sense. I copied the result, a 4-page fanzine, into ten copies and sold them to my schoolmates. I became more deeply involved in the fanzine scene in 1988 when I created a punk-rock fanzine that will allow me and my schoolmates to integrate the local rock scene of Nantes (France): publishing a fanzine, organising concerts, broadcasting a radio show, editing a tape compilation—all these kinds of DIY activities were done by 18-year-old students without experience nor money. The fanzine was the central piece, a tool—as I see it now—that will help to disseminate information but also legitimise our action in the music scene. Locally, our fanzine was a powerful media, and this was very stimulating for young adults who were still asking themselves what they gonna do in the future. It opened up a bunch of opportunities for us. I never stopped publishing fanzines since this seminal experience. They were collective or individual experiences. The fanzine helps you open doors; any door can be unlocked with a fanzine. Making a fanzine is going to the school of audacity: because it is small, tiny, and mundane, it seems inefficient, but it is a way to empower people. But it is a harmless power, you have nothing to lose because you start from scratch, contrary to politics. Therefore, I’ve never stopped writing in or publishing zines.

Does the term zine or artzine accurately describe what you do? Is there another word that you deem more appropriate for your publications?

The term “fanzine” should be used only when the fanatic dimension is still present: a fan who makes a zine to share a passion of any kind with his/her own media. Zines are DIY media, but the content is not necessarily related to the fan attitude; it can be more personal (perzine), deal with cooking, travelling, wrestling, or whatever subject you want to talk about, and share your point of view. Artzines are dedicated to the publication of artistic works, and the object by itself can be the artwork. You can find artzines without any text, but you can’t find fanzines without text. The literary dimension is not necessary in an artzine, so I don’t feel embarrassed to publish an artzine with pictures or drawings only, whereas I will not be able to do so with a fanzine.

If I am not mistaking, you started by publishing punk zines, then did a lot of research and collecting, and only recently, you started making artzines? Do you think artzines are a fairly recent thing, or have they always been around?

Yes, you’re right. I started with punk rock fanzine in 1988, but very quickly I moved to other fanzine fields: electrozine in 1990, cold wave zine in 1991, gothic zine in 1992, literature zine in 1994, metazine in 2003, etc. The fanzine is an easy-made mediatic object, and I was experimenting with how to express my opinions in cultural fields unconsidered by the mainstream media.

Until 2016, I did not consider that I was making artzines because I saw my fanzines as informative media where, from time to time, artistic works were present. While I published in 1990 a fanzine called Lively zine where the layout was all hand-made and explicitly inspired by designers like Vaughan Oliver or Huart & Cholley, I did not consider it an artwork nor the zine an artzine. I started in 2016 to publish artzines, i.e., zines where artwork is the central matter and textual information is secondary, eventually absent. To be honest, I never heard about artzines before the Rebel Rebel zine fair in Marseille, where we first met. I knew graphzines, and I published one for this fair (So Rebel, a collective graphzine printed in risography), but I did not consider zine as a legitimate support for art. Hence, I was quite astonished by the diversity of artzines present at Rebel Rebel #1. A new dimension of the zine object was revealed to me. Going to Rebel Rebel has become my biennial pilgrimage now, and the FRAC PACA is a new Lourdes for me.

In fact, I had this “artistic temptation” in me for so long, but I’d have never let it go outside in a ‘fanzine’. In my mind, fanzine on one side and art (“Beaux-Arts”) on the other side were distinct universes that could not collide. A paradoxical position for me when you consider I was giving conferences on the influence of avant-garde artistic movements on the aesthetics of punk fanzines, including titles such as Bay Area Dada or Panache since 2006… So, when I came back from Marseille, where the “Xerox culture” was omnipresent, I thought, “This is a way I want to explore. Let’s do fanzines where art will be central, where the way I see art will be central.” And this is when I started to make art consciously; I mean art for art. Not for illustrating a paper or filling a blank space. This was really a kind of revelation, and this is why I am using religious words to talk about it.

In a way, artzines have always been around. I had friends in Nantes who published Les Eaux Noire et Le Grand Quoi in 1988, a fanzine about cold wave music (Anne Clark, Coil), poetry, postmodern literature (Milan Kundera), abstract paintings (Eric Perraud). It was hand-made using transparency, stencils, and hand-cutting, making it a very precious and fragile object. It would be called an artzine today, but back in 1988, it was just a fanzine espousing the aesthetic codes of the cold wave movement. If you consider Bazooka or Banlieue Banlieue, they were editing artzines in the 1970s or mid-80s, but a major difference with today’s practices in the art world might be the widespread use of photocopies. It was marginal in art during the 1970s and 1980s but dominant in the punk space, and it is predominant in art today, when a lot of punk zines have shifted to colour printing.

What kind of content do your publications contain? Is it mostly artistic research and your own art?

Mostly my own work. It is a way for me to organise things. I am always working on several projects at the same time. I need to flit from one project to another to create a critical distance, think about the project put aside while working on the other, then come back to the first one, etc. I started with Graffitiporn, a collection of abstract graffiti, or calligraffiti, that I was drawing on the train. At the same time, I published Sismotrain, a collection of recordings of my body oscillating with the train. Most of the time, my practice is instinctive; I don’t know exactly what I am doing or where I go. When I edit the zine, I must think about the meaning of the artworks; why should I keep them? What are the connections between them? So, publishing an artzine helps me to settle the artistic meaning, even if I don’t write anything in the zine. This editorial process comes first. Here comes again the difference with the fanzine, which I will write to share ideas or feelings with others.

On the other hand, I also publish artistic research like 66 Manifestes pour un art rebelle 100% DIY, which is an essay I wrote in pamphlet style on how to become a rebel artist. It contains both presentations of self-proclaimed rebel art movements like International Neoist, Stuckism, or the Epidemik Art of Joël Hubaut and art movements that I’ve invented to gather artworks produced by several artists without connections, like Butcher art, Boulderism, and Hyporealism.

Who are your zine gods or zine friends? Can you tell why you look up to them?

I don’t believe in gods. Honestly, I acknowledge the work of people like Mark Perry in the UK or Patrice Herrsang in France, but when I started to make zines, I’d never heard about them. Zinesters are not famous, but their zine might be. Hello Happy Taxpayers, Abus Dangereux, Nineteen were famous punk fanzines during the 1980s, but I did not know, or I did not care at that time, the names of the guys who were making them. I got inspired by local punk fanzines, and I even did not know whom their authors were. I collaborated on New Wave (published by Patrice Herrsang and Aline Richard since 1980) in 1990–91, and I was very proud of that because New Wave was already a major element in the history of French underground scenes, but I first met Patrice around 2005 at a zine fair in Paris. I exchanged tons of letters and fanzines with zinesters in the 1990s, but I never met most of them. For example, Stéphane Delevacque, editor of the perzine Rad Party, and I wrote in New Wave during the same period around 1991; he sent me his zines several times around 2000, but we first met in 2017. In 2003–2004, I was broadcasting a radio show called Sniffin’glue on fanzine culture. Then, I used email to exchange with tens of French zinesters, but here again, I met only a dozen of them, probably because I would record an interview for the show. This might be a specificity of the zine scene: people like to read zines, but they do not necessarily want or need to meet the person who writes them. Zinesters were like old pen pals; you are always happy when you receive their new issues. So, the concept of “gods” or “stars” is not, in my opinion, relevant to fanzines. By definition, a fanzine is something small. It is a good way to preserve your own humility.

How did you start the journal ZINES? What is it?

I am an academic researcher, and in 2018, I decided to leave my “legitimate” field of knowledge, geomorphology, to study properly fanzines as cultural media and socialising tools. ZINES will be one of the supports of these researches. In 2002, I co-founded Volume! a peer journal dedicated to the study of popular music, so I’ve got a bit of experience on how to create a peer journal. But it is also funny to think that when we created Volume! we thought that we had the experience of creating fanzines, so this would not be so difficult… I have observed that more and more people are interested in zines in both the academic and the librarian worlds, so I knew that it was time to create a journal that will collect, analyse, and disseminate all these emerging questions about zine cultures. The situation was quite similar in 2002 when we created Volume!: there were more and more young researchers interested in popular music (rock, rap, techno, reggae, etc.) but no academic journal to express their views and a little interest from the Academy. Today, more and more people are interested in zine culture, but there is no space to discuss this. So ZINES will be one of these spaces. The editorial board aggregates academics and librarians that are deeply rooted in the zine scene.

Do you collaborate with other artists, or do you only publish your work? If so, did you contact the artists, or did they come to you? How do you work with them?

Yes, I started a collaboration with Dominique De Beir and Tania Vladova in 2018. It is called Fiction-Science. The idea was to start a dialogue on the artworks of Dominique where I’d put a scientific reading, and Tania, as a professor of aesthetics, would document and analyse this exchange between an artist and a scientist. But it quickly evolves towards an artistico-scientific collaboration inspired by the novel Bouvard & Pecuchet by Flaubert. I used artworks from Dominique to create new artworks using, at one step, a photocopier—the link with fanzine. Dominique used some of the geosience tools she found in my former lab. Tania finds references in the literature, and this creates feedback in the creation process. Several outcomes, including artzines or performances, are scheduled. I also publish the works of other artists. First, I published an artzine collection with guest artists I already knew or I’d discovered via Instagram. Then I published a photozine by Patrice Latron. We are members of the same artist collective called COEF180 in Saint-Malo. I also welcomed the third issue of SHEGAZES, an ecofeminist photozine curated by Caroline Ruffault, also a member of the collective.

I started last year with the publication of BOULDERS, a zine dedicated to boulders in contemporary art. It was a symbolic publication because boulders were my main geomorphic object of interest for the last ten years. I studied boulders in coastal environments from Iceland to the South Pacific, and I’ve collected hundreds, perhaps thousands, of pictures of them. Many of these pictures will not be used in a scientific context anymore, so they are a kind of scientific waste. I decided to valorize them from a new perspective, purely aesthetic. Without metadata on localization, geology, size, etc., the scientific value of the picture has vanished. Only the aesthetic value remains. The first three issues were dedicated to my own scientific waste; then, for the fourth issue, I present the work of two sculptors, Romain Langlois and Jenine Shereos, who did a wild residence in a National Park in South France painting coastal boulders with natural pigments. Their intervention was very ephemeral and so poetic that I decided that I should reserve an issue of BOULDERS for their work.

What is important to you in publishing?

Publishing is where my fan attitude expresses itself. When I discover the work of someone and I really appreciate it, I want more people to share the feeling I had, so I want to disseminate the artist/author work. A zine is a good way, easy to make, and cheap. Distribution is always the tricky part. It is disappointing when you sell only 2 or 3 copies because you fail to share your taste.

How do you define your aesthetic? What influences you?

I call it plunderart. I formed a very ephemeral noise band, Paneuropean Architecture, in 1992 with my zinemate Dimitroy. We would call this music “harsh noise” today, but the label does not exist yet. We were using indus-rock songs from bands like Einstuerzende Neubauten, In Sotto Voce, etc. transformed with several effects and an analogic telephone to produce a white noise where you could still recognise some gimmicks of the original songs. This was deeply influenced by the plunderphonic work of John Oswald. When our first and last recording was released in 2006, we called our music “plundernoise.” Plundering is very important in the history of art, and the way diversion occurs is fascinating. Plundering was also very important in punk aesthetics, where the DIY ethos encourages you to recycle, to deform, to cut, to paste, etc. My series of works called “Zinewall” is a mise en abyme of the plunderart spirit of DIY zines: I use them as primary plastic material to produce a larger artwork where each zine is a tiny piece.

How many zines do you publish a year? In how many copies?

Around 5–6 artzines, excluding the Payscament series. Between 30 and 60 copies in general. I also include an artist edition of 5 or 10 for each zine. The artist edition usually contains original artwork, either as an insert or drawn directly on the zine. I also publish or contribute to other more traditional cultural fanzines, and I run zine workshops in hospitals or prisons. There, I just offer artistic skills to help teenagers or inmates produce an artwork or a text on a subject they have defined. The Payscament series is related to my work on landscape, tourism, and how we should keep other souvenirs than smartphotograph. I publish a zine for each site I work on. As it contains a pill filled with physical ingredients sampled in the visited landscape, it is always a very limited edition, usually between 4 and 15 copies. And I publish 5 to 10 Payscament artzines per year.

Is there one of your zine that had more impact than others or that you find more important?

The Gossip, my first collective zine (1988–1994), was very important because it helped to open, as if by magic, a lot of doors in the music business. I realised that it was a very efficient tool of empowerment, and it allowed me to do a lot of things later because I knew that the energy you put into a project is more important to succeed than experience, skills, or funding.

Which question do you wish I would ask you?

When do you plan to publish Bricolage Radical #3?

Boulders #6 Rock N Roll Will Never Die
Samuel Étienne (ed.), *Boulders #6 Rock N Roll Will Never Die*, Saint-Malo, Boulders, 2021, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 exemplaires Samuel Étienne (ed.), *Boulders #6 Rock N Roll Will Never Die*, Saint-Malo, Boulders, 2021, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 copies
Boulders #3
Samuel Étienne (ed.), *Boulders #3*, Saint-Malo, Boulders, 2019, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 exemplaires Samuel Étienne (ed.), *Boulders #3*, Saint-Malo, Boulders, 2019, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 copies
Boulders #2
Samuel Étienne (ed.), *Boulders #2*, Saint-Malo, Boulders, 2018, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 exemplaires Samuel Étienne (ed.), *Boulders #2*, Saint-Malo, Boulders, 2018, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 copies
Boulders #1
Samuel Étienne (ed.), *Boulders #1*, Saint-Malo, Boulders, 2018, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 exemplaires Samuel Étienne (ed.), *Boulders #1*, Saint-Malo, Boulders, 2018, 21 x 28 cm, Offset, 16 pp, 30 copies