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Los Angeles,

le 25 février 2017

Lorsque Laura Morsch-Kihn m’a aidé pour le numéro californien d’ARTZINES, elle était très intéressée par les zines publiés par des artistes chicanos et elle a insisté pour que nous rencontrions et interrogions toutes les personnes qui pourraient nous parler de Teen Angels Magazine. Je n’y connaissais rien, mais je lui faisais confiance. Le fait qu’il y ait une magnifique exposition Teen Angels à la Los Angeles Art Book Fair a également beaucoup aidé. Après avoir rencontré le commissaire, David de Baca, nous avons voulu interviewer Richard Castor, un jeune artiste qui a publié et conçu le design d’une éphémère et contemporaine version du magazine. Nous l’avons retrouvé à la foire et nous avons traversé le parking pour trouver un endroit où filmer l’interview.

Salut, Rich.

Salut.

Peux-tu commencer par te présenter, dis-nous un peu qui tu es ?

Je m’appelle Richard Castor, certaines personnes m’appellent Rich West Coast.

Et tu as entre les mains les trois derniers numéros de Teen Angels.

Je n’ai que les deux derniers Teen Angels que j’ai réalisés pendant que je travaillais avec eux.

Peux-tu nous dire comment tu en es venu à travailler avec eux ?

Oui. Tout a commencé quand j’ai déménagé à San Bernardino. Mon frère et moi, on était graphistes, on faisait beaucoup de couvertures d’albums, de flyers et de choses comme ça. On a rencontré quelqu’un, son nom est Payaso, c’est le fils de Teen Angel, et à l’époque, il s’occupait de Teen Angels Records. C’est un peu plus rap de Chicago. Puis j’ai découvert que son frère Johnny faisait le magazine Teen Angels. À cette époque, je ne pensais même pas qu’il existait encore parce qu’il était en train de mourir peu à peu. Il ralentissait. Alors j’ai dit à Payaso et à son ami Travieso – je les embête tout le temps – j’ai dit : « Hé, dis à Johnny que nous pouvons l’aider avec le magazine, parce que nous l’aimons bien. » Moi et mon frère, on a grandi avec Teen Angels. On le trouvait dans les magasins d’alcools, on l’achetait souvent. Notre père ne nous laissait pas l’acheter, mais on réussissait quand même à se le procurer par mon oncle. Il est tatoueur, donc il avait tout un tas de Teen Angels. Bref, je n’arrêtais pas de demander à Travieso et Payaso, « Hé, laissez-nous travailler avec Johnny ». Johnny n’était pas très présent, et puis ils disaient : « Oh, tu sais, tu devrais vraiment demander à Johnny. » On le voyait pas tant que ça, mais quand on l’a vu. Je ne voulais pas lui dire tout simplement : « Hé ! On peut faire Teen Angels ? » On ne le connaissait pas si bien que ça. Ça a duré pendant peut-être six ou sept ans. Et puis, finalement, Johnny a dit : « Hé ! J’arrête Teen Angels ! », et puis il a dit : « Préviens-nous, Travieso et moi, si tu veux reprendre le magazine ». C’est à ce moment-là que j’ai commencé et continué avec le numéro 232, et ensuite nous avons fait 232, 233, 234…

Et maintenant, Teen Angels s’est de nouveau arrêté ?

Oui, malheureusement. Leur père est décédé après ça. David de Baca a en quelque sorte repris Teen Angels lui-même. Il voulait continuer l’héritage. Beaucoup de gens ne savaient même pas que Teen Angels existait, ils ne connaissaient pas le magazine Teen Angels. David voulait le garder en vie, le faire perdurer.

Ok, donc tu es le graphiste du magazine ?

Oui.

Et tu utilises le style Teen Angels ? C’est une sorte de style Cholo ?

Oui. Après Teen Angels, je n’ai rien fait pendant, peut-être, un an. Peut-être un peu moins de six mois. Je ne savais pas si je pouvais continuer ou pas. Nous n’allions plus utiliser le nom de Teen Angels. J’ai parlé à Payaso. Nous avons pensé aux autres magazines, parce qu’il y en a des tas. Il y a Teen Angels Tattoo, il y en a un autre qui s’appelle Street Life, et nous pensions reprendre Street Life. J’y ai pensé pendant longtemps – presque un an – et en 2016, nous avons décidé de l’appeler Originals. Voici le premier numéro d’Originals. Pour moi, c’est la suite de Teen Angels. C’est le deuxième numéro juste ici. Ce sont les mêmes choses. On reçoit beaucoup de contributions artistiques de style Chicago, elles viennent de prison ou des barrios, de différents endroits. Les gens nous envoient des photos, des poèmes, différents trucs.

Ok, donc c’est plus ou moins le même esprit que Teen Angels, mais tu diriges Originals. Peux-tu nous parler un peu de ce qu’est le style Cholo ?

C’est juste le style qui vient des barrios (quartiers latinos). Comme, un peu de la classe inférieure - ou pas vraiment inférieure, mais pour des personnes à faible revenu. Ils sont un peu plus créatifs parce qu’ils doivent l’être. Parce que tu ne peux pas simplement sortir et acheter des choses… C’est tout un style de vie. Il y a beaucoup de choses. Il y a les lowriders, les gens aiment réparer leurs voitures parce qu’ils ne peuvent simplement pas en acheter une, et ils veulent quelque chose de sympa. Il y a les dessins ; une grande partie est influencée par le style des tatouages, et puis il y a la musique, et bien sûr, la poésie, et tout ce que tu peux imaginer. Beaucoup de gens, ici en Amérique, ne reçoivent pas beaucoup de reconnaissance. Les gens regardent ça de haut. Mais ensuite, c’est bizarre ; quand tu vas au Japon ou en Allemagne, plein de gens adorent ce style. Mais pour l’instant, c’est moi et aussi David qui essayons de porter ce style, de le faire vivre, de continuer, de dire aux gens ce que c’est, ce dont il s’agit. Et en ce moment, ça reprend vraiment et les gens commencent à se retourner, à reconnaître ce dont il s’agit.

Peux-tu nous dire pourquoi Teen Angel a une si grande influence dans l’art du tatouage ou du graffiti ?

Parce qu’il était diffusé. Même avant Teen Angel, il faisait Lowrider Magazine. Il y avait beaucoup de ses dessins dans Lowrider Magazine. Il faisait des peintures pour les gens, comme des peintures murales, dans des endroits comme des magasins et des voitures, et autres. Les artistes sont polyvalents, tu sais, ils font tout simplement tout. Et c’était avant même qu’il ne lance un magazine. Alors, quand il a lancé un magazine, tout le monde l’a vu. C’était partout. À ce moment-là, tout le monde a vu les œuvres de Teen Angel. Ils ont vu ce qu’il est, ce qu’est le magazine, et ça l’a fait exploser encore plus.

Peux-tu nous dire quelle influence cela a eu sur ta vie personnelle ?

Moi ? J’ai grandi à la fin des années 1980, il n’y avait pas Instagram ou Facebook. Quand on voyait ce genre de dessins, tout le monde faisait des photocopies ou les recevait de leurs frères – leurs grands frères – dont beaucoup étaient en prison, et ils faisaient des photocopies, les échangeaient et les donnaient. C’est comme ça qu’on trouvait cet art. La première fois que j’ai vu Teen Angels Magazine, c’était probablement en 88, 89. J’ai dit : « Wow, c’est tout l’art qu’on aime, qu’on adore. » Et puis, j’ai lu le magazine, j’ai remarqué que Teen Angels contenait beaucoup de son art, de ses propres œuvres, et je me suis dit : « Oh, ce type, il est vraiment bon. » Moi et mon frère, on essayait de le copier. On essayait de dessiner comme lui. On a toujours été artistes, toute notre vie, et il a été l’une des premières personnes -parce qu’il aimait les lowriders – à laquelle je me suis vraiment identifié. Aujourd’hui encore, il reste un de mes artistes favoris.

C’est pour ça que tu as voulu poursuivre son histoire ? En quoi ta version de Teen Angels est-elle différente de la version originale ?

C’est juste un peu plus modernisé. On voulait garder le côté old school, car même quand Johnny s’en occupait – le fils de Teen Angel – il l’avait pas mal modernisé, mais il allait tellement loin que les gens n’aimaient pas forcément. Parce que les gens aiment le style old school. Alors, quand il nous a laissés, Travieso et moi, prendre la relève pour l’aider, on voulait reprendre le côté old school. Donc on a essayé de reprendre les styles du début des années 1970, de la fin des années 1970 et du début des années 1980. On voulait remettre tout ça dans un livre. Mais c’est tout de même une version modernisée. De nos jours, il y a beaucoup de photos et beaucoup de photographes. Avant, dans l’ancien Teen Angels, il n’y avait pas beaucoup de photographies. Il y avait des photos normales que les gens envoyaient. La plus grande différence est probablement que j’ai commencé à faire des interviews parce qu’il y avait vraiment de moins en moins de contributions. Alors, quand on a pris la relève, on a essayé d’obtenir plus de contributions, mais c’était pas évident. J’ai eu l’idée de faire des interviews de personnes qui sont importantes dans la communauté. Des gens importants pour ce genre de style. Pour que tout le monde apprenne à les connaître.

Peux-tu nous parler de la nostalgie dans le style Cholo ? Comme dans les Teen Angels des années 1970, ils sont habillés comme dans les années 1950, avec des zoot suits et des vieilles voitures. C’est une esthétique qui veut rester old school.

Oui, on aime ce style old school. Pour nous les Chicanos – pas seulement les Chicanos, pour tout le monde – ça rappelle des souvenirs, comme une époque où tu as peut-être été amoureux, où tu as rencontré une fille, où tu as juste passé un bon moment à rouler, et c’est très bien comme ça. En plus de faire de nouvelles choses – on aime tous faire de nouvelles choses, on aime être créatifs – et on aime ce style Cholo nostalgique. On veut le garder en vie et conserver cette façon de faire. D’abord, c’est juste une sensation qu’on cherche. C’est pour ça que dans les premiers Teen Angels, ils se tournent vers l’époque pachuco, ils voulaient que ce soit d’une certaine manière, et ils aimaient ça. En ce moment, on aime les styles des années 1980, ou de la fin des années 1970. On aime tout simplement cette époque. On a l’impression que c’était une époque plus innocente, mais c’était peut-être pareil.

Est-ce que tu reçois des contributions de partout dans le monde, ou seulement des États-Unis ?

Les contributions ont beaucoup augmenté. Quand ils l’ont su, tout le monde a pensé la même chose que moi : « Je ne savais même pas que Teen Angels existait encore ! » Et je leur réponds : « Oui, je le relance. » Ça existait tout ce temps, mais les gens ne le savaient pas. Petit à petit, l’info a circulé, et les gens ont commencé à s’y intéresser et ils me disaient : « Hey ! Je peux y mettre mon boulot ? Comment faire ? », et j’ai dit : « C’est très simple, il suffit de l’envoyer par e-mail ou par la poste. » Tout le monde a dit : « Oh, c’est si facile ». Maintenant, j’ai reçu une bonne quantité de contributions d’artistes, de dessins, de photographies. C’est plutôt bien.

Merci beaucoup.

Merci à toi !

Los Angeles,

February 25th, 2017

As Laura Morsch-Kihn helped me on the Californian issue of ARTZINES, she was very curious about zines published by Chicano artists, and she was insistent that we meet and interview anyone we could about Teen Angels magazine. I didn’t know anything about it, but I trusted her. It also helped a lot that there was a beautiful Teen Angels exhibition at the Los Angeles Art Book Fair. After we interviewed the curator, David de Baca, we proceeded to interview Richard Castor, a young artist who designed and published a short-lived rerun of Teen Angels Magazine. We met him at the Los Angeles Art Book Fair and walked across the parking lot to find a place to film an interview. Comme Laura l’a contacté, elle pose la plupart des questions.
Hello, Rich.

Hello.

Can you start by introducing yourself? Tell us a little about who you are?

My name is Richard Castor; some people call me Rich West Coast.

And you have in your hands the three last issues of Teen Angels.

I only have the last two Teen Angels that I made while I was working with them.

Can you tell us how you came to work with these people?

Yeah. It all started when I moved to San Bernardino. Me and my brother were graphic artists, so we were doing a lot of album covers, flyers, and things like that. One person that we met, his name is Payaso, he’s the son of Teen Angel, and at that time he was doing Teen Angels Records. It’s a bit more Chicago rap. Then I found out that his brother Johnny was doing Teen Angels Magazine. At that time, I didn’t even think that it still existed because it was kind of dying a little bit. It was slowing down. So I told Payaso and his friend Travieso—I always bug them—I was like, “Hey, tell Johnny that we can help him out with the magazine, because we like it.” Me and my brother, we grew up with Teen Angels. We would see it in the liquor stores, we used to buy it. Our dad didn’t let us, but we got it anyway from my uncle. He’s a tattoo artist, so he had a whole bunch of Teen Angels. Anyway, I kept asking Travieso and Payaso, you know, “Hey, let us work with Johnny.” Johnny wasn’t around that much, and then they were like, “Oh, you know, you gotta really ask Johnny.” We didn’t see him that much, but then we did see him. I didn’t want to just say, “Hey! Can we do Teen Angels?” We didn’t know him that well. This went on for maybe six-seven years. And then, finally, Johnny was like, “Hey! I’m not doing Teen Angels anymore!” and then he’s like, “You gotta tell me and Travieso if you wanna to take over the magazine.” So, that’s when I started and continued with the issue 232, and then we went 232, 233, 234…

And now Teen Angels has already stopped?

Yeah, unfortunately. Their dad passed away after that. David de Baca kind of took over Teen Angel himself. He wanted to continue the legacy. A lot of people didn’t even know about Teen Angel, they didn’t know about Teen Angels Magazine. David wanted to keep it alive and keep going.

Okay, so you are the graphic designer of the magazine?

Yeah.

And you use Teen Angel’s style? Is it a kind of Cholo style?

Yeah. After Teen Angels, I didn’t do nothing for, maybe, like a year. Maybe a little less than six months. I didn’t know if I could continue it or not. We weren’t going to use Teen Angels name anymore. I talked to Payaso. We thought about the others, because they have a bunch of magazines. There’s a Teen Angels Tattoo, there’s another one called Street Life, and we were thinking about bringing Street Life back. I thought about it for a long time—almost a year—and in 2016, we decided to call it Originals. This is the first issue of Originals. It’s basically a continuation of the Teen Angels. This is the second issue right here. They are the same thing. A lot of Chicago-style art submissions, the people sending them are from prison or from the barrios, different places. People send us photos, poems, and different things.

Okay, so it’s more or less the same spirit as Teen Angels, but you run Originals. Can you tell us a little bit about what the Cholo style is?

It’s just the style that comes from the barrios. Like, a little bit lower class—or not really lower, but lower economically. They’re a little bit more creative because they have to be. Because you can’t just go out and buy things… It’s a whole lifestyle. There are a lot of things. There’s lowriders, people like to fix up their cars because they can’t just go buy one, and they want something nice. There’s drawings; a lot of it is influenced by tattoo style, and then there’s music, and of course, poetry, and just everything you can think of. A lot of people here in America don’t get a lot of recognition. People look down on it. But then, it’s weird; when you go to Japan or to Germany, a lot of people just love it a lot. But right now, that’s me and also David. We’re trying to bring the style, keep the style alive, keep going, and tell people what it is and what it’s about. And right now, it’s really picking up, and people are starting to turn around and recognise what it’s all about.

Can you tell us why Teen Angel has such a big influence on tattoo art or graffiti art?

Because he was out there. Even before Teen Angels, he was doing Lowrider Magazine. He would do a lot of drawings that went into Lowrider Magazine. He did paintings for people, like murals, on places like shops and cars, and different things. These are all around artists. You know, that just does everything. And that was even before he started a magazine. So, when he started a magazine, everybody was in it. It was everywhere. So now everybody’s seen Teen Angel’s artwork. They’ve seen what he’s about and what the magazine is about, and that just blew him up even more.

Can you tell us what influence it had on your life personally?

Me? I grew up in the late 1980s, when there was no such thing as Instagram or Facebook. When we would see these types of drawings, everybody would make photocopies, or they would get them from their brothers—older brothers—a lot of them prisoners, and they’d make photocopies, trade them, and give them away. That’s the way you saw this art. The first time I saw Teen Angels Magazine, it was probably in 88 or 89. I was like, “Wow, that’s all the art; we love, we like.” And then, as I got into the magazine, I noticed that Teen Angel had a lot of his own art, and I was like, “Oh, this guy, he’s really good.” Me and my brother, we’d try to copy him. We tried to do drawings just like him. We have always been artists our whole lives, and he was one of the first people—because he liked lowriders—who I really identified with. Even today, he’s still one of my favourite artists.

That’s why you wanted to continue his legacy. How is your version of Teen Angels different from the original one?

It’s just a little bit more modernized. We wanted to keep the old school, because even when Johnny was doing it—the son of Teen Angel—he was really modernising it, but he modernised it so much that people weren’t really liking it. They liked the old school flavour. So, when he let me and Travieso take over to help him do it, we wanted to bring the old school back. So we’re trying to do those early 1970s, late 1970s, and early 1980s styles. We wanted to put that back into the book. But it’s still definitely a modernised version. Nowadays, there’s a lot of photography and a lot of photographers. Before, in the old Teen Angels, there wasn’t a lot of photography. There were normal pictures that people would submit. The biggest difference is probably that I started doing interviews because the submissions were really dying at the end. So, when we took over, we tried to get more submissions, but it was really hard for them. The idea I had was to do interviews with people who were big in the community. People who were big in this kind of style. That way, people can learn about them.

Can you tell us about the nostalgia in this Cholo style? Like in the 1970s, in Teen Angels, they were dressed as in the 1950s, with the Zoot suits and those old cars, and it’s an aesthetic that stays old-school.

Yeah, we love that old-school style. For all of us Chicanos—not just Chicanos, everybody—it brings back a memory, like a time you might have been in love or whatever, or you met a girl, or you just had a good time cruising, and that’s all right. Besides doing new stuff—we all love doing new stuff; we love being creative—we just love that nostalgic Cholo style. We just wanna keep it alive and keep that feeling. First of all, it’s just the feeling that we would get. That’s why in the early Teen Angels, they look back to the Pachuco era; they wanted it to be like that, and they love that. Right now, we’re looking back to the 1980s or late 1970s styles. We just love that time. We feel like it’s a more innocent time, but it might be the same.

Do you get submissions from everywhere in the world, or is it just in the US?

Now, submissions picked up a lot. Once they heard it, everybody thought the same as me; they were like, “I didn’t even know that Teen Angels existed still!” And I’m like, “Yeah, you know I’m starting to bring it back.” It has always been around, but people didn’t know about it. Little by little, people heard about it; they started getting more interested, and people wanted to be like, “Hey! Can I put my artwork in there? How do I do it?” and I’m like, “It’s just so simple; you know, email it, or you can old-school mail it.” People were like, “Oh, that’s easy.” Now, I have a good amount of submissions from artists, drawings, and photography. It’s pretty good.

Thank you so much.

Thank you guys!

Originals Magazine
Richard Castor, *Originals Magazine*, San Bernardino, Auto-édité, 2016, 21.5 x 18 cm, offset, 60 pp. Richard Castor, *Originals Magazine*, San Bernardino, Self-published, 2016, 21.5 x 18 cm, offset, 60 pp.
Teen Angels 233
Richard Castor, *Teen Angels 233*, San Bernardino, Auto-édité, sans date, 21.5 x 18 cm, offset, 64 pp. Richard Castor, *Teen Angels 233*, San Bernardino, Self-published, no date, 21.5 x 18 cm, offset, 64 pp.