Marseille,
le 24 avril 2016
Bonjour.
Ouais ! Alors, ce n’est pas que le nom des éditions. Le projet global s’appelle Otarie 2000. C’est aussi le nom que j’utilise pour auto-éditer ces fanzines, parce que je fais vraiment ça toute seule avec vraiment pas beaucoup de budget. Mon installation est composée de, comme tu peux le voir, une structure en métal. De vidéo-projection, que je viens superposer à des images imprimées et fixes. De tout ça, j’ai fait des fanzines qui servent de documentation. Et j’essaye de faire dialoguer le tout ensemble et de créer des environnements. Donc, tout marche ensemble, même si ça a l’air d’être des objets un peu autonomes qu’on peut feuilleter, dans lesquels on a un aperçu des images sur lesquelles je travaille, mais tout dialogue ensemble et c’est ce qui m’intéresse.
Ouais, c’est un nom que j’utilise pour mon projet, mais aussi, oui, c’est mon nom d’artiste, si vous voulez dire ça.
Dans mes fanzines, il y a beaucoup d’avions. Des images d’avions, des images de cuisine, des images d’animaux, de chiens…, des images d’avions surtout. Tu peux en voir ici. J’essaye de faire dialoguer les formes que je produis en volume avec les images que je vais imprimer dans les fanzines. Le principe des engins fictifs, c’est quelque chose qui m’intéresse, et les images d’avions, je crois que c’est juste fascinant pour moi ces objets. J’aurais pas fait ça, j’aurais aimé en conduire, mais c’est pas possible. Donc, pour le contenu des fanzines, il y a pas mal de raisons très très profondes à l’association de ce type d’images. Je me raconte un peu des histoires quand je les fais. Voilà, ces avions qui voyagent dans des paysages qui sont faits d’atomes, j’aimerais bien que ça existe, mais c’est pas possible.
Et bien, pas forcément ! Parce que j’aime aussi beaucoup d’autres objets. Oui, j’aime aussi beaucoup l’objet avion, l’objet bateau, et c’est juste que… que j’aime bien. Parce que chacun a ses trucs.
Je trouve que c’est intéressant de les faire dialoguer, et du coup ça vient… Tu vois quand on projette des images sur celles imprimées, enfin… Du coup, ça l’augmente un peu, mais c’est temporaire, tu peux pas ramener ça chez toi. Mais ça crée quelque chose, un dialogue… Je n’aime pas me cantonner à un seul truc, un seul médium, une seule manière de faire les choses. Et du coup, j’aime bien croiser. Comme pour les images, je vais croiser des choses qui n’ont pas forcément beaucoup de choses à avoir ensemble, et pour la technique, c’est pareil.
Tu veux dire si je devais choisir une seule chose ?
Tout. Mais, je crois que c’est surtout que je m’amuse beaucoup quand je fais ça, tu vois ce que je veux dire ?
Je crois que c’est ça qui me tient le plus à cœur. Peut-être que je devrais faire une formation de pilote.
Marseille,
April 24th, 2016
Hello.
Yes! So it’s not just the name of the editions. The whole project is called Otarie 2000. It’s also the name I use to self-publish these fanzines, because I’m really doing this on my own with very little budget. My installation is composed of, as you can see, a metal structure. Video projected onto printed and still images. From all this, I made fanzines that serve as documentation. And I try to make the whole thing dialogue together to create an environment. So, everything works together, even if they seem to be somewhat autonomous objects that you can leaf through, in which you get a glimpse of the images I’m working on, but everything dialogues together, and that’s what interests me.
Yeah, it’s a name I use for my project, but also, yeah, it’s my artist name, if you want to say that.
In my fanzines, there are a lot of planes. Pictures of airplanes, pictures of cooking, pictures of animals, dogs… mostly pictures of airplanes. You can see some here. I try to make a dialogue between the forms I produce in volume and the images I print in the fanzine. The principle of fictional machines is something that interests me, and the images of planes are fascinating to me. I wouldn’t have done that; I would have liked to pilot one, but it’s not possible. So, for the content of the fanzines, there’s a lot of very, very deep reasons for the association of these kinds of images. I tell myself stories when I make them. These airplanes travelling in landscapes made of atoms—I wish they existed, but it’s not possible.
Well, not necessarily! Because I like a lot of other things too. Yes, I also like a lot the plane object and the boat object, and it’s just that… that I like. Because everyone has their stuff.
I think it’s interesting to make them interact, and then it comes… You see, when you project images on the printed ones, well… So it increases it a little, but it’s temporary; you can’t take it home. But it creates something—a dialogue… I don’t like to stick to one thing, one medium, or one way of doing things. And so I like to cross things; like with images, I’ll cross things that don’t necessarily have much to do with each other, and with technique, it’s the same.
You mean if I had to choose only one thing?
Everything. But I think it’s mostly because I have a lot of fun when I do it. You know what I mean?
I think that’s what I care about the most. Maybe I should get some pilot training.