New York,
le 7 mars 2016
Je m’appelle Nick Sethi. Je travaille ici au Newsstand, je suis artiste et photographe. J’ai travaillé à l’origine au Newsstand, j’ai fait un tas de zines dans le passé, pendant cette période, et maintenant on peut les montrer au MoMA.
Oui, ça a commencé avec notre équipe, les employés, nos amis et tout ça, et finalement, c’était n’importe qui qui pouvait les apporter, ou les faire apporter par quelqu’un d’autre. On les vendait pour eux.
Ouais. C’est la façon dont beaucoup de gens travaillent - pas seulement moi - comme je vois dans cette exposition [Ocean of Images], il y a les sérieux qui sont très « photo », ou un projet, ou une chose plus stricte. Et puis, l’autre avantage de faire des zines, c’est que l’idée la plus stupide que tu as, tu peux la faire. C’est probablement les meilleurs, parce que c’est quelque chose que tu ne pourrais pas vraiment faire autrement, et qui ne peut pas vraiment se traduire par autre chose. Ça peut être quelque chose pour lequel tu pourrais faire un site web, mais il y a un site web pour tout.
Oui, mais c’est le fait que quelqu’un ait pris une idée, une petite idée débile et soit passé par tout le processus pour trouver tout le contenu, ou toutes les images, de les découper, de l’imprimer, de l’agrafer et ensuite l’amener quelque part pour le donner aux gens. Quand tu le vois dans tes mains… C’est les meilleurs.
Ouais. Celui-ci, c’est juste des photos de ce magasin, Hollister. Ça vient du très grand magasin sur Broadway.
C’est moi. J’y suis allé avec un ami qui y travaillait aussi, et j’y suis allé avec un de mes cousins par hasard et j’ai réalisé à quel point c’était cool. Il y a ces énormes photos de mecs tous nus. L’éclairage est dingue. Ils ont ce parfum fort qu’ils vaporisent, alors j’y emmenais des gens pour leur faire de petites visites. Tout ça, c’est des photos qu’on a prises avec ce gamin Nathaniel [il montre une page], qui fait aussi un tas de zines.
J’y suis allé avec lui, et on a fini par prendre toutes ces photos, et à un moment donné, on en a eu assez pour assembler ce zine. Ce n’est pas le meilleur, mais beaucoup de gens ont eu une bonne réaction à celui-là. Il est grand, il est imprimé en couleur, il n’a aucune raison d’exister.
J’en avais aucune idée ! Je veux dire, c’est le mien, donc évidemment, je l’ai suffisamment aimé pour le sortir, mais il y a tellement d’autres projets dans la même veine qui fonctionnent.
Oui, exactement. Beaucoup de ces trucs sont là parce que quelqu’un vient de le faire. C’est parce que ce sont…
[Un visiteur l’interrompt]
Eh bien, vous pouvez y jeter un coup d’œil. Ce sont tous des livres différents, des livres d’artistes et des zines que des gens ont faits, et ça, c’était en réalité un magasin qu’on avait dans le métro. Ils ne sont plus à vendre, désolé. Et on a gardé un exemplaire de chacun comme archive. Mais ils ne sont pas à vendre ici.
Oh oui, il y a des prix sur les choses, c’est pour ça qu’on devait être là. On avait l’habitude de les vendre. Tout était à vendre, mais ce n’était pas beaucoup d’argent, malheureusement.
L’original était censé être une boutique, et il n’était pas vraiment censé gagner de l’argent non plus. On devait vendre des choses. On ne pouvait pas simplement les donner gratuitement. C’était juste pour que tous ces gens puissent avoir quelque chose à vendre et un public auquel s’adresser, c’est pour ça que c’est si cool d’être ici. Je pense qu’on a eu 1200 titres depuis l’ouverture jusqu’à la fermeture, et la plupart sont ici. Il y a donc des centaines et des centaines de personnes dont le travail est au MoMA.
C’est assez différent. Il y a toujours des personnes qui viennent et qui n’auraient jamais été à l’original. C’est généralement des gens plus âgés, qui ont vécu à New York la majeure partie de leur vie, et qui sont soufflés par ce projet.
[Un autre visiteur l’interrompt]
C’est le même, on l’a fait plus grand pour que plus de gens puissent y entrer.
Merci. Je veux dire que même cette femme qui est partie il y a une heure, elle disait qu’elle habitait ici depuis la fin des années 1950, donc elle est assez âgée et elle disait que c’était « cool que ça ait pu exister là-bas ! ».
Finalement, je crois qu’un nouveau type a repris l’espace il y a six mois.
Non, on a trouvé des fonds. Comme ça, on a pu le faire et être à l’aise, sans avoir à demander de l’argent à tous les artistes. Si tu vends quelque chose pour 5 balles, on ne va pas en prendre 4.
On avait de petites sélections de magasins locaux, y compris eux. Mais ils n’étaient pas derrière, concernant l’argent, c’était nous. Ils ont co-publié quelques trucs et ont fait des lancements chez nous, même s’ils avaient leur boutique pour les faire.
[Il recommence à parler à la caméra]
Même quand on a fait le Newsstand, il y avait des gens qui faisaient des zines il y a des années. Les jeunes d’aujourd’hui tueraient pour ces trucs, parfois les connexions, surtout avant Internet, ne se font pas. La personne qui a fait le zine a cinquante exemplaires dans une boîte, et il y a cinquante gamins dans le monde qui essaient de le trouver sur Google, mais ça ne marche pas. Et, des gens nous ont apporté des vieux trucs, des trucs rares, qui étaient dingues, et leur prix…
C’est vrai, c’est vrai. Aussi, il y a beaucoup de choses qui se passent. Ici, les gens ne savent pas si les choses sont à vendre ou non, ils veulent connaître l’histoire ou les personnes qui ont fréquenté l’original. Comme on était entre deux lignes, on avait beaucoup de travailleurs, des gens qui passaient tous les jours. Donc, à un moment donné, ils s’arrêtaient toujours là et beaucoup de ces personnes ne savaient pas ce qu’étaient ces trucs.
C’est très déroutant ! Ils demandent : « Est-ce qu’une seule personne a fait ça ? Est-ce que c’est vous qui avez tout fait ? Comment je peux mettre mes trucs là-dedans ? » Des gamins venaient avec leurs parents pour regarder des trucs et commentaient : « Oh, regarde ça. C’est juste des dessins » et on leur disait : « Tu peux en faire en photocopie » et un mois plus tard, ils revenaient avec des trucs qu’ils avaient fait ensemble.
Ouais. C’est, je l’espère, la raison d’être de tout ça.
Oui, c’est sûr. C’est une des premières choses que j’ai faites, juste parce que c’est plus accessible, on peut en faire tout de suite. Tu as aussi un public. Tu peux le donner aux gens si tu as la chance de trouver un moyen pas cher d’en faire. Tu peux alors les distribuer gratuitement, ce qui t’aide à évaluer ce qui fonctionne dans ton travail, ce qui accroche, ce qui te tient à cœur. Parce qu’il y a des zines que j’ai faits et que j’aime pas vraiment. Je me suis dit : « Mince, heureusement que je n’en ai fait que ça et que je n’en ai pas fait un projet plus grand. »
Je pense que pour moi, personnellement, c’était trop immédiat. J’avais une idée, puis je la réalisais, sans même m’arrêter pour réfléchir. Si tu fais une peinture, tu dois acheter tout ce qu’il faut. Tu dois la créer. Il faut généralement des heures, des jours, des semaines, des mois pour le faire…
Trop rapide ! Tu le fais et tu te dis « Oh cool, j’en ai fait cinquante ! » Mais ensuite, tu te dis « Euhhh ».
Qu’est-ce qui en fait un bon ? Je ne sais pas, ils sont tous différents. Même dans mes anciens, j’en ai qui sont plus calmes et plus sérieux, des projets plus photographiques, et puis j’en ai qui sont juste tellement stupides…
Peter Sutherland en a fait des tonnes, il en fait toujours de bons parce que je pense qu’il est la personne qui a compris ce que… OK ! J’ai une réponse. Je pense que les bons ont quelque chose de très authentique par rapport à une expérience que tu as eue ou à quelque chose que tu penses. Et c’est pour ça que je parle de Peter. Chaque fois que tu vois son travail, tu te dis « Putain, mec ».
Ces zines sont si bons. [Il se penche par dessus le comptoir pour chercher.] Il y en avait un juste ici, il y a une seconde avec des autocollants sur la couverture, tu le vois ?
Non, parce que c’était un magasin avant. [Il trouve le zine.] Tu vois, pour moi, le travail de ce type est toujours… Je ne sais pas, il y a beaucoup de choses dedans, et c’est beaucoup de choses que nos amis et des personnes similaires voient, mais la plupart viennent de lui. Même ça, la couverture est faite d’autocollants, et puis on se rend compte que c’est imprimé au dos d’enveloppes FedEx, c’est cool, parce que si on va chez Kinko’s pour faire des photocopies, on les met toujours dans ces enveloppes, parce que c’est gratuit.
[Il parcourt les pages] C’est de la copie pirate, mais c’est imprimé sur ce papier fin et fou. Certaines choses sont tirées d’autres photos, c’est du texte qui, je crois, a été pris principalement au Népal. Il a photographié des choses au Népal et a découpé le texte… Pour moi, ça fonctionne parce qu’il y a tellement de choses différentes qui se passent.
Personnellement, ce sont des choses que j’aime. Peut-être que tout le monde n’aime pas la même chose.
Quand les gens voient ça, ils le voient comme une véritable œuvre d’art. Ce n’est pas pour paraître prétentieux, ça n’a pas besoin de l’être, mais ça se voit que c’est pensé. OK, il utilise le truc de FedEx, c’est gratuit, mais il ne le fait pas nécessairement d’une manière folle, conceptuelle ou artistique. C’est juste que ça rend la chose moins chère à faire, ce qui est toujours mieux. Et puis tu vois, le même gars qui fait ces petits livres. Il s’agit de l’homme et de la nature, de la façon dont les gens interagissent… Ce sont des choses naturelles, comme des rochers, mais qui ont été dessinées. […] Parfois, ce sont des choses qui sont faites d’une certaine façon, et le contenu et la façon dont elles sont faites fonctionnent ensemble.
Bien sûr. Donc, juste parce que je parlais de ce genre de chose, je vais mettre celui-ci comme on le trouverait.
Ouais, il vient dans ce sac complètement noir, et ensuite il est tout noir, sans couverture, sans rien. Mais c’est du papier couché, donc tu peux voir tes empreintes dessus et tout. Donc, à la seconde où tu le feuillettes, il se salit. Et puis c’est juste toutes ces photos. Je bronzais, parce qu’il y a un club de gym où je vais, et ils le proposaient gratuitement. Je suis indien, je n’ai pas besoin de bronzer, mais je me suis dit : « On s’en fout ». L’éclairage dans les salons de bronzage donne ces couleurs folles et froides. Ces lignes bizarres, parce qu’il y a des barres de lumière, surtout sur un téléphone, ça les annule. J’ai donc trouvé toutes ces photos de filles qui bronzaient et je les ai rassemblées. C’est fou. Comme cette fille qui a dû poser son téléphone sur le sol, visant vers le haut, mais c’est là que sont ses pieds. Donc elle a dû le mettre là, mettre un minuteur. C’est fou.
Oui, elle a sa photo, et elle la diffuse dans le monde entier. Mais elles seraient furieuses si elles le voyaient.
Dans la cabine de bronzage, il y a tous ces tubes lumineux, donc la partie où il n’y a pas de lumière qui passe, c’est tout noir, parce que la lumière est très forte. C’est très contrasté à l’intérieur. Donc, encore une fois, il vaut mieux qu’on ne sache pas qui l’a fait. Donc j’ai mis ce petit marque-page.
Ouais, donc si tu l’as et que tu le perds, ça existe juste comme un truc bizarre dans un sac. Et puis, celui-ci est une sorte de livre, parce qu’on l’a fait imprimer plus joliment, et on en a fait cinq cents, c’est un livre que j’ai fait avec Dashwood [books], qui est un magasin et un éditeur ici, et c’est un peu plus strictement photo. Ça vient d’un voyage que j’ai fait en Inde. C’est tous ces petits enfants que j’ai rencontrés. J’ai rencontré ce gamin en premier, et il m’a présenté à tout un groupe de sans-abris qui vivaient sous ce pont. J’ai passé trois mois avec lui cette fois, et j’y suis retourné deux fois pour le revoir. Je connais ce gamin depuis six ans, c’est juste un gamin rencontré par hasard, mais il est cool, c’est aussi un très bon photographe. Je lui donnais mon appareil photo, il l’emmenait partout. Il a même probablement pris certaines des photos dans ce livre. Ça, c’est son petit frère. Même la façon dont il est mis en page, conçu, imprimé, tout, c’est juste de la photo.
Oui, exactement. C’est comme ça que vivent ces enfants avec tous leurs trucs. Donc c’est différent. C’est aussi sérieux que mon travail peut l’être.
Le sujet est plus sérieux ; on travaille avec un designer, il est imprimé en plus grand nombre, cinq cents exemplaires. C’est plus un livre, en quelque sorte. Il y a toute une variété de projets qui vont de rien du tout à des projets qui ont pris des mois ou des années, parfois pour certaines choses.
Oui, merci. C’était bien ?
New York,
March 7th, 2016
I’m Nick Sethi. I’m working here at The Newsstand. I’m an artist and photographer. I worked at the original Newsstand, I made a bunch of zines in the past during that time, and now we get to show them at MoMA.
Yeah, the way it started was just with our crew of people, the employees, and our friends and stuff, and eventually it just led to whoever could bring them by or have someone else bring them by. We would sell them for them.
Yeah. The way that a lot of people work—not just me—as I see this whole exhibit, there’s serious ones that are very “photo,” or one project, or a stricter thing. Then, the other cool thing about making zines is that you can just do the dumbest idea you want. Those are probably the best ones, because it’s something that wouldn’t really get made otherwise, and that can’t really translate to anything else. Maybe it’s something that you could make a website for, but there’s a website for everything.
Yeah, but it’s the fact that someone took an idea, a small dumb idea, and went through the whole process of finding all the work, or all the images for cutting it, stapling it, printing it, and then bringing it somewhere to give it to people. When you see it in your hands… Those are the best ones.
Yeah. This one is just pictures from that store, Hollister. This is from the really big one on Broadway.
That’s me. I went with a friend who also worked there, and I just happened to go there with a cousin of mine by accident and just realised how cool it was. It’s these huge photos of naked dudes. The lighting is all crazy. They have this strong scent that they spray through, so I would just take people there on little tours. So, these are all just photos we took with this kid, Nathaniel [shows a page], who also makes a bunch of zines.
I went with him, and we just ended up taking all these photos, and then at some point we had enough to put this together. That’s not the best, but a lot of people have had a good reaction to this. It’s big, it’s printed in colour, and there’s no reason for it to exist.
I had no idea about that! I mean, this is my own, so obviously I liked it enough to put it out, but there’s so many other projects in here in that vein that just work.
Yeah, exactly. A lot of this stuff is here because someone just did it. It’s because these are…
[A visitor interrupts]
Well, you can take a look through it. They’re all different books, artists’ books, and zines that people have made, and this used to actually be a store that we had in the subway. Those actually aren’t for sale, sorry. So we kept one copy of everything as an archive. But they’re not for sale here.
Oh yeah, there are prices on things; that’s why we wanted to be here. We used to sell them all. It was all for sale, but it wasn’t a lot of money, sadly.
The original was supposed to be a store, and it also wasn’t really supposed to make money. We had to sell things. We can’t just give it away for free. It was just for all these people to be able to have something that they could sell and to have an audience to put it out to, which is why it’s so cool being here. I think there were 1,200 titles that we had from the time that we opened until we closed, and most of them are here. So it’s hundreds and hundreds of people whose work is in the MoMA.
It’s pretty different. There’s always one person that comes in who would never have been to the original one. It’s usually someone older, usually someone who lived in the city for most of their life, and they’re blown away by this.
[Another visitor interrupts]
It’s the same; this is bigger; we made it so people can fit in.
Thanks. I mean, as this woman who left like an hour ago said, she’d been here since the late fifties, so she’s fairly old, and she said, “This is cool that it would have been there!”
Finally, I think six months ago, a new guy took the space.
No, we got like… we got some funding. Then it’s like we could actually do it, be comfortable, and not have to take money from all the artists. If you’re selling something for, like, five bucks, we’re not gonna take four.
We got little selections from all the local stores, including them. But they weren’t in money-wise, but we did… They co-published some stuff and did launches at the space. So even though they had their store, they did it there.
[starts talking back to the camera]
Even when we did The Newsstand, we had people who had made zines years ago. Even though today’s kids would die for these things, sometimes just the connections—before the internet, especially—don’t get made. The person who made it has fifty prints sitting in a box, and there’s fifty kids in the world that are googling and trying to find it, but it just doesn’t work. So we had people bring us some older stuff, rare stuff, which was sick, and it’s priced…
True, true. Also, there’s a lot of things going on in here; people don’t know if stuff is for sale or not; they want to know the history, or those who bid for the original one. Since we were in between two trains, we had a lot of commuters—people that would walk by every day. So, at a certain point, they would always just stop there, and a lot of those people didn’t know what any of this stuff was.
It’s very confusing! They’re like, “Did one person make it? Did you guys make all of it? How can I get stuff in here?” We had kids come with their parents and look through stuff, and it’d be like, “Oh, check this thing out. This is just drawings.” and we were like, “You can photocopy it,” and a month later, they would come in and bring stuff they made together.
Yeah. That’s hopefully what the whole thing is.
Yeah, for sure. This was some of the first stuff I did, and just because it’s the most accessible, you can just make it right away. You also have an audience. You can give it to people if you’re lucky enough to find a cheap way to make it. Then, you can essentially give it out for free, so it helps you gauge what in your work is working, what’s sticking, and what you feel strongly about. Because there are zines that I made that I don’t really like. I was like, “Damn, good thing I only made this out of it and I didn’t turn it into a big project.”
I think, just for me personally, it was too immediate. I would have an idea and then do it, and I wouldn’t even stop to think. If you were making a painting, you would have to buy all the right stuff. You have to create it. It usually takes hours, days, weeks, or months to do…
Too quick! You do it, and you’re like, “Oh cool, I made fifty of them!” but then you’re like, “Uhhh.”
What makes a good one? I don’t know; they’re all different. Even in my old work, I have ones that are quieter and more serious, and I have more photo projects, and then I have ones that are just so stupid.
Peter Sutherland has made tons, he always makes good ones because I think he’s one person who has figured out what… Okay! I know the answer. I think the good ones are something that is very authentic to you, some experience you’ve had, or something you think of. And that’s why I brought up Peter. Any time you see his work, you’re like, “Fuck dude.”
They’re just so good. [He bends over the counter to grab something.] There was one right here a second ago with stickers all over the cover; do you see it?
No, because it used to be a store. [He finds the zine.] See, to me, this guy’s work is always… I don’t know; there’s a lot of stuff in it, and it’s a lot of stuff that our friends and similar people see, but most of it came from him. Even this, the cover is all stickers, and then you realise it’s printed on the back of FedEx envelopes, which is cool because if you ever go to Kinko’s to make copies, you always put them in these envelopes because it’s free.
[flips through the pages] It’s bootleg stuff, but then it’s printed on this thin, crazy paper. Certain things were taken from other photos; it’s text that I believe was taken mostly from Nepal. He photographed stuff in Nepal and cut out the text. To me, this works because there are so many different things happening.
Personally, it’s stuff that I like. Maybe not everybody likes the same thing.
When people see it, they treat it as a real work of art. It’s not to sound pretentious about it; it doesn’t need to be, but it’s putting thought into it. Okay, you use the FedEx thing; it’s free, so you’re not doing it in some crazy conceptual fine art way, necessarily. It’s just that it makes it a cheaper thing to make, which is always better. And then you see the same dude who made these little books. It’s humans and nature, the way that people interact… It’s natural stuff, like rocks, but that has been drawn on. […] Sometimes this is stuff that is made a certain way, and the content and the way it’s made work together.
Sure. So, just because I was talking about that, like this one, I’ll put it like how you would get it.
Yeah, it comes in this crazy, fully black-out bag, and then it’s all black—no cover, no nothing. But it’s coated paper, so you can see your fingerprints on it and stuff. So the second you look through it, it gets dirty. And then it’s just all these photos. I was tanning because they just got it at a gym that I go to, and they were doing it for free. I’m Indian; I don’t need a tan, but I was just like, “Fuck it.” So the lighting in the tanning spots makes these colours crazy cool. These weird lines, because they’re bars of light, especially on the phone, cancel them out. So I found all these photos that I collected of girls who went tanning and took them. It’s crazy. Like this girl had to put her phone on the floor, shooting up, but it’s where her feet are. So she had to put it there and put a timer on it. It’s nuts.
Close it, and then you get the photo, and then it’s supposed to go into the world. But they would be mad if they saw it.
If you look at the tanning thing, it’s all these light tubes, so the part where there’s no light coming through is pitch black because the light is so strong. It’s very contrasty inside. So again, we were not supposed to know who made it. I put this little bookmarky thing.
Yeah, so if you get it and lose it, it just exists as this weird thing in a bag. And then, this one is kind of a book, because we got it printed nicer and did five hundred of them. This is a book that I did with Dashwood [books], which is a store and publisher here, and this is a little bit more strict photo. It’s from a trip I did in India. So it’s all these little kids that I met. I met this kid first, and he introduced me to all of them, like this whole group of homeless people that were living under this bridge. I spent three months with him this time, and I’ve gone back twice to see him again. So I’ve known this kid now for like six years; it’s just a random little kid, but he’s cool; he’s a really good photographer too, actually. I would give him my camera, and he would take it around. He probably shot some of the photos in this book even. That’s his little brother. Even the way it’s laid out, designed, printed, everything—it’s just a photo.
Yeah exactly. This is these kids’ whole set-up of all this stuff. So it’s different. This is as serious as my work would get.
The subject is more serious; we work with a designer, and it’s printed in a larger edition of five hundred. It’s more of a book, in a way. There’s a whole variety of projects that go from nothing to things that took months, or sometimes years, for some of the stuff.
Yeah, thank you. Was that good?