FR / EN
AA Bronson
Alexandre Bellenger
Alison Knowles
Amir Brito Cadôr
Archiv der Jugendkulturen
Asia Art Archive
Aude Fourest
B and D Press
Bia Bittencourt
BLACK PAGES
Bob Nickas
Bruno Richard
Cary Loren
Chantal Garduño
CHIME zine
Christopher Kardambikis
Céline Huyghebaert
Darin Klein
David Stretell
Doro Boehme
Ewa Wojciak
Experimental Jetset
Fabio Zimbres
Fehras Publishing Practice
Forrest Lau
fumiko imano
Futoshi Miyagi
Gee Vaucher
Gfeller + Hellsgård
Gloria Glitzer
Housewife
Hubert Kretschmer
Hugo Rocci
Jean Recoura
Jenna Freedman
Joey Terrill
Johan Kugelberg
Julie Doucet
KNUST
Kotaro Inoue
L'Encyclopédie des images
Laura Morsch‑Kihn
Laurent Marissal
Lisa Anne Auerbach
Lucile Olympe Haute
Luke
Mahieddine Bachtarzi
Maite Claveau
Marc Fischer
Marie Bourgoin
Masanao Hirayama
Matthew Stadler
Max Schumann
Maycec
MEB
Michael Baers
Motto Books
Nick Sethi
Nos Books
Olivier Nourisson
Otarie 2000
Pakito Bolino
Pam Butler
Pascaline J. Knight
Pat McCarthy
Paul Soulellis
PES
Phil Aarons
Red Lebanese
Richard Castor
Ripopée
Ruja press
Ryan Foerster
SAEIO
Samuel Etienne
Sergej Vutuc
Shushanna Bikini London
Stephen Duncombe
Strange Store
Tamara Santibañez
Technologie und das Unheimliche
Teen Angels Magazine
Thomas Hirschhorn
Tom Sachs
V Vale
Vincent Simon
Way Wza aka Linda Zeb Hang
Yen-Chao Lin

New York,

le 7 mars 2016

En 2013-2014, le collectif d’artistes 8-Ball Community réussit à mettre la main sur un newsstand, un kiosque à journaux, dans une station de métro de Brooklyn et commence à y vendre des zines d’artistes du collectif et des publications que les gens laissent en dépôt. Ce qui ne devait durer que 3 semaines a duré 9 mois ponctués d’événements quasi-quotidiens dans ce couloir passant du métro. Contre toute attente, ce projet a été recréé dans un cadre très différent lors de l’exposition Ocean of Images au MoMA. Lorsque j’ai contacté Nick Sethi pour l’interviewer, il m’a dit qu’il tiendrait la permanence au kiosque à journaux du MoMA, comme il le faisait dans le métro. Je suis allé le voir, j’ai installé ma caméra et j’ai commencé à parler. Nous étions souvent interrompus parce que les visiteurs ne voyaient pas la caméra, mais aussi parce qu’ils étaient intrigués par toute l’installation et la présence d’un artiste pour l’activer.
Bonjour, peux-tu commencer par te présenter et nous dire qui tu es ?

Je m’appelle Nick Sethi. Je travaille ici au Newsstand, je suis artiste et photographe. J’ai travaillé à l’origine au Newsstand, j’ai fait un tas de zines dans le passé, pendant cette période, et maintenant on peut les montrer au MoMA.

Donc, pendant le Newsstand original, tu faisais des zines et les apportais directement pour les montrer ?

Oui, ça a commencé avec notre équipe, les employés, nos amis et tout ça, et finalement, c’était n’importe qui qui pouvait les apporter, ou les faire apporter par quelqu’un d’autre. On les vendait pour eux.

Tu peux nous parler de tes zines ? Tu es photographe, donc je suppose que c’est surtout à base de photo ?

Ouais. C’est la façon dont beaucoup de gens travaillent - pas seulement moi - comme je vois dans cette exposition [Ocean of Images], il y a les sérieux qui sont très « photo », ou un projet, ou une chose plus stricte. Et puis, l’autre avantage de faire des zines, c’est que l’idée la plus stupide que tu as, tu peux la faire. C’est probablement les meilleurs, parce que c’est quelque chose que tu ne pourrais pas vraiment faire autrement, et qui ne peut pas vraiment se traduire par autre chose. Ça peut être quelque chose pour lequel tu pourrais faire un site web, mais il y a un site web pour tout.

Ou plus comme un GIF peut-être ? Quelque chose de plus spontané, de plus drôle ?

Oui, mais c’est le fait que quelqu’un ait pris une idée, une petite idée débile et soit passé par tout le processus pour trouver tout le contenu, ou toutes les images, de les découper, de l’imprimer, de l’agrafer et ensuite l’amener quelque part pour le donner aux gens. Quand tu le vois dans tes mains… C’est les meilleurs.

Tu en as quelques-uns dans ceux que tu as sélectionnés ?

Ouais. Celui-ci, c’est juste des photos de ce magasin, Hollister. Ça vient du très grand magasin sur Broadway.

Ah, c’est toi [sur la couverture].

C’est moi. J’y suis allé avec un ami qui y travaillait aussi, et j’y suis allé avec un de mes cousins par hasard et j’ai réalisé à quel point c’était cool. Il y a ces énormes photos de mecs tous nus. L’éclairage est dingue. Ils ont ce parfum fort qu’ils vaporisent, alors j’y emmenais des gens pour leur faire de petites visites. Tout ça, c’est des photos qu’on a prises avec ce gamin Nathaniel [il montre une page], qui fait aussi un tas de zines.

Oh, oui. Il a quelques uns de ses zines ici.

J’y suis allé avec lui, et on a fini par prendre toutes ces photos, et à un moment donné, on en a eu assez pour assembler ce zine. Ce n’est pas le meilleur, mais beaucoup de gens ont eu une bonne réaction à celui-là. Il est grand, il est imprimé en couleur, il n’a aucune raison d’exister.

Est-ce aussi une réponse à ce scandale sur le fait qu’ils ne font pas de vêtements grande taille ?

J’en avais aucune idée ! Je veux dire, c’est le mien, donc évidemment, je l’ai suffisamment aimé pour le sortir, mais il y a tellement d’autres projets dans la même veine qui fonctionnent.

J’aime l’idée que l’artiste est juste celui qui est un touriste dans sa vie quotidienne.

Oui, exactement. Beaucoup de ces trucs sont là parce que quelqu’un vient de le faire. C’est parce que ce sont…

[Un visiteur l’interrompt]

Le visiteur : Qu’est-ce que c’est ?

Eh bien, vous pouvez y jeter un coup d’œil. Ce sont tous des livres différents, des livres d’artistes et des zines que des gens ont faits, et ça, c’était en réalité un magasin qu’on avait dans le métro. Ils ne sont plus à vendre, désolé. Et on a gardé un exemplaire de chacun comme archive. Mais ils ne sont pas à vendre ici.

C’est vraiment difficile à comprendre parce qu’à certains endroits, il y a des prix.

Oh oui, il y a des prix sur les choses, c’est pour ça qu’on devait être là. On avait l’habitude de les vendre. Tout était à vendre, mais ce n’était pas beaucoup d’argent, malheureusement.

J’aime vraiment ça, ça montre parfaitement comment ça fonctionne maintenant, c’est très différent du Newsstand original.

L’original était censé être une boutique, et il n’était pas vraiment censé gagner de l’argent non plus. On devait vendre des choses. On ne pouvait pas simplement les donner gratuitement. C’était juste pour que tous ces gens puissent avoir quelque chose à vendre et un public auquel s’adresser, c’est pour ça que c’est si cool d’être ici. Je pense qu’on a eu 1200 titres depuis l’ouverture jusqu’à la fermeture, et la plupart sont ici. Il y a donc des centaines et des centaines de personnes dont le travail est au MoMA.

Quelle est la différence entre travailler dans le métro et au MoMA ?

C’est assez différent. Il y a toujours des personnes qui viennent et qui n’auraient jamais été à l’original. C’est généralement des gens plus âgés, qui ont vécu à New York la majeure partie de leur vie, et qui sont soufflés par ce projet.

[Un autre visiteur l’interrompt]

L’autre visiteur : C’était génial, je l’ai vu dans le métro.

C’est le même, on l’a fait plus grand pour que plus de gens puissent y entrer.

L’autre visiteur : Il ressemble vraiment à l’original.

Merci. Je veux dire que même cette femme qui est partie il y a une heure, elle disait qu’elle habitait ici depuis la fin des années 1950, donc elle est assez âgée et elle disait que c’était « cool que ça ait pu exister là-bas ! ».

L’autre visiteur : parce que l’espace est resté vide pendant un long moment après votre départ.

Finalement, je crois qu’un nouveau type a repris l’espace il y a six mois.

L’autre visiteur : Vous avez eu une subvention pour faire ça ?

Non, on a trouvé des fonds. Comme ça, on a pu le faire et être à l’aise, sans avoir à demander de l’argent à tous les artistes. Si tu vends quelque chose pour 5 balles, on ne va pas en prendre 4.

L’autre visiteur : Est-ce que Dashwood Books était un peu derrière ça ?

On avait de petites sélections de magasins locaux, y compris eux. Mais ils n’étaient pas derrière, concernant l’argent, c’était nous. Ils ont co-publié quelques trucs et ont fait des lancements chez nous, même s’ils avaient leur boutique pour les faire.

[Il recommence à parler à la caméra]

Même quand on a fait le Newsstand, il y avait des gens qui faisaient des zines il y a des années. Les jeunes d’aujourd’hui tueraient pour ces trucs, parfois les connexions, surtout avant Internet, ne se font pas. La personne qui a fait le zine a cinquante exemplaires dans une boîte, et il y a cinquante gamins dans le monde qui essaient de le trouver sur Google, mais ça ne marche pas. Et, des gens nous ont apporté des vieux trucs, des trucs rares, qui étaient dingues, et leur prix…

L’autre visiteur : Ça fait un bon mélange. J’ai quelques zines Riot GRRRL enfouis quelque part, ce sont des zines vraiment importants !
Oui, ce qu’il y a de commun entre dans le métro et ici, c’est qu’il y a beaucoup de discussions. Les gens sont toujours très enthousiasmés de tomber là-dessus, et c’est aussi inhabituel ici que dans le métro.

C’est vrai, c’est vrai. Aussi, il y a beaucoup de choses qui se passent. Ici, les gens ne savent pas si les choses sont à vendre ou non, ils veulent connaître l’histoire ou les personnes qui ont fréquenté l’original. Comme on était entre deux lignes, on avait beaucoup de travailleurs, des gens qui passaient tous les jours. Donc, à un moment donné, ils s’arrêtaient toujours là et beaucoup de ces personnes ne savaient pas ce qu’étaient ces trucs.

C’est très déroutant.

C’est très déroutant ! Ils demandent : « Est-ce qu’une seule personne a fait ça ? Est-ce que c’est vous qui avez tout fait ? Comment je peux mettre mes trucs là-dedans ? » Des gamins venaient avec leurs parents pour regarder des trucs et commentaient : « Oh, regarde ça. C’est juste des dessins » et on leur disait : « Tu peux en faire en photocopie » et un mois plus tard, ils revenaient avec des trucs qu’ils avaient fait ensemble.

Une inspiration pour les jeunes.

Ouais. C’est, je l’espère, la raison d’être de tout ça.

Tu peux parler de ce que signifie pour toi, en tant qu’artiste, la réalisation de ce type de publication par rapport aux autres types d’œuvres que tu peux réaliser ?

Oui, c’est sûr. C’est une des premières choses que j’ai faites, juste parce que c’est plus accessible, on peut en faire tout de suite. Tu as aussi un public. Tu peux le donner aux gens si tu as la chance de trouver un moyen pas cher d’en faire. Tu peux alors les distribuer gratuitement, ce qui t’aide à évaluer ce qui fonctionne dans ton travail, ce qui accroche, ce qui te tient à cœur. Parce qu’il y a des zines que j’ai faits et que j’aime pas vraiment. Je me suis dit : « Mince, heureusement que je n’en ai fait que ça et que je n’en ai pas fait un projet plus grand. »

Pourquoi tu ne les aimes pas ?

Je pense que pour moi, personnellement, c’était trop immédiat. J’avais une idée, puis je la réalisais, sans même m’arrêter pour réfléchir. Si tu fais une peinture, tu dois acheter tout ce qu’il faut. Tu dois la créer. Il faut généralement des heures, des jours, des semaines, des mois pour le faire…

C’était trop rapide.

Trop rapide ! Tu le fais et tu te dis « Oh cool, j’en ai fait cinquante ! » Mais ensuite, tu te dis « Euhhh ».

Alors qu’est-ce qui en fait un bon ?

Qu’est-ce qui en fait un bon ? Je ne sais pas, ils sont tous différents. Même dans mes anciens, j’en ai qui sont plus calmes et plus sérieux, des projets plus photographiques, et puis j’en ai qui sont juste tellement stupides…

Peter Sutherland en a fait des tonnes, il en fait toujours de bons parce que je pense qu’il est la personne qui a compris ce que… OK ! J’ai une réponse. Je pense que les bons ont quelque chose de très authentique par rapport à une expérience que tu as eue ou à quelque chose que tu penses. Et c’est pour ça que je parle de Peter. Chaque fois que tu vois son travail, tu te dis « Putain, mec ».

Oui, il est précis.

Ces zines sont si bons. [Il se penche par dessus le comptoir pour chercher.] Il y en avait un juste ici, il y a une seconde avec des autocollants sur la couverture, tu le vois ?

Est-ce que ça fonctionne comme un magasin ? Vous ne vendez rien ?

Non, parce que c’était un magasin avant. [Il trouve le zine.] Tu vois, pour moi, le travail de ce type est toujours… Je ne sais pas, il y a beaucoup de choses dedans, et c’est beaucoup de choses que nos amis et des personnes similaires voient, mais la plupart viennent de lui. Même ça, la couverture est faite d’autocollants, et puis on se rend compte que c’est imprimé au dos d’enveloppes FedEx, c’est cool, parce que si on va chez Kinko’s pour faire des photocopies, on les met toujours dans ces enveloppes, parce que c’est gratuit.

[Il parcourt les pages] C’est de la copie pirate, mais c’est imprimé sur ce papier fin et fou. Certaines choses sont tirées d’autres photos, c’est du texte qui, je crois, a été pris principalement au Népal. Il a photographié des choses au Népal et a découpé le texte… Pour moi, ça fonctionne parce qu’il y a tellement de choses différentes qui se passent.

Est-ce que ça marche pour toi parce que tu vois à quoi il fait référence ?

Personnellement, ce sont des choses que j’aime. Peut-être que tout le monde n’aime pas la même chose.

Comme tu l’as dit au début, c’est aussi la façon dont il est fabriqué qui le rend très spécifique et très précis.

Quand les gens voient ça, ils le voient comme une véritable œuvre d’art. Ce n’est pas pour paraître prétentieux, ça n’a pas besoin de l’être, mais ça se voit que c’est pensé. OK, il utilise le truc de FedEx, c’est gratuit, mais il ne le fait pas nécessairement d’une manière folle, conceptuelle ou artistique. C’est juste que ça rend la chose moins chère à faire, ce qui est toujours mieux. Et puis tu vois, le même gars qui fait ces petits livres. Il s’agit de l’homme et de la nature, de la façon dont les gens interagissent… Ce sont des choses naturelles, comme des rochers, mais qui ont été dessinées. […] Parfois, ce sont des choses qui sont faites d’une certaine façon, et le contenu et la façon dont elles sont faites fonctionnent ensemble.

Peux-tu nous montrer plus de tes propres zines ?

Bien sûr. Donc, juste parce que je parlais de ce genre de chose, je vais mettre celui-ci comme on le trouverait.

Dans cette enveloppe ?

Ouais, il vient dans ce sac complètement noir, et ensuite il est tout noir, sans couverture, sans rien. Mais c’est du papier couché, donc tu peux voir tes empreintes dessus et tout. Donc, à la seconde où tu le feuillettes, il se salit. Et puis c’est juste toutes ces photos. Je bronzais, parce qu’il y a un club de gym où je vais, et ils le proposaient gratuitement. Je suis indien, je n’ai pas besoin de bronzer, mais je me suis dit : « On s’en fout ». L’éclairage dans les salons de bronzage donne ces couleurs folles et froides. Ces lignes bizarres, parce qu’il y a des barres de lumière, surtout sur un téléphone, ça les annule. J’ai donc trouvé toutes ces photos de filles qui bronzaient et je les ai rassemblées. C’est fou. Comme cette fille qui a dû poser son téléphone sur le sol, visant vers le haut, mais c’est là que sont ses pieds. Donc elle a dû le mettre là, mettre un minuteur. C’est fou.

Et refermer la cabine !

Oui, elle a sa photo, et elle la diffuse dans le monde entier. Mais elles seraient furieuses si elles le voyaient.

C’est quoi les barres sur chaque photo ?

Dans la cabine de bronzage, il y a tous ces tubes lumineux, donc la partie où il n’y a pas de lumière qui passe, c’est tout noir, parce que la lumière est très forte. C’est très contrasté à l’intérieur. Donc, encore une fois, il vaut mieux qu’on ne sache pas qui l’a fait. Donc j’ai mis ce petit marque-page.

Et ton nom n’apparaît que sur le marque-page ?

Ouais, donc si tu l’as et que tu le perds, ça existe juste comme un truc bizarre dans un sac. Et puis, celui-ci est une sorte de livre, parce qu’on l’a fait imprimer plus joliment, et on en a fait cinq cents, c’est un livre que j’ai fait avec Dashwood [books], qui est un magasin et un éditeur ici, et c’est un peu plus strictement photo. Ça vient d’un voyage que j’ai fait en Inde. C’est tous ces petits enfants que j’ai rencontrés. J’ai rencontré ce gamin en premier, et il m’a présenté à tout un groupe de sans-abris qui vivaient sous ce pont. J’ai passé trois mois avec lui cette fois, et j’y suis retourné deux fois pour le revoir. Je connais ce gamin depuis six ans, c’est juste un gamin rencontré par hasard, mais il est cool, c’est aussi un très bon photographe. Je lui donnais mon appareil photo, il l’emmenait partout. Il a même probablement pris certaines des photos dans ce livre. Ça, c’est son petit frère. Même la façon dont il est mis en page, conçu, imprimé, tout, c’est juste de la photo.

C’est les codes du livre photo.

Oui, exactement. C’est comme ça que vivent ces enfants avec tous leurs trucs. Donc c’est différent. C’est aussi sérieux que mon travail peut l’être.

Parce que le sujet est plus sérieux ?

Le sujet est plus sérieux ; on travaille avec un designer, il est imprimé en plus grand nombre, cinq cents exemplaires. C’est plus un livre, en quelque sorte. Il y a toute une variété de projets qui vont de rien du tout à des projets qui ont pris des mois ou des années, parfois pour certaines choses.

Bien. Merci beaucoup.

Oui, merci. C’était bien ?

New York,

March 7th, 2016

In 2013–2014, the artist collective 8-Ball Community managed to get their hands on a newsstand in a Brooklyn subway station where they would sell zines by artists of the collective and publications people would leave on consignment. What was supposed to be only for 3 weeks lasted 9 months, and there would be events in that subway corridor almost every day. Surprisingly, that project was recreated in a very different setting inside the exhibition Ocean of Images at the MoMA. When I contacted Nick Sethi to interview him, he told me that he would be clerking at the newsstand in the MoMA, like he used to in the subway. I went to see him, set up my camera, and started talking. We would often be interrupted not only because visitors couldn’t see the camera but also because they were intrigued by the whole installation and the presence of an artist to activate it.
Hello, can you start by introducing yourself and telling us who you are?

I’m Nick Sethi. I’m working here at The Newsstand. I’m an artist and photographer. I worked at the original Newsstand, I made a bunch of zines in the past during that time, and now we get to show them at MoMA.

So when the original Newsstand was on, you would just make zines and directly bring them there to show them?

Yeah, the way it started was just with our crew of people, the employees, and our friends and stuff, and eventually it just led to whoever could bring them by or have someone else bring them by. We would sell them for them.

Can you tell us about your zines? You are a photographer, so I guess that it’s mostly photo-based?

Yeah. The way that a lot of people work—not just me—as I see this whole exhibit, there’s serious ones that are very “photo,” or one project, or a stricter thing. Then, the other cool thing about making zines is that you can just do the dumbest idea you want. Those are probably the best ones, because it’s something that wouldn’t really get made otherwise, and that can’t really translate to anything else. Maybe it’s something that you could make a website for, but there’s a website for everything.

Or more like a GIF, maybe? Something more spontaneous, something funny?

Yeah, but it’s the fact that someone took an idea, a small dumb idea, and went through the whole process of finding all the work, or all the images for cutting it, stapling it, printing it, and then bringing it somewhere to give it to people. When you see it in your hands… Those are the best ones.

Do you have some of those silly ones in the ones that you selected?

Yeah. This one is just pictures from that store, Hollister. This is from the really big one on Broadway.

So, that’s you [on the cover].

That’s me. I went with a friend who also worked there, and I just happened to go there with a cousin of mine by accident and just realised how cool it was. It’s these huge photos of naked dudes. The lighting is all crazy. They have this strong scent that they spray through, so I would just take people there on little tours. So, these are all just photos we took with this kid, Nathaniel [shows a page], who also makes a bunch of zines.

Oh, yes. He has some zines here.

I went with him, and we just ended up taking all these photos, and then at some point we had enough to put this together. That’s not the best, but a lot of people have had a good reaction to this. It’s big, it’s printed in colour, and there’s no reason for it to exist.

Is it also in response to this controversy about the fact that they wouldn’t make plus-size clothes?

I had no idea about that! I mean, this is my own, so obviously I liked it enough to put it out, but there’s so many other projects in here in that vein that just work.

I like the idea that the artist is just a tourist in his everyday life.

Yeah, exactly. A lot of this stuff is here because someone just did it. It’s because these are…

[A visitor interrupts]

The visitor: What are those?

Well, you can take a look through it. They’re all different books, artists’ books, and zines that people have made, and this used to actually be a store that we had in the subway. Those actually aren’t for sale, sorry. So we kept one copy of everything as an archive. But they’re not for sale here.

It’s really hard to understand because, at some point, there are prices.

Oh yeah, there are prices on things; that’s why we wanted to be here. We used to sell them all. It was all for sale, but it wasn’t a lot of money, sadly.

I really like it; it perfectly shows how this works now, and it’s very different from the original Newsstand.

The original was supposed to be a store, and it also wasn’t really supposed to make money. We had to sell things. We can’t just give it away for free. It was just for all these people to be able to have something that they could sell and to have an audience to put it out to, which is why it’s so cool being here. I think there were 1,200 titles that we had from the time that we opened until we closed, and most of them are here. So it’s hundreds and hundreds of people whose work is in the MoMA.

How is it different to work in the subway as compared to the MoMA?

It’s pretty different. There’s always one person that comes in who would never have been to the original one. It’s usually someone older, usually someone who lived in the city for most of their life, and they’re blown away by this.

[Another visitor interrupts]

The other visitor: It was awesome; I saw it in the subway.

It’s the same; this is bigger; we made it so people can fit in.

The other visitor: It really looks like the original.

Thanks. I mean, as this woman who left like an hour ago said, she’d been here since the late fifties, so she’s fairly old, and she said, “This is cool that it would have been there!”

The other visitor: Because the space was empty for a long time after you guys left.

Finally, I think six months ago, a new guy took the space.

The other visitor: Did you guys get a grant to do that?

No, we got like… we got some funding. Then it’s like we could actually do it, be comfortable, and not have to take money from all the artists. If you’re selling something for, like, five bucks, we’re not gonna take four.

The other visitor: Was Dashwood [books] a little bit behind that?

We got little selections from all the local stores, including them. But they weren’t in money-wise, but we did… They co-published some stuff and did launches at the space. So even though they had their store, they did it there.

[starts talking back to the camera]

Even when we did The Newsstand, we had people who had made zines years ago. Even though today’s kids would die for these things, sometimes just the connections—before the internet, especially—don’t get made. The person who made it has fifty prints sitting in a box, and there’s fifty kids in the world that are googling and trying to find it, but it just doesn’t work. So we had people bring us some older stuff, rare stuff, which was sick, and it’s priced…

The other visitor: That’s a good mix. I have some Riot GRRRL zines buried somewhere; those are really important zines!
Yes, what’s common between the one in the subway and the one in here is that there is a great deal of talking to people. People are always very excited to see this, and it’s as unusual in here as it is in the subway.

True, true. Also, there’s a lot of things going on in here; people don’t know if stuff is for sale or not; they want to know the history, or those who bid for the original one. Since we were in between two trains, we had a lot of commuters—people that would walk by every day. So, at a certain point, they would always just stop there, and a lot of those people didn’t know what any of this stuff was.

It’s very confusing for people.

It’s very confusing! They’re like, “Did one person make it? Did you guys make all of it? How can I get stuff in here?” We had kids come with their parents and look through stuff, and it’d be like, “Oh, check this thing out. This is just drawings.” and we were like, “You can photocopy it,” and a month later, they would come in and bring stuff they made together.

Inspiration for the young ones.

Yeah. That’s hopefully what the whole thing is.

Can you talk a bit about what it means for you as an artist to make these kinds of publications relating to other types of works that you can make?

Yeah, for sure. This was some of the first stuff I did, and just because it’s the most accessible, you can just make it right away. You also have an audience. You can give it to people if you’re lucky enough to find a cheap way to make it. Then, you can essentially give it out for free, so it helps you gauge what in your work is working, what’s sticking, and what you feel strongly about. Because there are zines that I made that I don’t really like. I was like, “Damn, good thing I only made this out of it and I didn’t turn it into a big project.”

Why don’t you like them?

I think, just for me personally, it was too immediate. I would have an idea and then do it, and I wouldn’t even stop to think. If you were making a painting, you would have to buy all the right stuff. You have to create it. It usually takes hours, days, weeks, or months to do…

So they were too fast.

Too quick! You do it, and you’re like, “Oh cool, I made fifty of them!” but then you’re like, “Uhhh.”

So what makes a good one?

What makes a good one? I don’t know; they’re all different. Even in my old work, I have ones that are quieter and more serious, and I have more photo projects, and then I have ones that are just so stupid.

Peter Sutherland has made tons, he always makes good ones because I think he’s one person who has figured out what… Okay! I know the answer. I think the good ones are something that is very authentic to you, some experience you’ve had, or something you think of. And that’s why I brought up Peter. Any time you see his work, you’re like, “Fuck dude.”

Yeah, he’s precise.

They’re just so good. [He bends over the counter to grab something.] There was one right here a second ago with stickers all over the cover; do you see it?

Does it work like a store? Are you not selling anything?

No, because it used to be a store. [He finds the zine.] See, to me, this guy’s work is always… I don’t know; there’s a lot of stuff in it, and it’s a lot of stuff that our friends and similar people see, but most of it came from him. Even this, the cover is all stickers, and then you realise it’s printed on the back of FedEx envelopes, which is cool because if you ever go to Kinko’s to make copies, you always put them in these envelopes because it’s free.

[flips through the pages] It’s bootleg stuff, but then it’s printed on this thin, crazy paper. Certain things were taken from other photos; it’s text that I believe was taken mostly from Nepal. He photographed stuff in Nepal and cut out the text. To me, this works because there are so many different things happening.

Does it work for you because you see what he’s referring to?

Personally, it’s stuff that I like. Maybe not everybody likes the same thing.

As you said in the beginning, it’s also the way that it’s made that makes it very specific and precise.

When people see it, they treat it as a real work of art. It’s not to sound pretentious about it; it doesn’t need to be, but it’s putting thought into it. Okay, you use the FedEx thing; it’s free, so you’re not doing it in some crazy conceptual fine art way, necessarily. It’s just that it makes it a cheaper thing to make, which is always better. And then you see the same dude who made these little books. It’s humans and nature, the way that people interact… It’s natural stuff, like rocks, but that has been drawn on. […] Sometimes this is stuff that is made a certain way, and the content and the way it’s made work together.

Can you show us more of your own stuff?

Sure. So, just because I was talking about that, like this one, I’ll put it like how you would get it.

It’s inside that envelope?

Yeah, it comes in this crazy, fully black-out bag, and then it’s all black—no cover, no nothing. But it’s coated paper, so you can see your fingerprints on it and stuff. So the second you look through it, it gets dirty. And then it’s just all these photos. I was tanning because they just got it at a gym that I go to, and they were doing it for free. I’m Indian; I don’t need a tan, but I was just like, “Fuck it.” So the lighting in the tanning spots makes these colours crazy cool. These weird lines, because they’re bars of light, especially on the phone, cancel them out. So I found all these photos that I collected of girls who went tanning and took them. It’s crazy. Like this girl had to put her phone on the floor, shooting up, but it’s where her feet are. So she had to put it there and put a timer on it. It’s nuts.

And they close it again!

Close it, and then you get the photo, and then it’s supposed to go into the world. But they would be mad if they saw it.

What are the bars on every photo?

If you look at the tanning thing, it’s all these light tubes, so the part where there’s no light coming through is pitch black because the light is so strong. It’s very contrasty inside. So again, we were not supposed to know who made it. I put this little bookmarky thing.

And then your name is only on the bookmark?

Yeah, so if you get it and lose it, it just exists as this weird thing in a bag. And then, this one is kind of a book, because we got it printed nicer and did five hundred of them. This is a book that I did with Dashwood [books], which is a store and publisher here, and this is a little bit more strict photo. It’s from a trip I did in India. So it’s all these little kids that I met. I met this kid first, and he introduced me to all of them, like this whole group of homeless people that were living under this bridge. I spent three months with him this time, and I’ve gone back twice to see him again. So I’ve known this kid now for like six years; it’s just a random little kid, but he’s cool; he’s a really good photographer too, actually. I would give him my camera, and he would take it around. He probably shot some of the photos in this book even. That’s his little brother. Even the way it’s laid out, designed, printed, everything—it’s just a photo.

It has all the photo book codes.

Yeah exactly. This is these kids’ whole set-up of all this stuff. So it’s different. This is as serious as my work would get.

Because the subject is more serious?

The subject is more serious; we work with a designer, and it’s printed in a larger edition of five hundred. It’s more of a book, in a way. There’s a whole variety of projects that go from nothing to things that took months, or sometimes years, for some of the stuff.

Well. Thank you so much.

Yeah, thank you. Was that good?

HCO
Nick Sethi, *HCO*, New York, Self Published, 8.5"x11", Edition libre, 16 pp. Nick Sethi, *HCO*, New York, Self Published, 8.5"x11", Open Edition, 16 pp.
Newsstand
'Le Newsstand de 8 Ball Community recréé au MoMA dans l'exposition Ocean of Images, 2016.' '8 Ball Community's Newsstand recreated at the MoMA in the exhibition Ocean of Images, 2016.'