Berlin,
le 13 décembre 2015
Je m’appelle Michael Baers, je suis un artiste américain et je vis à Berlin. Je fais supposément des zines, des zines d’art et potentiellement d’autres choses aussi.
J’ai fait des journaux format tabloïd non reliés, des livres en offset et j’ai fait des zines. Ce sont en réalité les deux premières bandes dessinées que j’ai faites en 2004. C’est comme ça que j’ai commencé, les zines sont faciles à produire.
J’en ai une petite boîte à la maison. Ils sont potentiellement produits à la demande, mais je ne l’ai pas fait.
Pendant longtemps, je faisais ces journaux format tabloïd lorsque j’étais invité par une institution. J’avais besoin des subsides de l’institution pour les produire en tant que soutien à mon projet. Puis la façon dont ma carrière s’est déroulée m’a amenée à m’adapter à toutes les situations. À un moment donné, surtout après 2008, quand il y avait moins d’argent peut-être, moins d’invitations à produire ces nouvelles œuvres. Je travaillais déjà sur une publication que j’ai faite en 2011, avec des histoires courtes des cinq années précédentes.
C’est vraiment varié maintenant, parce que l’année dernière j’ai produit, ou terminé, un roman graphique qui fait environ 600 pages et qui est un documentaire historique sur l’exposition de Picasso en Palestine. C’était un travail de longue haleine très factuel, mais j’ai aussi fait des choses plus petites qui ont tendance à être des tentatives d’essai pour adapter la bande dessinée au discours sur l’art et à des formes d’écriture diaristique.
Elles sont plus dirigées vers le monde de l’art et je considère de plus en plus cela comme un problème. Mais d’un autre côté, je ne trouve pas beaucoup de gens qui s’adressent, qui s’intéressent au déplacement particulier entre les deux. C’est très difficile d’essayer de trouver ce juste milieu en termes de niveau de langage idiomatique que tu peux adresser au grand public tout en tenant un discours d’art/philosophie précis. C’est un défi.
Berlin,
December 13th, 2015
My name is Michael Baers. I am an American artist, and I live in Berlin. Allegedly, I make zines, art zines, and potentially other things as well.
I’ve made unbound tabloids and offset books, and I have done zines. They’re actually the first two comics that I made back in 2004. That’s how I started; zines are easily produced.
I have a little box of them at home. They are potentially produced on demand, but I haven’t done that.
For a long time, I was making these tabloid newspapers when I was invited by an institution. I needed the institution’s support to make them as support for the project. Then the way my career has gone has led me to adapt to any situation. At some point, especially after 2008, when there was less money, perhaps fewer invitations to make these new works, I was already making works for a publication that I’ve made in 2011 with short stories from the preceding five years.
It’s really varied now because last year I produced, or finished, a graphic novel that was like 600 pages, and that was a history documentary that was about the exhibition of Picasso in Palestine. That was a very factual, long-range work, but I’ve also done smaller things that tend to be kind of essayistic attempts to adapt the comic to art discourse and diaristic forms of writing.
They are more directed at the art world, and I increasingly see this as a problem. But on the other hand, I don’t find too many people addressing, using a particular displacement between the two. It’s very hard to try to find that middle ground in terms of an idiomatic piece of language that you can speak to a broad audience but still speak very precisely about art/philosophical discourse. It’s been a challenge.