Marseille,
le 24 avril 2016
Ça va, ça va. Alors, je m’appelle MayCec. Je suis graphiste à la base. Graphiste et maquettiste, aussi. Et je me suis mise à la photo il y a à peu près 4 ans. Et je suis auto-éditrice. Zine maker, si tu veux.
Des fanzines photo. Essentiellement. Il n’y a aucune écriture, parce que je ne suis pas très bonne en écriture.
En fait, j’en ai plusieurs. J’ai pas de nom particulier. C’est en fonction de ce que je présente que je trouve un titre. À part une série, qui s’appelle Sans titre et sans reproche, où il y a eu trois éditions. Mais sinon, c’est des noms différents. Donc j’ai eu Snow White parce que c’était de la photo argentique et qu’il y avait énormément de points blancs. Un autre qui s’appelle Blurry Mary parce que toutes les photos étaient floues. Donc voilà, en fonction, je choisis un titre.
Euh, c’est principalement mon travail. Par contre, j’ai fait des fanzines en collaboration. Un, où j’ai choisi un photographe qui s’appelle Fennec Jaqual, et j’ai fait son fanzine, j’ai édité son fanzine. Et sinon, j’ai travaillé sur une publication avec l’artiste Laure Catugier. Et puis j’ai ce collectif qui s’appelle 75 grammes, où nous sommes trois photographes et une poète, et on a créé à Berlin une exposition de photocopies, qu’on fait assez régulièrement. Et on en a fait un fanzine.
Ouais. À la base, c’est vraiment l’idée de la photocopie, pour présenter de la photo et du poème de manière qualitative mais accessible. Surtout qu’à Berlin, puisque nous sommes tous les quatre basés à Berlin, les copyshops sont – Enfin, il y a autant de copyshops qu’on … que … enfin, je sais pas moi…
Que de bakerei [boulangerie]. Et du coup, on a utilisé ce médium-là, absolument pas cher, pour développer nos photos et nos… et nos poèmes.
En fait, on a eu… On a fait ce fanzine à partir de la 3e exposition, et dans ce fanzine il y a 100 photos et poèmes. Donc, en fait, il y a des nouvelles choses et des choses qu’on a déjà proposées.
Parce que le fanzine me permet de faire exactement ce que je veux comme je veux. En tant que graphiste, je pense que tout graphiste sait que, euh – en tout cas en freelance, avoir un client, tout ça – c’est un relationnel très particulier. Et le fait de pouvoir faire ce qu’on veut comme on veut, je trouvais ça super chouette. Personne pour me dire si c’est bien ou pas bien, ce qui est parfois aussi compliqué. Mais en tout cas, j’ai pas de limites.
Totalement.
Ouais. Il y a une situation, où… Comment dire. En tant que graphiste, je fais aussi mon travail, je propose des choses, etc. Mais des fois, on peut ne pas être en accord, et puis voilà. Mais là, je présente mes propres photos et j’en fais ce que je veux. Et… je trouve ça chouette, de proposer son travail, en fait, d’une manière assez abordable et facile à faire.
Et bien, c’est plutôt… des bons feedbacks. Justement, je pense qu’on voit mon travail de graphiste dans les photos. Je ne trouve pas que je sois particulièrement une très bonne photographe, c’est juste que c’est du journal visuel, comme on le dit. De l’instantané, on va dire, de la photo en général. Et donc voilà, je montre – comment dire – une photo avec une autre photo, ça peut dire beaucoup plus que juste montrer la photo comme ça, encadrée.
Ouais. C’est tout un travail de découpe.
Un peu, sur Photoshop, on va dire.
Oui, c’est vrai ! C’est vrai que pour celui-là, c’est la seule fois. Et dans le dernier aussi, j’ai utilisé un peu de scotch pour cacher des visages et tout ça. C’est assez nouveau ça, en fait. Mais je vois qu’il y a de l’évolution aussi. Je me pose des questions du coup.
J’appelle ça des fanzines, ouais. Il y en a qui parlent de publications.
C’est plus dans l’idée que ça reste : je fais ce que je veux, et je le fais de manière très simple.
Et de manière très abordable. C’est plus dans ce sens-là.
Après, oui, simple, parce que c’est exactement ce que je veux comme je veux, donc je ne me prends pas – enfin si, je me prends la tête, parce que quand même.
Mais parce que… Voilà. Mais, parce que je suis comme ça. Mais sinon… Non, c’est plus le fait de… Enfin voilà, j’ai fait ça, j’ai envie de le montrer, si ça intéresse, c’est super, si ça n’intéresse pas, bah tant pis. Eum … c’est plus dans cette idée là, en fait.
Super bien ! On est deux filles et deux garçons. Très bonne égalité. Tout le monde est hyper, hmm… simple. Et du coup, pas de problèmes d’ego.
Ouais. Et puis c’est ça se passe très facilement, en fait. Et puis après, avec 75 grammes, on a aussi organisé, en même temps que les expositions, on faisait des soirées. On organisait des soirées, comme… Von Veril par exemple, les DJ, tout ça.
On se faisait des grosses soirées expositions, vernissages, et tout ça. C’est plutôt pas mal.
C’est ça. Pas de prise de tête.
Merci !
Marseille,
April 24th, 2016
I’m fine. I’m fine, so my name is MayCec. I’m a graphic designer basically. I’m a graphic designer, and I work to layout a magazine, too. And I started taking pictures about four years ago. And I’m a self-publisher. Zine maker, if you like.
Photo fanzines. Essentially. There’s no writing because I’m not very good at writing.
Actually, I have several. I don’t have a specific name. I will find a title depending on what I present. Except for one series, called Sans titre et sans reproche [Untitled and Without Reproach], where there have been three editions. But otherwise, it’s different names. So I had Snow White because it was an analogue photo, and there were a lot of white dots. Another one is called Blurry Mary because all the photos were blurry. So there you go; depending on that, I choose a title.
Well, it’s mainly my work. But I have done some collaborative fanzines. One, where I chose a photographer called Fennec Jaqual and I did his fanzine, I edited his fanzine. And then I worked on a publication with the artist Laure Catugier. And then I have this collective called 75 grams, where we are three photographers and a poet, and we created an exhibition of photocopies in Berlin, which we do quite regularly. And we made a fanzine out of it.
Yeah. Basically, it’s really the idea of photocopying—to present photos and poems in a qualitative but accessible way. Especially since in Berlin, since the four of us are based in Berlin, the copy shops are—well, there are as many copy shops as there are… as well, I don’t know, me.
As many bakerei [bakery]. And so we used this medium, which is absolutely cheap, to develop our photos and our… and our poems.
In fact, we made this fanzine for the third exhibition, and in this fanzine there are 100 photos and poems. So in fact, there are new things and things that we have already proposed.
Because the fanzine allows me to do exactly what I want as I want. As a graphic designer, I think every graphic designer knows that, uh, at least as a freelancer, having a client, all that—it’s a very special relationship. And the fact that you can do what you want as you want—I thought that was really nice. There’s no one to tell me if it’s good or not, which is also sometimes complicated. But anyway, I have no limits.
Totally.
Yeah. There’s a situation where… How do I put it? As a graphic designer, I also do my job; I propose things, and so on. But sometimes we may not agree, and then that’s it. But here, I present my own photos, and I do what I want with them. And… I think it’s nice to propose your work, in fact, in a way that is quite affordable and easy to do.
Well, it’s pretty much good feedback. I think you can see my work as a graphic designer in the photos. I don’t think I’m a particularly good photographer; it’s just a visual diary, as they say. Snapshots, you could say, of photography in general. And so here I am, showing—how can I say it—a photo with another photo, which can mean a lot more than just showing the photo like that, framed.
Yeah. That’s all my work from cutouts.
A bit, on Photoshop, you could say.
Yes, it’s true! It’s true that in this one, it’s the only time. And in the last one too, I used a bit of tape to hide the faces and all that. That’s quite new, actually. But I can see that there’s an evolution too. I’m wondering about that.
I call them fanzines, yeah. There are some that talk about publications.
It’s more in the idea that it’s still: I do what I want, and I do it in a very simple way.
And in a very affordable way. It’s more in that sense.
Afterwards, yes, simple, because it’s exactly what I want as I want it, so I don’t get into it. Well, I do get into it, because still.
But because… there you go. But because I am like that, But otherwise… No, it’s more the fact that: Well, there you go; I did this; I want to show it; if it interests you, that’s great; if it doesn’t interest you, well, too bad. It’s more along those lines, in fact.
Great! We are two girls and two boys. Very good equality. Everyone is very, very simple. And so there are no ego problems.
Yeah. And then it’s—it goes very easily, actually. And then, with 75 grams, we also organised, at the same time as the exhibitions, we had parties. We organised parties, like… Von Veril, for example, DJs, all that.
We had big parties for exhibitions, openings, and all that. It’s not bad.
That’s it. That’s it. No headaches.
Thanks a lot!