Par email,
le 9 décembre 2017
En 2012, alors que je visitais Portland sur la côte ouest des États-Unis, je suis tombé sur un étrange morceau de papier parmi les brochures gratuites à l’entrée d’une librairie. Il s’agissait d’une pochette en papier agrafé sur laquelle étaient tamponnées les trois lettres YOU et qui se distinguait des autres éphéméras posés là, car elle semblait avoir été fabriquée à la main et avec soin. En l’ouvrant, j’ai trouvé une lettre qui m’était destinée, ou plutôt qui était destinée à « toi » (you). Même si je ne me souviens pas vraiment du contenu de la lettre, je l’ai conservée comme je le ferais pour de la correspondance personnelle reçue dans mon courrier. J’avais oublié ce bout de papier, même si je l’avais conservé dans une boîte comme quelque chose de précieux, lorsque j’ai lu un article sur Sticky Institute, qui semblait être un jalon de la culture zine australienne depuis 2001. Apparemment, le responsable de cette petite publication si particulière en faisait partie et il écrivait ces lettres hebdomadaires depuis des décennies. Je lui ai posé quelques questions par mail et il m’a envoyé un gros paquet de zines gratuits qu’il publie.
J’ai commencé à voir des zines vers 1991 ou 1992 à Melbourne. À l’époque, il y avait une forte scène musicale qui rassemblait tous les âges à Melbourne et les zines étaient une partie importante de cette scène. J’avais quinze ans et je venais de découvrir le punk. J’ai commencé à récupérer des zines dans des magasins de disques comme Missing Link, Au Go Go, Polyester Records et à la librairie Polyester Books, ainsi qu’à des concerts dans des endroits comme The Venue à Noble Park et finalement The Punters Club à Fitzroy. J’ai commencé à commander d’autres zines à partir des premiers que j’avais récupérés. Les adresses et les coordonnées au dos de ces zines étaient très importantes. Puis j’ai fait mes premiers zines à la fin de 1993 et au début de 1994. Mes premiers zines étaient tous des zines collaboratifs réalisés avec des amis d’école. On se passait des bouts de papier quand on traînait à la maison ou aux répétitions de notre groupe et on a fini par avoir assez de pages pour monter un zine. On a fait toutes les erreurs habituelles dans ces premiers zines : mauvais contenu, mauvaises photocopies, mauvaises décisions. Quand est venu le moment de photocopier les zines, de les assembler et de les agrafer, j’ai découvert que tous les amis avec lesquels j’avais travaillé sur le contenu des zines avaient disparu et ne s’intéressaient pas aux aspects laborieux de la création de zines. J’ai trouvé cette partie vraiment agréable et intéressante et c’est devenu un aspect central de mes propres projets de zine solo par la suite. Je me suis éloigné de ces premiers amis créateurs de zines et j’ai commencé à réaliser des projets plus ambitieux avec ma nouvelle collaboratrice Anya. On s’est rencontrés à l’université et on s’est lancés très sérieusement dans la création de zines. On a fini par se retrouver grâce aux zines qu’on avait faits ensemble, on a joué dans des groupes ensemble et on a maintenant deux enfants ensemble. J’ai aussi commencé à faire des zines tout seul à cette époque. J’ai commencé mon projet actuel, YOU, en novembre 2001.
YOU est un zine papier hebdomadaire et gratuit qui est paru chaque semaine depuis novembre 2001. J’ai lancé le numéro 814 à l’espace artistique Frontyard à Sydney il y a quelques semaines. YOU prend la forme d’une lettre écrite à la main et scellée avec des agrafes dans un sachet papier. Chaque semaine, le zine est distribué à Melbourne, Sydney, Canberra, Wagga Wagga, Newcastle (en Nouvelle-Galles du Sud), Brisbane, Auckland (en Nouvelle-Zélande), Chicago (USA), San Francisco (USA), Glasgow (Écosse) et Hull (Angleterre) ainsi que par Sticky Institute, Take Care, Small Zine Volcano et Pioneers Press (USA). Je considère le projet comme un perzine. Il a documenté ma vie pendant presque 16 ans. J’ai écrit des numéros pendant la naissance de mes deux enfants, j’ai documenté ma vasectomie, j’ai écrit de nombreux numéros pendant que je regardais des groupes jouer, j’ai interviewé des héros du monde du zine et ma mère et j’ai produit des numéros en anglais, français, norvégien, allemand, grec, japonais, braille, espagnol, hongrois sur cassette, CD, vidéo.
Je fais aussi d’autres zines et j’ai généralement trois ou quatre titres différents en cours à un moment donné. Mais YOU est mon zine principal et mon véritable amour.
J’ai produit un numéro de YOU chaque semaine pendant presque 16 ans et j’ai vraiment adoré faire le zine chaque semaine. Je conçois le projet autour de mon idée personnelle du plaisir et de ce que j’aime faire, donc il n’y a jamais de sentiment de crainte ou de travail lorsqu’il s’agit de faire le zine. J’ai réalisé très tôt que j’adorais faire les couvertures du zine, alors avec ce projet, je peux imaginer une nouvelle couverture chaque semaine. La fête pour le 16e anniversaire du zine est prévue pour novembre 2017. Le zine change tout le temps et pourtant, il reste constant. Je ne cesse de m’étonner de ce qu’on peut faire avec une seule feuille de papier A4 et un sachet en papier. Des numéros ont également été réalisés à l’intérieur de bouteilles, à l’intérieur de cassettes vidéo VHS, enroulés autour de bâtons de deux mètres de long, tout ce qui peut être fait dans le cadre des paramètres du projet.
YOU est généralement agrafé. J’aime l’idée de détruire la nature vierge de l’œuvre d’art si tu veux la lire. Un numéro dont j’étais très fier se trouvait à l’intérieur du boîtier d’une cassette vidéo VHS. Là encore, tu devais détruire la cassette pour accéder à la lettre. Dans les premiers numéros, j’ai utilisé des enveloppes et du ruban adhésif. J’ai décidé de passer aux sacs en papier et aux agrafes parce que c’était moins cher, mais dès que j’ai fait un numéro avec des sacs en papier et des agrafes, j’ai su que j’avais trouvé mon support et je l’ai utilisé depuis.
Je me considère comme artiste et aussi comme créateur de zines. Je ne m’intéresse pas vraiment au fait de bien écrire et j’essaie de me corriger aussi peu que possible. Si je fais une erreur dans la réalisation du zine, je me dis que ça fait ressortir une certaine honnêteté dans le projet et montre qui je suis vraiment, comme un lapsus freudien, alors je la laisse. Je prends la création de mon zine très au sérieux et je travaille sur YOU tous les jours de la semaine pendant plusieurs heures, et ce depuis 16 ans. Je travaille à la maison, dans le salon, et d’une certaine manière, c’est important pour le projet que la vie continue pendant que le zine est fabriqué. Je n’aime pas m’enfermer dans un atelier pour travailler, j’aime travailler dans un espace de vie.
Je fais plusieurs autres zines mais j’essaie de ne pas les relier à YOU. YOU est un zine anonyme que je fais en utilisant le nom Luke You. J’utilise des noms différents pour chaque zine que je fais.
En général, le zine est entièrement écrit et réalisé par moi, mais il m’arrive de demander à d’autres personnes que je rencontre d’écrire un numéro. Il est très rare que ces personnes veuillent contribuer au travail de fabrication du zine, mais elles contribuent par une lettre que je prends ensuite pour en faire le numéro de la semaine. En général, ce sont des gens que je rencontre par hasard, des amis qui n’ont pas nécessairement fait un zine auparavant. J’aime aussi demander à certains de mes héros du monde du zine s’ils sont prêts à écrire un numéro. YOU est cependant un projet anonyme. Les numéros que j’ai écrits sont simplement signés « De Luke ». Donc, si je demande à quelqu’un d’autre d’écrire, tu ne verras que son prénom. Des numéros ont été écrits par des personnes très célèbres dans des groupes de punk basés à Washington DC que j’adore, mais à moins que tu puisses reconnaître leur écriture, ça pourrait tout aussi bien avoir été écrit par ton voisin.
Je suis l’un des fondateurs de Sticky Institute. Sticky Institute est un magasin de zines à Melbourne qui fonctionne depuis avril 2001. La boutique a diffusé près de 15 000 titres de zines individuels depuis qu’on a ouvert nos portes et je suis très fier qu’ont ait réussi à survivre pendant seize ans. Ce qui m’a poussé à ouvrir cet espace, c’est que j’avais vu l’explosion des zines des années 90 apparaître et disparaître et que les endroits originaux où j’avais récupéré des zines n’étaient plus tellement intéressés. Le génie de Sticky est que lorsqu’on a ouvert nos portes, on a ouvert au sein d’une organisation amie plus grande, ce qui signifie qu’on a pas eu à payer de loyer ou de factures pendant les sept premières années du projet, jusqu’à ce qu’on soit assez forts pour voler de nos propres ailes. Sticky est entièrement géré par des bénévoles et il y a 15 bénévoles qui y travaillent chaque semaine et pour garder la boutique ouverte. Ces personnes font un travail tellement important que tu devrais leur offrir un verre et les féliciter si tu les croises dans la rue. L’une des forces que Sticky a apportées à Melbourne est simplement d’avoir une forte présence visuelle pour les zines au centre de la ville. Si tu viens à Sticky n’importe quel jour de la semaine, tu seras accueilli par des centaines d’exemples de zines actuels du monde entier. Ceux qui pensent qu’il n’y a plus beaucoup de zines changent d’avis trois secondes après être entrés dans la boutique. Le fait d’être confronté à autant de zines signifie que n’importe quelle personne peut trouver quelque chose qu’elle aime, quelque chose qu’elle n’aime pas et quelque chose qu’elle peut mieux faire, quelque chose qu’elle adore, et elle peut dépenser cinq dollars et sortir de la boutique avec huit zines et être prête à faire son propre zine.
Sticky Institute est une boutique de zines et elle est très petite, donc on ne fonctionne pas comme une archive. La State Library of Victoria achète un exemplaire de chaque zine australien que nous stockons. Leur collection est la plus grande collection de zines d’Australie et elle est conservée dans des armoires à température contrôlée sur des rails de tramway dans la section des livres rares de la bibliothèque. Du côté des archives, il y a la Copy and Destroy Zine Library à Brisbane et l’Octapod à Newcastle, ainsi que la National Library à Canberra qui a écrit cet article sur YOU récemment.
En Australie, pour ce qui est des boutiques de zines, il y a Sticky Institute à Melbourne et Tiny Boat à Newcastle. Pour ce qui est des distributeurs, il y a Take Care à Sydney et Small Zine Volcano à Melbourne. En ce qui concerne les foires de zines, cette année, je présenterai mes zines au Festival of The Photocopier coordonné par Sticky Institute à Melbourne, au Noted Independent Publishing Fair à Canberra, à Other Worlds à Sydney, au Zina Warrior Print Fest à Adélaïde, au Zine and Indie Comic Symposium à Brisbane, Zine There Done That à Wollongong et Sticky Institute organisera à nouveau un festival de zines en milieu d’année à Melbourne en 2017 à la State Library of Victoria, ainsi que le salon de zines qu’ils ont coordonné avec la National Gallery of Victoria et leur salon du livre cette année.
Parmi mes héros de zine, il y a Vanessa Berry, Take Care Zine Distro, Iain McIntyre, Woozy, Al Burian, Aaron Cometbus, Cindy Crabb, Steve Larder, Marv Gadgie, Thomas Blatchford, K de Friday Night In West Ealing, Bianca Martin, Dave Roche, Sam Wallman, l’équipe de la foire aux zines d’autres mondes.
Les zines sont importants pour moi, car ils peuvent exister sans toute la merde qui accompagne la fabrication de tout le reste dans ce monde. Ils peuvent être juste un morceau de papier A4 et ne doivent rien coûter à la fabrication ou à la distribution, et c’est vraiment beau.
By email,
December 9th, 2017
I first started seeing zines around about 1991 or 1992 in Melbourne. There was a strong all-ages music scene in Melbourne at the time, and zines were an important part of that scene. I was fifteen years old and just discovering punk. I started picking zines up at record stores like Missing Link, Au Go Go, Polyester Records, and at the bookstore Polyester Books, as well as at gigs at places like The Venue in Noble Park and eventually The Punters Club in Fitzroy. I started ordering other zines from the initial ones I picked up (addresses and contact details on the back of those zines were very important). Then I made my first zines at the end of 1993 and at the start of 1994. My first zines were all collaborative zines made with school friends. We would pass pieces of paper around while we were hanging around at home or at band practice, and eventually we had enough pages to put a zine together. We made all the usual mistakes in those early zines—poor content, bad photocopying, bad decisions. When it came time to photocopy the zines, collate them, and staple them, I found all the friends I had worked on the content of the zines with had disappeared and did not have any interest in the labour side of zine making. I found this part really enjoyable and interesting, and this would become a central aspect of my own solo zine projects in the future. I moved on from those first zine making friends and started making more ambitious projects with my new collaborator, Anya. We had met at university and got very seriously into zine making. We ended up getting together through the zines we made together, played in bands together, and now have two kids together. I also started making zines by myself at this time. I started making my current project, YOU, in November 2001.
YOU is a free, weekly, paper zine that has appeared every week since November 2001. I had the launch of issue #814 at the artspace Frontyard in Sydney a couple of weeks ago. YOU takes the form of a handwritten letter sealed with staples in a paper bag. Every week, the zine is distributed in Melbourne, Sydney, Canberra, Wagga Wagga, Newcastle (New South Wales), Brisbane, Auckland (New Zealand), Chicago (USA), San Francisco (USA), Glasgow (Scotland), and Hull (England), as well as through Sticky Institute, Take Care, Small Zine Volcano, and Pioneers Press (USA). I think of the project as a perzine. It has documented my life for almost 16 years. I wrote issues during the birth of both of my children, documented my vasectomy, wrote numerous issues while I watched bands play, interviewed zine world heroes and my mum and produced issues in English, French, Norwegian, German, Greek, Japanese, Braille, Spanish, and Hungarian on cassette, CD, video.
I do make other zines too and generally have three or four different titles on the go at any given time. But YOU is my main zine and true love.
I have produced an issue of YOU every week for almost 16 years, and I have literally loved making the zine every single week. I design the project around my own personal idea of pleasure and what I like to do, so there is never a feeling of dread or work when it comes to the making of the zine. I realised early on with my zine-making that I loved making the covers of the zine, so with this project I get to design a cover every week. The 16th birthday party for the zine is planned for November 2017. The zine changes all the time yet somehow stays constant. It never ceases to amaze me what can be done with just one sheet of A4 paper and a paper bag. Issues have also been made that come inside bottles, inside VHS video tapes, wrapped around two-metre-long sticks, whatever can be done within the parametres of the project.
YOU is usually stapled. I like the idea of destroying the pristine nature of the artwork if you want to read it. An issue I was very proud of came inside the casing of a VHS video tape. Again, you had to destroy the tape to get at the letter. In the first few issues, I used envelopes and sticky tape. The decision to move to paper bags and staples was because it was cheaper, but as soon as I made an issue using paper bags and staples, I knew I had found my medium, and I have used that ever since.
I call myself an artist and also a zine maker. I’m not really interested in the craft of writing and try to edit as little as possible. If I make a mistake in the making of the zine, I figure that brings out some kind of honesty in the project and shows who I really am, a Freudian slip, so I try to leave it in. I do take my zine-making very seriously, though, and work on YOU every day of the week for several hours and have done this for 16 years. I work at home in the loungeroom, and somehow it is important to the project that life happens as the zine is made. I don’t like locking myself away in a studio to make the work; I like it to be made in a living space.
I make several other zines, but try not to connect them with YOU. YOU is an anonymous zine that I make using the name Luke You. I use different names for every zine I make.
Usually the zine is written and made entirely by me, but sometimes I do ask other people I meet to write an issue. Very rarely do these people want to contribute to the labour side of making the zine but will contribute a letter that I then take and make into the week’s issue. Usually these are people I just happen to meet, friends who have not necessarily made a zine before. I also like to ask some of my zine world heroes if they will write an issue. YOU is an anonymous project, though. Issues I have written are just signed off with “From Luke.” So if I ask someone else to write, you only get to see their first name. Issues have been written by very famous people in Washington, DC-based punk bands that I love, but unless you can recognise the handwriting, it might as well have been written by your next-door neighbour.
I am one of the founders of Sticky Institute. Sticky Institute is a zine shop in Melbourne that has operated since April 2001. The shop has supported almost 15,000 individual zine titles since we opened our doors, and I am very proud that we have managed to survive for sixteen years. My interest in opening the space was that I had seen the 90’s zine explosion come and go, and the original places where I had picked up zines were no longer as interested. The genius of Sticky is that when we opened our doors, we opened up inside a larger, more friendly organisation, which meant we did not have to pay rent or bills for the first seven years of the project until we were strong enough to stand on our own two feet. Sticky is completely run by volunteers, and there are 15 volunteers who work there on any given week and keep the doors open. These people do such an important job, and you should buy any of them a drink and give them a high five if you bump into them on the street. One of the strengths that Sticky has brought to Melbourne to just to have a strong visual presence for zines in the middle of the city. If you walk into Sticky on any day of the week, you will be greeted by literally hundreds of examples of current zines from all around the world. Anyone who thinks there are not many zines out there anymore has their mind changed in the first three seconds of entering the shop. Being confronted by so many zines means an audience can find something they like, something they don’t like, something they can do better than, something they love, and they can spend five dollars and walk out the door with eight zines and are ready to make their own zine.
Sticky Institute is a zine shop and is very small, so we do not operate as an archive. The State Library of Victoria buys one of every Australian zine we stock. Their collection is the largest zine collection in Australia and is held in temperature controlled cabinets on tram tracks in the Rare Books section of the library. Archive-wise, there is the Copy and Destroy Zine Library in Brisbane and the Octapod in Newcastle, as well as the National Library in Canberra, which wrote this article about YOU recently.
In Australia, zine shop-wise, there is Sticky Institute in Melbourne and Tiny Boat in Newcastle. Distro-wise, check out Take Care in Sydney and Small Zine Volcano in Melbourne. Zine fair wise, this year I will have my zines at ‘The Festival of The Photocopier’ that Sticky Institutes coordinates in Melbourne, The Noted Independent Publishing Fair in Canberra, Other Worlds in Sydney, Zina Warrior Print Fest in Adelaide, The Zine and Indie Comic Symposium in Brisbane, Zine There Done That in Wollongong and Sticky Institute will be coordinating a mid year zine fest in Melbourne again in 2017 at The State Library of Victoria as well as the zine fair they coordinated with the National Gallery of Victoria and their book fair this year.
Some of my zine heroes include Vanessa Berry, Take Care Zine Distro, Iain McIntyre, Woozy, Al Burian, Aaron Cometbus, Cindy Crabb, Steve Larder, Marv Gadgie, Thomas Blatchford, K from Friday Night In West Ealing, Bianca Martin, Dave Roche, Sam Wallman, the Other Worlds Zine Fair crew.
Zines are important to me because they can exist without all the shit that goes with making everything else in this world. They can be just one piece of A4 paper and don’t have to cost anything to make or anything to distribute, and that is truly beautiful.