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Los Angeles,

le 15 février 2016

Le travail artistique de Lisa Anne Auerbach est varié, mais uni par le regard attentif qu’elle jette sur les systèmes de pouvoir qui nous gouvernent. Un grand nombre de ses œuvres portent sur la manière de faire passer des messages, de crier ce qu’on a à dire et de faire en sorte que les gens vous écoutent. C’est ainsi qu’elle a commencé à tricoter des pulls avec des messages politiques qu’elle portait ensuite dans sa vie quotidienne. Dans ce contexte, faire des zines et des publications a dû lui être très naturel. Lorsque j’ai visité son atelier en février 2016, elle était en train de terminer une bannière tricotée sur ces grosses machines à tricoter, et elle s’est arrêtée un moment pour répondre à mes questions.
Pourrais-tu commencer par te présenter ?

Je m’appelle Lisa Anne Auerbach, je vis à Los Angeles, je suis une artiste.

Tu as publié beaucoup de zines depuis les années 1990. Comment se fait-il qu’il y ait autant de titres différents ?

Ce sont tous des projets différents. The Casual Observer, par exemple, est la première publication en série que j’ai réalisée. Je l’ai fait avec mon ami Daniel quand nous travaillions au Griffith Observatory. Quand j’ai quitté ce travail, j’ai commencé à travailler à la maison en tant que freelance, et American Homebody concernait donc le fait d’être à la maison. Last Week in the Project Space a été réalisé pendant une résidence de cinq semaines, et chaque semaine, je publiais un zine sur ce que je faisais dans ce project space.

Le titre complet du zine est Last Week in the Project Space is a Project Space Project by Lisa Anne Auerbach. [Rires].

Oui. L’espace d’exposition de cette résidence était un espace public, il était ouvert six heures par jour pour que les gens puissent venir et voir une artiste au travail. Mais personne n’est jamais venu, alors j’ai juste écrit ce qu’ils ont raté. Si quelqu’un se présentait, j’avais cette publication comme preuve qu’il se passait des choses qu’il aurait dû venir voir, ou peut-être qu’il n’en avait pas besoin, puisque j’en gardais une trace.

Les gens ont-ils fini par venir ?

Quelques personnes sont venues. La résidence était dans un endroit isolé. Ils essayaient d’impliquer le voisinage, mais tu sais comment c’est.

Et celui-là, Saddlesore ?

Celle-là parle de mon expérience à vélo à Los Angeles.

Ça doit être dur !

Non, pas tellement, et c’est pour ça que j’ai créé ce magazine, pour partager mon expérience de comment c’était.

Ensuite, il y a la série High Desert Test Site ?

Je faisais The Casual Observer et American Homebody quand Andrea Zittel a lancé le projet High Desert Test Site. Elle m’a demandé de contribuer au premier événement, et ma contribution a été la publication qui a accompagné l’événement. Puis elle est devenue partie intégrante de l’événement les années suivantes.

Tous tes zines ont cette mise en page ou ce design très spécifique, est-ce fait exprès ?

Je ne suis tout simplement pas graphiste. [Rires]

Oui, sinon tu n’aurais pas eu ce côté amateur que les zines ont généralement.

Je ne sais pas, je les faisais juste de la manière la plus simple pour moi. Le premier était The Casual Observer, et je l’ai mis en page avec Quark Xpress sur un ordinateur PowerBook 100. Comme c’était avant qu’on puisse scanner des photos, ou avant que moi je puisse, les photographies étaient imprimées à la taille voulue, puis collées dans la mise en page avant de la photocopier. C’était très pratique, il s’agissait de voir comment faire tenir des informations dans un format décent et léger.

L’idée était-elle de le faire ressembler à un magazine ?

Oui, mais je n’étais absolument pas graphiste.

Et le contenu, c’est toi qui le produis ?

Dans The Casual Observer, c’était Daniel Marlos et moi. Nous avons commencé un journal de bord de la chambre noire, puis d’autres personnes ont commencé à contribuer. Les gens qui travaillaient à l’observatoire ont commencé à contribuer avec des articles et des lettres aux éditeurs. Pour Homebody c’était pareil. Ce n’était pas seulement moi. J’ai fait passer le mot, en disant « Je lance ce magazine, si quelqu’un veut contribuer… » et les gens ont commencé à envoyer des lettres et des recettes. Ils voulaient célébrer l’arrivée de leur nouveau chat… Nous avons lancé une rubrique intitulée What’s That Bug, pour identifier les insectes que l’on peut trouver chez soi.

Alors, comment les distribuais-tu à ce moment ?

À des amis surtout… J’en faisais une ou deux centaines de chaque et je les donnais à des amis ou je les vendais très bon marché. Quelques magasins les vendaient, mais pas beaucoup.

Parce qu’il n’y avait pas d’évènement comme la Los Angeles Art Book Fair ?

Non, rien de tout ça. Il y avait peut-être des zine fests, mais je ne faisais pas partie de ce monde-là, je faisais partie du monde de l’art. Mes amis étaient donc des artistes, plutôt que des amateurs de zines.

Comment était-ce connecté à ta pratique artistique ?

Quand je travaillais à l’Observatoire, c’était un peu ma pratique artistique. Je venais d’obtenir mon diplôme, je n’avais donc plus accès à une chambre noire. Je faisais des photographies et je me demandais comment je pouvais continuer à avoir une pratique qui ne dépende pas d’un accès à certains équipements. C’est ainsi que j’ai appris à tricoter et que j’ai commencé à travailler sur des projets qui visaient à faire passer des messages à un public d’une manière nouvelle. Je travaillais aussi beaucoup avec du texte dans mon propre travail, il était donc logique de faire ce genre de publications.

Atteindre votre public par vos propres moyens est donc un aspect important de votre travail ?

Dans une certaine mesure, oui. C’était l’idée de ces pulls que je portais afin de littéralement porter un message au monde. C’est aussi une forme d’auto-publication, en considérant le soi comme public. Il y a une idée de diffusion qui va de pair avec ces pulls, car je diffuse un message ou une information partout où je vais, à vélo ou à pied.

Mais il ne fait pas trop chaud à Los Angeles pour porter des pulls ?

Eh bien, aujourd’hui, oui !

Je crois que tu as dit que Dave’s Not Here est le premier zine que tu as publié ?

C’est l’un des premiers. J’ai fait quelques projets avec le projet Three Day Weekend de Dave Muller. Dave’s Not Here est le catalogue d’une exposition dont j’étais le commissaire avec un ami. Nous avons fait le catalogue avec des objets qui se trouvaient dans la maison de Dave lorsqu’il n’était pas en ville. Dave’s Not Here parle donc des affaires de Dave, quand il n’est pas là.

Beaucoup plus tard, Printed Matter a publié Charted Patterns for Sweaters That Talk Back, et il a l’air beaucoup plus professionnel, comme un manuel de tricotage ?

Son aspect est très différent, car il a été réalisé avec l’aide d’un graphiste.

Bookshelf et Bookshelf 2 concernent tes livres, ils sont tous dedans ?

J’ai déménagé deux fois au cours des cinq dernières années, donc le premier numéro concernait la première fois que j’ai déménagé. Je voulais me débarrasser des livres, alors je me suis demandé : « Pourquoi ai-je tant de livres ? Quels sont tous ces livres que j’ai ? » J’ai donc dressé une liste de certains de mes livres, et le deuxième numéro porte sur d’autres de mes livres.

Vos publications les plus récentes ressemblent davantage à des livres qu’à des zines ?

C’est parce que nous avons une machine pour faire des reliures dos carrés collés à mon école. Knotty date de l’année dernière, il s’agit d’une comparaison entre des magazines de tricot et des magazines de bondage afin d’exposer leurs similitudes [les poses, les mannequins, les nœuds]. Nous avons également réédité une compilation des 9 numéros de The Casual Observer avec quelques nouvelles photos et quelques inédits.

J’ai remarqué que tu es en photo dans un grand nombre de tes publications. C’est important pour toi de travailler avec ton image ?

Dans American Homebody, il y avait l’idée d’une cover girl. Je me faisais passer pour la cover girl d’American Homebody, mais ce n’était pas forcément moi.

Est-ce important que ce soit toi, ou est-ce simplement parce que tu es toujours disponible ?

Oui, je suis toujours disponible, et c’est plus facile de me diriger.

Deux de tes titres comportent le mot American. Est-ce qu’ils traitent de l’Amérique ou du fait d’être américaine ?

Je ne sais pas. Je pense qu’une partie de mon travail concerne le fait d’être américaine, ou l’Amérique d’une certaine manière. Je ne me souviens plus pourquoi American Homebody s’appelle ainsi ; c’était il y a longtemps. American Megazine, en revanche, porte sur les méga-églises, et je pense qu’elles sont un phénomène très américain. Le Megazine est conçu pour les méga-églises. Je prenais des photos de ces églises depuis un moment, mais je ne savais pas trop quoi en faire. Lorsque j’étais en résidence, j’avais imprimé toutes ces photos de méga-églises et je me demandais si je devais en faire du papier peint. Pendant cette résidence, j’ai publié un zine appelé The Basket, qui était une publication hebdomadaire distribuée uniquement aux personnes participant à la résidence.

Je n’ai pas demandé parce que tu as dit que c’était secret…

Cela ne me dérange pas d’en parler, mais je ne veux pas que tu le mettes en ligne parce que beaucoup de ceux qui y ont contribué sont des écrivains connus et que c’était un projet parallèle pour s’amuser. Je l’ai fait juste pour les gens qui étaient là.

Lorsque je suis revenu de la résidence, je ne savais toujours pas quoi faire de ces photos. En me rappelant le temps passé à réaliser cette publication, j’ai réalisé que je pourrais combiner les photos de ces méga-églises dans une publication et créer un très grand zine. J’ai accès à une très grande imprimante à l’école, donc le Megazine a la taille du plus grand papier recto-verso que j’ai pu trouver, 1,5 m de large, donc chaque page fait 1,5 x 1 m. C’était une solution pour montrer ces méga-églises en grand format. Je voulais que ce soit de grandes images, mais je ne voulais pas non plus entrer dans une pièce qui en serait remplie. Le Megazine permet de montrer ces photos sans avoir la sensation écrasante d’être entouré de ces grandes images d’églises. C’est ainsi qu’est né le Megazine, dont j’ai réalisé trois numéros jusqu’à présent.

Alors comment s’affiche-t-il ?

Il est sur une table, et des filles tournent les pages.

Des méga-filles ?

Non, elles sont plutôt petites pour que le zine paraisse plus grand.

Y a-t-il un aspect important sur lequel j’ai oublié de t’interroger ?

Peut-être le fait que je fais tout ça moi-même, mais peut-être que je suis juste trop désorganisée pour demander de l’aide. C’est juste plus facile de le faire moi-même.

Merci !

Los Angeles,

February 15th, 2016

The work of Lisa Anne Auerbach is varied, but it is brought together by the attentive look she casts on the power systems that rule us. A lot of her works are about how to get the word out, how to shout what you have to say, and how to make people actually listen. That’s how she started making knitted sweaters carrying political messages that she would wear in her daily life. In this context, making zines and publications must have been very natural for her. When I visited her studio in February 2016, she was finishing a knitted banner on those big knitting machines, and she stopped for a moment to answer my questions.
Could you just start by introducing yourself?

My name is Lisa Anne Auerbach, I live in Los Angeles, I am an artist.

You have published a lot of zines since the 1990s. How come there are so many different titles?

They were all just different projects. The Casual Observer, for example, was the first publication I made that was serial. I made it with my friend Daniel when we worked at Griffith Observatory. When I left that job, I started working from home as a freelancer, so American Homebody was about being at home. Last Week in the Project Space was made during a five-week residency, and each week I would publish a zine about what I did in the project space.

The full title of the zine is Last Week in the Project Space is a Project Space Project by Lisa Anne Auerbach. [Laughter]

Yes. The project space at the residency was a public space; it was open for six hours a day, so people could come and see an artist at work. But no one ever came, so I just wrote down what they missed. If anyone ever showed up, I would have this publication as proof that there were things going on that they should have come to see, or maybe they didn’t need to, because I was keeping track.

Did people come eventually?

A few people came. The residency was in this remote location. They were trying to engage the community, but you know how it is.

What about this one, Saddlesore?

That one is about riding my bicycle in Los Angeles.

It must be hard!

No, it isn’t, and that is why I started the magazine—to share my experience of what it was like.

Then there is the High Desert Test Site series?

I was doing The Casual Observer and American Homebody when Andrea Zittel started the High Desert Test Site project. She asked me to contribute to the first event, and my contribution was the publication that accompanied the event. Then it became part of the event a few times later.

All of your zines have this very specific layout or design; was that made on purpose?

I am just not a graphic designer. [Laughter]

Yes, otherwise you couldn’t have this amateurish thing that zines usually have.

I don’t know; I was just making them in the easiest way for me. The first one was The Casual Observer, and I laid that out in Quark Xpress on a Powerbook 100 computer. Because it was before you could scan photographs, or before I could, the photographs were printed to size and then pasted into the layout before being Xeroxed. It was very practical, about how to fit some information into a decent, breezy form.

Was the idea to make it look like a magazine?

Yes, but I was definitely not a graphic designer.

What about the content? Did you produce all of it?

In the The Casual Observer, it was Daniel Marlos and I. We started the logbook of the darkroom, and then other people started contributing. People who worked at the observatory started contributing with columns and letters to the editors. Homebody was the same thing. It wasn’t just me. I put the word out, saying, “I am starting this magazine; if anyone wants to contribute…” and people started sending letters and recipes. They wanted to celebrate their new cat. We started a column called “What’s That Bug?” to identify the bugs that you can find at home.

So how did you distribute them at the moment?

To friends mostly… I would make a hundred or two hundred of each and give them to friends or sell them real cheap. A few stores carried them, but not many.

Because there wasn’t anything like the Los Angeles Art Book Fair?

No, nothing like that. There might have been zine fests, but I wasn’t part of that world; I was part of the art world. So my friends were artists, rather than zine people.

So how did this connect with your artistic practice?

When I was working at the observatory, it was kind of my artistic practice. I had just graduated, so I didn’t have access to a darkroom anymore. I was making photographs and asking myself how I could continue to make work that was not contingent on having access to certain facilities. That’s how I learned to knit and started to work on projects that were about getting the word out to an audience in a different way. I was also working a lot with text in my own work, so it made sense to make these kinds of publications.

So reaching your audience by your own means is an important aspect of your work?

To a certain extent, yes. That was the idea behind the sweaters that I wear in order to bring a message to the world on myself. It is also a form of self-publishing, considering the self as public. There is a sense of distribution that goes along with the sweaters, because I am distributing a message or information everywhere I go, on my bicycle or walking.

But isn’t it too hot in LA to wear sweaters?

Well, today it is!

I think you mentioned that Dave’s Not Here is the first zine you published?

It is one of the first ones. I did a few projects with Dave Muller’s project Three Day Weekend. Dave’s Not Here is the catalogue of a show I curated with a friend. We made the catalogue with things that were in Dave’s house when he was out of town. So Dave’s Not Here is about Dave’s stuff when he’s not here.

Much later, Printed Matter published Charted Patterns for Sweaters That Talk Back, and it looks much more professional, like a how-to knitting guide?

It is much different-looking; that’s because it was made with the help of a graphic designer.

Bookshelf and Bookshelf 2 are about your books, are all of them in?

I moved twice in the last five years, so the first issue was about the first time I moved. I wanted to get rid of books, so I was asking myself, “Why do I have so many books? What are all these books that I have?” So I made a list of some of my books, and the second issue is about more of my books.

Your most recent publications look more like books than zines?

That’s because we have a perfect binder at my school. Knotty is from last year; it is a comparison of knitting magazines and bondage magazines in order to show their similarities [the poses, the models, the knots].  We also reissued a compilation of all nine issues of The Casual Observer with some new photos and some new stuff.

I notice that you are pictured in a lot of your publications. Is working with your own image something important to you?

In American Homebody, there was this idea of a cover girl. I was posing as the American Homebody cover girl, but it wasn’t necessarily me.

Is it important that it is you, or is it just because you are always available?

Yes, I am always available, and it is easier to direct myself.

Both of your titles have the word American in them. Is some of your work about America or being American?

I don’t know. I think that a part of my work is about being American, or America in some way. I don’t remember why American Homebody is called that; it was a long time ago. American Megazine, however, is about megachurches, and I think they are a very American phenomenon. The Megazine is designed for megachurches. I had been making photographs of megachurches for a while, and I wasn’t sure what to do with them. When I was at this residency, I had all of these pictures of megachurches printed out, and I was wondering if I should make wallpaper out of them. During this residency, I was publishing this zine called The Basket, which was a weekly publication that was distributed only to the people at the residency.

I didn’t ask because you said it was secret…

I don’t mind talking about it; I just don’t want you to put it on line because a lot of the people contributing were well-known writers, and this is a side, fun project. I made it just for the people there.

When I came back from the residency, I still didn’t know what to do with these pictures. As I remembered spending my time making this publication, I realised that I should combine the pictures of the megachurches in a publication and create a very large zine. I have access to a very large printer at school, so the Megazine is the size of the biggest double-sided paper I could find, 60" wide, so each page is 60"x40." It was a solution to show these megachurches as large pictures. I wanted them to be big pictures, but I also didn’t want to go into a room full of them. The Megazine provided a way to show those photographs without the overwhelming sensation of being surrounded by these big pictures of churches. That’s how the Megazine was born, and I have made three issues so far.

So how is it displayed?

It is on a table, and there are girls turning the pages.

Megagirls?

No, they are quite tiny to make the zine look bigger.

Is there an important aspect that I forgot to ask you about?

Maybe the fact that I am doing all of this myself, but maybe I am too disorganised to get help. It is just easier to do it myself.

Thank you!
Dave's Not Here
Lisa Anne Auerbach, *Dave's Not Here*, Los Angeles, Auto-édité, 1994, photocopie, 16 pp., 7,5" x 8,5". Lisa Anne Auerbach, *Dave's Not Here*, Los Angeles, self-published, 1994, Photocopy, 16 pp., 7,5" x 8,5".
Bookshelf
Lisa Anne Auerbach, *Bookshelf*, Los Angeles, Auto-édité, offset et photocopy, 8,5" x 11", 20 pp., 2012. Lisa Anne Auerbach, *Bookshelf*, Los Angeles, self-published, offset and photocopy, 8,5" x 11", 20 pp., 2012.
Bookshelf 2
Lisa Anne Auerbach, *Bookshelf 2,* Los Angeles, Auto-édité, offset et photocopie, 8,5" x 11", 20 pp., 2013. Lisa Anne Auerbach, *Bookshelf 2,* Los Angeles, self-published, offset and photocopy, 8,5" x 11", 20 pp., 2013.
Charted Patterns for Sweaters that talk back
Lisa Anne Auerbach, *Charted Patterns for Sweaters that talk back* New York, Printed Matter, 2008, 9" x 12", offset, 36 pp. Lisa Anne Auerbach, *Charted Patterns for Sweaters that talk back* New York, Printed Matter, 2008, 9" x 12", offset, 36 pp.
Saddlesore SS #1
Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #1*, Los Angeles, auto-édité, Photocopie couleur et noir et blanc, 4,5" x 7", 20 pp., 2003. Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #1*, Los Angeles, self-published, Color and B/W photocopy, 4,5" x 7", 20 pp., 2003.
Saddlesore SS #2
Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #2*, Los Angeles, auto-édité, Photocopie couleur et noir et blanc, 4,5" x 7", 36 pp., 2004. Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #2*, Los Angeles, self-published, Color and B/W photocopy, 4,5" x 7", 36 pp., 2004.
Saddlesore SS #3
Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #3*, Los Angeles, auto-édité, Photocopie couleur et noir et blanc, 4,5" x 7", 36 pp., 2005. Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #3*, Los Angeles, self-published, Color and B/W photocopy, 4,5" x 7", 36 pp., 2005.
Saddlesore SS #4
Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #4*, Los Angeles, self-published, Photocopie couleur et noir et blanc, 4,5" x 7", 24 pp., 2007. Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #4*, Los Angeles, auto-édité, Color and B/W photocopy, 4,5" x 7", 24 pp., 2007.
Saddlesore SS #5
Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #5*, Los Angeles, auto-édité, Photocopie couleur et noir et blanc, 4,5" x 7", 36 pp., 2010. Lisa Anne Auerbach, *Saddlesore SS #5*, Los Angeles, self-published, Color and B/W photocopy, 4,5" x 7", 36 pp., 2010.
American Homebody
Lisa Anne Auerbach, *American Homebody*, Los Angeles, auto-édité, May 1998, 12 pp., Septembre 1998, 16 pp., 4 Juin 1999, 16 pp., Janvier 2000, 16 pp., 4 Juin 2001, 16 pp., 7" x 8,5". Lisa Anne Auerbach, *American Homebody*, Los Angeles, self-published, May 1998, 12 pp., September 1998, 16 pp., July 4 1999, 16 pp., January 2000, 16 pp., July 4 2001, 16 pp., 7" x 8,5".
American Stuccolow
Lisa Anne Auerbach, *American Stuccolow*, Los Angeles, auto-édité, 2005, 12 pp. 7" x 8,5" Lisa Anne Auerbach, *American Stuccolow*, Los Angeles, self-published, 2005, 12 pp. 7" x 8,5"