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Rotterdam,

le 16 juillet 2022

J’ai rencontré KNUST lors du sommet international d’édition Books Are Bridges organisé par Karin de Jong et Eleanor von Bronne à Printroom à Rotterdam. En dépit de son nom grandiloquent, le sommet représentait une grande variété de pays, avec des éditeurs et des passionnés de publications d’artistes venus du monde entier, d’Europe bien sûr, mais aussi d’outre-mer. Jan Dirk de Wilde et Joyce Guley de KNUST sont venus d’assez près, de la ville de Nimègue aux Pays-Bas. L’ambiance était très conviviale, nous avons écouté des conférences, déjeuné et bu quelques bières, et nous nous sommes rassemblés pour des ateliers et des performances. Lors d’un après-midi consacré aux ateliers dans le sous-sol qui accueille l’atelier d’impression Riso de PrintRoom, j’ai demandé si je pouvais leur poser quelques questions. Nous nous asseyons à côté d’une énorme assiette de pastèques ; la plupart des gens étaient occupés par un atelier consacré à l’upcycling des macules d’impression de Riso. Jan répond à mes questions alors que Joyce travaille sur une édition collaborative en Riso. Elle reste à portée d’oreille et apporte des précisions lorsqu’il n’arrive pas à se souvenir des détails. Nous commençons à discuter, et il me parle de la première foire à laquelle ils ont participé dans les années 1990.

…on avait été acceptés, mais on n’aimait pas vraiment le concept, car c’était très lisse. L’organisation a ensuite organisé des foires de livre dans d’autres villes, dont Nimègue, et on n’a pas été invités parce qu’il s’agissait officiellement d’une foire réservée aux éditeurs professionnels sérieux. On s’est dit : « C’est notre ville et on n’est pas invités ! On va organiser une foire en même temps et la promouvoir. » Les artistes, les gens qu’on connaissait, ceux qui faisaient des livres d’artistes, c’est-à-dire peut-être trois personnes aux Pays-Bas ne voulaient pas venir. On a donc invité des artistes qu’on connaissait de Londres ou de France et on a payé leur déplacement.

Comme qui ?

Le Dernier Cri de France, Disinfotainment de Mark Pawson de Londres, un groupe d’Allemagne et beaucoup d’amis hollandais. C’était pas mal et on avait aussi ce type de Brighton. Je ne me souviens plus de son nom, il a arrêté de publier. C’était Slab-O-concrete.

Tu dirais que la plupart des personnes que vous avez invitées sont encore actives ?

La plupart d’entre eux.

Combien y avait-il d’exposants ?

On l’a fait trois fois. Environ 25 la première année, puis 40 par la suite. Après ça, il y a eu un festival de littérature en ville et ils ont aimé ce qu’on avait fait, alors ils nous ont demandé de le refaire avec eux dans ce grand bâtiment temporaire qu’ils avaient. C’était deux ans plus tard, 600 à 800 personnes sont venues, ce qui était incroyable pour nous à l’époque.

Parce qu’il n’y avait personne les deux premières fois ?

Non, la première fois, il y a eu peut-être 150 personnes en un après-midi. On aimait l’idée, mais le festival a également invité des éditeurs de littérature. Il y avait donc un genre de division entre les artistes et les vrais éditeurs. On a recommencé deux ou trois ans plus tard, mais le festival était devenu très prétentieux. Il se déroulait dans différents endroits, pas dans leur bâtiment, et ce n’était pas très bien organisé. On a toujours pensé qu’on pourrait le refaire sans eux, mais ça ne s’est pas produit. On n’est pas vraiment des organisateurs, on publie, on imprime, mais l’organisation d’une foire de livre demande beaucoup de travail. On a essayé d’obtenir des subventions pour en faire une plus grande, mais on ne les a pas obtenues. Mais on ne l’appelait pas art book fair [foire de livre d’art], simplement book fair [foire de livre]. Il y a quelques photos dans un livre qui nous est consacré. Cinq ans plus tard, la première New York Art Book Fair a eu lieu, et tout le monde a été stupéfait. La troisième fois qu’on a organisé le festival, c’était dans un centre culturel très proche de notre bâtiment. On avait dit qu’on organisait tout, mais c’était le festival qui était censé trouver les tables. Quand on est arrivés, il n’y avait pas de tables. On a dû improviser, on était dans l’arrière-salle de cette grande institution culturelle, mais ils s’en fichaient, c’est de ça qu’on parlait collectivement hier. Les institutions s’en fichent, ils considèrent que c’est un genre de marché où ils peuvent aussi vendre du café.

Lorsque vous avez organisé ça, il existait déjà des foires de livre, mais elles n’étaient pas nécessairement appelées foires de livre d’art [art book fair] ?

On appelait ça des salons de micro-éditions [small press fairs].

Est-ce que vous montriez votre travail dans d’autres foires à l’époque ?

On est allés au Paradiso Small Press Fair et à celui de Londres.

Au Paradiso à Amsterdam ?

Depuis 2012, je crois, il s’appelle Salon des éditeurs spécialisés [Beurs van bijzondere uitgevers], avant, c’était Salon des petits éditeurs [Beurs van keline uitgevers]. Il existe depuis les années 1970 et il est toujours en activité. On a aussi participé à un salon en Allemagne dans les années 1990, où il y avait beaucoup d’éditeurs politiques.

Quel accueil était réservé à votre travail dans ces foires qui n’étaient pas nécessairement spécialisées dans l’art ? Est-ce que vous vendiez bien ou étiez-vous considérés comme des marginaux ?

Oui, on vendait assez bien. Je me souviens qu’en 1991, il y a eu une grande foire à Amsterdam organisée par un type, qu’Alan [Smart] connaît également, qui faisait partie de ces groupes politiques. On y est allés et on a vendu beaucoup de livres. Je me souviens que quelqu’un avait écrit une critique dans d’un journal alternatif où il disait que ce n’était pas vraiment une foire politique parce que les gens n’achetaient que de beaux livres. Cette personne était assise en face de nous et ne vendait aucun livre. Je ne sais pas pourquoi, c’était pas une foire de livre d’art, mais ça en avait toutes les caractéristiques. Alan pourrait probablement t’en parler, ça s’appelait Europe Against the Current [L’Europe à contre-courant]. C’était presque une foire de livres d’art, mais il y avait aussi beaucoup de musique. Si on remonte aux origines des foires de livre d’art, je pense que les foires de microédition [small press book fairs] ont commencé dans les années 1970. Il en existe encore une à Londres, On y est allés il y a dix ans, mais c’était très petit comparé aux foires de livre d’art.

Il s’agissait donc de salons de microéditions, avec beaucoup d’autoédition. Y trouvait-on également des fanzines ?

Un peu, mais les fanzines n’étaient pas très populaires à l’époque. Dans les années 1980, les fanzines étaient populaires dans le milieu punk, mais plus tard, personne ne les appelait « zines ».

On parle alors de micro-édition ou de small press ?

À un moment, les zines sont devenus un terme plus populaire en tant que média. Dans les années 1980, les gens les appelaient des zines.

Ils n’auraient pas appelé « zines » comme ce que nous appelons zines aujourd’hui, ils les auraient trouvés trop chics.

Les zines étaient aussi plus journalistiques. [Il montre les informations sur son téléphone.] C’est le salon auquel on a participé à Londres il y a dix ans. On n’a pas vendu grand-chose.

Tu dirais qu’ils ont commencé quand ?

Je crois qu’il y en a eu un dans les années 1990, c’était une sorte de collectif, mais il y a eu beaucoup de dissensions en interne et quelqu’un l’a repris plus tard.

C’est Coracle qui a organisé ça ?

Je ne sais pas, peut-être que Joyce le sait, il avait une barbe. En Angleterre, il y a beaucoup de foires, pour les artisans aussi. À Mayence, en Allemagne, il y en a une qui existe toujours depuis les années 1970, comme celle de Paradiso, qui était très bien, mais maintenant il n’y a plus que des imprimeurs amateurs qui font de la typographie et des choses comme ça. Il s’agit de l’Internationalen Buchmesse der Kleinverlage und künstlerischen Handpressen. Après l’an 2000, le salon n’était plus intéressant parce que tous les éditeurs professionnels ont disparu. Ils n’ont jamais fait le lien avec la culture des zines.

As-tu été influencé par la culture des zines dans ton travail ?

Au tout début, oui.

Qu’est-ce qui t’intéressait ?

Le simple fait d’être indépendant, de faire son propre travail, de pouvoir l’imprimer et le distribuer.

Y a-t-il un zine que tu as vu et qui t’a inspiré ?

Non. Bien sûr, il y a eu des influences, mais pas un en particulier. Dans les années 1990, il y a également eu une foire à Gand, en Belgique, mais elle n’a eu lieu que trois fois, la dernière fois en 2000. Elle était très petite, pas comme une vraie foire de livres d’art. Elle s’appelait Drucksel. C’est comme ça qu’on l’a vécu dans les années 1990.

Vous participiez à des salons qui n’étaient pas nécessairement axés sur un seul type de publications, comme c’est le cas aujourd’hui ?

Non, ils n’étaient pas vraiment conscients de l’existence d’une scène ou d’un groupe. C’était presque comme des expositions.

Désolé pour la question basique, mais quelle est la différence entre Knust et Extrapool ?

Knust est notre maison d’édition et notre atelier d’impression, et Extrapool est le bâtiment qui accueille une trentaine de résidents et propose un programme artistique et d’autres activités qui n’ont pas nécessairement à voir avec nous.

Lorsque vous participez à des foires en tant que Knust / Extrapool, est-ce parce que vous apportez également des œuvres d’autres artistes ?

Beaucoup de gens ne voient pas la différence et on fait parfois des projets dans le cadre du programme Extrapool. L’atelier d’impression est là. Il aurait peut-être été préférable d’avoir un seul nom, mais au début, il y avait le bâtiment des artistes avec de nombreux ateliers qui avait son propre nom. Aujourd’hui, il s’agit plutôt d’une organisation avec moins d’ateliers, mais avec un bureau, une imprimerie, un atelier de reliure et un espace d’exposition.

Je t’ai parlé des zines, mais y a-t-il d’autres types de publications ou de pratiques artistiques qui t’ont inspiré au début ? On a vu beaucoup de publications politiques [de Provo] tout à l’heure, est-ce que c’est quelque chose qui t’a influencé ?

Peut-être pour faire des déclarations ou exprimer une position. J’ai travaillé dans le journal de squatters de Nijmegen, Nijmeggse Kraakkrant. C’est là que j’ai appris toute l’infrastructure de l’édition dans un atelier d’impression. Je ne faisais pas de Riso à l’époque. J’ai fait quelques bandes dessinées et j’ai écrit quelques textes. C’était très politique et très direct et je voulais quelque chose de plus indirect.

Maintenant que tu as participé à de nombreuses foires, quelle est ta foire préférée ?

Je pense qu’Unfold à Shanghai était la plus sympa et Plana à São Paulo en 2017 était également très bien. Shanghai était plus grande, plus étrange et plus exotique.

Tu as aimé parce que tu y as vu des choses que tu n’avais pas vues ailleurs ?

Oui, et dans la façon d’interagir avec le public, on était très exotiques.

Rotterdam,

July 16th, 2022

I met KNUST at the Books Are Bridges Publishing Summit organised by Karin de Jong and Eleanor von Bronne at Printroom in Rotterdam. Albeit its grand title, the summit presented quite a variety of nations, with publishers and artists’ publications enthusiasts from all around the world, obviously from Europe, but also overseas. Jan Dirk de Wilde and Joyce Guley of KNUST came from quite close to the city of Nijmegen in the Netherlands. The atmosphere was very friendly; we listened to talks, had lunches and some beers, and gathered for some workshops and performances. On an afternoon dedicated to workshops in Printroom’s Riso basement, I asked if I could ask them some questions. We sit next to a huge plate of watermelon; the room is quite busy as there is a workshop dedicated to upcycling Riso misprints. Jan answers my questions, Joyce is busy making a collaborative Riso print; and she remains within ear range and provides precision when he can’t remember details. We start talking about the first fair they were part of in the nineties.

…and then they had an external organisation, and we were accepted, but we didn’t really like the concept, because it was very slick. And then the organisation went on to organise book fairs in other towns, so Nijmegen was the first town, and then we were not invited because it was officially for professional serious publishers. Then we thought, “This is our town and we are not invited! We’re going to organise a fair at the same time and make publicity about it.” Artists wouldn’t go their, people we know, people making artists books, that was maybe three people in the Netherlands. So we invited artists we knew from London or France and paid for their trip.

Like who?

Le Dernier Cri from France, Disinfotainment by Mark Pawson from London, a group from Germany, and then a lot of Dutch friends. It was quite good, and we also had this guy from Brighton; I can’t remember his name; he stopped publishing. Slab-O-concrete it was.

Would you say that most of the people you invited are still active?

Most of them.

How many exhibitors were they?

We did it three times. Something like 25 the first year, 40 after. After that, there was a literature festival in town, and they liked what we did, so they asked us to do it again with them in this big temporary building they had. That was two years later; maybe 600–800 people came, and that was unbelievable for us at that time.

Because there wasn’t anybody the first two times?

No, the first time was maybe 150 people in one afternoon. We liked the concept, but the festival also put some literature publishers there. So there was a little bit of a division between the artists and the real publishers. We did it again two or three years later, but then the festival was very pretentious. They did it in different locations, not in their own building; it was not so well organised. So we always thought we could do it again without them, but it did not happen. We are not really organisers; we publish and we print, but organising a book fair is a lot of work. We tried to get subsidies to make it a bigger organisation, but we didn’t get them. But we wouldn’t call it an art book fair; we would just call it a book fair. There are some photos in a book that is about us. Then, just five years later, the first New York Art Book Fair happened, and everybody was amazed. The third time we did it with the festival, it was in a cultural centre very close to our building. We said we would organise everything, but then the festival was supposed to get the tables. When we got there, there were no tables. We had to improvise; we were in the backroom of this big cultural institution, but they didn’t care; that’s what we were discussing yesterday collectively. They don’t really care; they see it as some kind of market where they can also sell coffee.

So when you organised that, there were already book fairs, but they were not necessarily called art book fairs?

They would be called small press fairs.

Would you distribute your work at other fairs at the time?

We went to the Paradiso small press fair and the one in London.

At the Paradiso in Amsterdam?

Since 2012, I think, it is called Special Publishers Fair [Beurs van bijzondere uitgevers], and then it was called Small Publishers Fair [Beurs van keline uitgevers]. It has existed since the 1970s, and it is still active. We also went to one in Germany in the nineties where there was a lot of political publishers.

What was the reception to your work at those fairs that weren’t necessarily labelled as artistic? Would you sell stuff, or were you considered as outsiders?

Yeah, we would sell pretty good. I remember in 1991, there was a big fair in Amsterdam organised by a guy that Alan [Smart] also knows, who was in those political groups. We went there and sold a lot of books. And I remember someone writing in a review in an alternative newspaper that it wasn’t really a political fair because people were only buying nice-looking books. This person was sitting across from us and not selling any books. I don’t know why this happened, because it was not an art book fair, but it had all the properties of an art book fair. Probably Alan could talk to you about this; it was called Europe Against the Current. It was almost like an art book fair; there was also a lot of music. If you go back to the origins of art book fairs, I think the small press book fairs started somewhere in the seventies. In London, there is still one; we went there just ten years ago, but it is very small compared to art book fairs.

So those were small press book fairs with a lot of self-publishing. Would you also find fanzines in them?

A little bit, but fanzines were not popular at that time. In the 1980s fanzines were popular in the punk scene but later, nobody called them zines.

They would call it micro-publishing or small presses?

At one point, zines became a more popular term as a medium. In the 1980s people were calling them zines.

And they wouldn’t call zines what we call zines today; they would find them too fancy.

Zines were also more journalistic. [He shows the info on his phone] See, that’s the one we went to in London ten years ago. We didn’t sell that much.

When would you say they started?

I think there was one in the 1990s; it was sort of a collective, but they had a lot of brawls internally, and somebody picked it up later.

Was it Coracle who organised that?

I don’t know; maybe Joyce knows; he had a beard. In England they have a lot of fairs for craftspeople also. In Mainz, Germany, there is one that has existed since the 1970s like the one at Paradiso, it used to be very good, but now it is only hobby printers who do letterpress and things like that. It is Internationalen Buchmesse der Kleinverlage und künstlerischen Handpressen. After the year 2000 it became boring because all the professional publishers disappeared, and it wasn’t interesting anymore. They never made the connection with zine culture.

Were you influenced by zine culture in your work?

In the very beginning, yes.

What interested you?

Just to be independent, to make your own thing, that you could print it and distribute it.

Is there a zine that you saw that inspired you?

No, of course there were of course influences, but not one specifically. In the nineties, there was also a fair in Ghent, Belgium, but it happened only three times; the last one was in 2000. It was very small, not like a real art book fair. It was called Drucksel. That’s how we experienced it in the 1990s.

You would participate in fairs that weren’t necessarily focused on one type of publication like they are now?

No, they were not really aware that there was a scene or a group. It was almost like exhibitions.

Sorry for the basic question, but what is the difference between Knust and Extrapool?

Knust is our publishing and our printing shop, and Extrapool is the artist building where there are around 30 residents, an art program and other things that don’t necessarily have anything to do with us.

So when you are participating in fairs as Knust / Extrapool, is it because you are also bringing stuff by other artists?

A lot of people don’t see the difference, and we sometimes do projects with the Extrapool program. The printshop is there; maybe it would have been better to have only one name, but in the beginning, there was the artist building with lots of studios that had their own name. Now it is more like one organisation with not so many studios but with an office, a printshop, a binding shop, and a project space.

I was asking you about zines, but are there other types of publications or artistic practices that inspired you in the beginning? We saw a lot of [Provo] political publications earlier; is that something that influenced you?

Maybe to do a statement or express a position. I worked in the squatting newspaper of Nijmegen, Nijmeggse Kraakkrant. That’s where I learned the whole infrastructure of publishing yourself in the printshop. I didn’t do the Riso at the time. I made some comics for it and wrote some texts for it. That was also very political and very direct, and I wanted something more indirect.

Now that you have done a lot of fairs, what is your favourite one?

I think Unfold in Shanghai was the nicest one, and Plana in São Paulo in 2017 was also very good. Shanghai was bigger, more strange, and more exotic.

You liked it because you saw things there that you had never seen elsewhere?

Yes, and in the way we interacted with the audience, we were very exotic to them.

Line / Rectangle
Hwang E Un Young, *Line / Rectangle*, Nijmegen, Knust, 2023, 26 x 20 cm, Risographie, 32 pp. Hwang E Un Young, *Line / Rectangle*, Nijmegen, Knust, 2023, 26 x 20 cm, Risography, 32 pp.