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Los Angeles,

le 25 février 2017

Quand Laura Morsch-Kihn m’a aidée à réaliser le numéro californien d’ARTZINES, elle était très curieuse des zines publiés par des artistes chicanos. Comme je n’y connaissais rien, je lui ai fait confiance. Elle a contacté l’artiste chicano Joey Terrill qui peint et fait de l’art depuis plus de 30 ans. Né en 1955, son travail combine des influences allant du pop art qu’il adore, aux retables mexicains et aux peintres du 20e siècle, notamment Romaine Brooks et Frida Kahlo. Il est également inspiré par l’énergie, la politique et la synergie créative des cercles artistiques chicano et queer de Los Angeles. Il a fréquenté l’Immaculate Heart College de 1973 à 1976, lorsque l’art conceptuel régnait et que la stratégie féministe qui veut que le « personnel est politique » était en pleine floraison. Nous l’avons rencontré devant la Los Angeles Art Book Fair et nous avons marché jusqu’à un café dans le quartier adjacent de Little Tokyo. J’ai installé la caméra et Laura a posé la plupart des questions, car elle était plus familière de son travail.
Salut Joey

Salut

Peux-tu commencer par te présenter ?

Bien sûr, je m’appelle Joey Terrill, je suis un artiste et je suis natif de Los Angeles et chicano de deuxième génération.

Tu as publié Homeboy Beautiful ?

Homeboy Beautiful Magazine, en 1978, et je devrais commencer par dire que je l’ai toujours considéré comme un projet artistique, pas comme un magazine avec des abonnements, qui allait être régulier ou continu. C’était une œuvre d’art sous forme de magazine.

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour faire ce genre de magazine en tant qu’œuvre d’art ?

Comme beaucoup d’artistes chicanos, nous avons toujours voulu faire de l’art qui parle de nos identités. Pour moi, il s’agissait de mon identité sexuelle, en plus de l’identité Chicano. Dans les années 1970, il y avait une scène artistique chicano, mais elle était en quelque sorte ignorée par l’infrastructure artistique globale des musées et des galeries. On avait donc notre propre monde, mais il y avait un magazine qui avait fait un article, il s’appelait New West magazine, et c’était un magazine destiné à la classe moyenne supérieure, aux riches, mais il avait fait une série de photos, comme un essai photographique sur les cholas, les filles de chez nous. Je l’ai regardé et j’ai trouvé ça très mauvais, très condescendant. Ils disaient : « Regardez ces pauvres créatures » et ça m’a beaucoup énervé. Alors, je me suis dit : « Je vais faire mon propre magazine », mais je voulais le faire avec un ton sarcastique et un genre d’humour underground, comme si c’était un magazine pour la classe moyenne supérieure, mais avec une sensibilité de cholo ou de homeboy. Je pensais à des magazines comme House Beautiful, alors c’est devenu Homeboy Beautiful. Je voulais parler de l’homophobie au sein de la culture homeboy, et explorer certaines des dimensions raciales et ethniques de la vie à Los Angeles.

Dans le zine, tu joues le rôle d’un reporter, Cal Santos, tu peux nous parler un peu de ce personnage ?

Bien sûr, dans le premier numéro du magazine, qui a ouvert la voie, c’est moi sur la couverture. Dans le magazine, l’ambition était d’avoir un aspect journalistique et Santos était le nom du reporter que j’incarne qui avait entendu parler d’une fête homo homeboy underground à East LA. Alors j’ai pris mon appareil photo et j’ai pris secrètement des photos de cette fête qui a fini en essai photographique dans le magazine.

Le deuxième numéro du magazine portait sur le terrorisme à East LA, qui n’existait bien sûr pas, mais la peur des Latinos-Mexicains était si répandue dans la culture dominante blanche. Santos, le reporter, fait une fois de plus un exposé où il suit des homeboys terroristes qui vont à Westwood et kidnappent une famille blanche à East LA. Puis nous les torturons, nous les obligeons à manger du menudo, à regarder la télé en espagnol et ils disent « Oh non ! ». C’était des bouffoneries, pour s’amuser. Pour moi, c’était dans l’esprit d’un cirque des Monty Python, des films de John Waters, c’était ce genre de sensibilité que je visais. Et on s’est éclatés en le faisant, tous mes amis ont participé, c’était vraiment drôle. J’ai fait une édition de 100 exemplaires et je les ai mis en vente dans quelques librairies indépendantes à côté de Los Angeles : Chatterton’s Books, The Soap Plant. Dans le deuxième numéro, j’ai également publié un article sur des homeboys homos qui étaient mécontents du premier numéro. Ils estimaient que l’essai photographique exploitait leur image, et ils ont donc pris le contrôle de la rédaction de Homeboy Beautiful Magazine et exigé que nous les représentions avec leurs voix, leur culture, leur poésie, leur art. En fait, c’était inspiré d’une action réelle de féministes au début des années 1970. Elles avaient pris le contrôle et manifesté à la rédaction du magazine Ladies Home Journal à New York. J’avais trouvé ça génial. J’avais adoré quand elles ont fait ça. Dans le numéro suivant, Ladies Home Journal ouvrait une section pour se pencher sur les préoccupations des féministes. J’ai donc imité cela.

J’ai lu que tu avais été influencé par le magazine Dada et Mad magazine ?

J’ai toujours été fan de Mad Magazine quand j’étais enfant et adolescent, de tout leur humour sous-jacent, des parodies qu’ils faisaient des films et des personnages. J’adore les comédies, comme celles des Monty Python et les films de John Waters, c’est à ça que je suis sensible. En plus, à la fin des années 1970, il y avait un groupe d’artistes, l’un de mes amis était Skot Armstrong de l’Immaculate Heart College, qui faisait un genre d’art Dada, des petits magazines Dada qu’il appelait Science Holiday. Ils n’avaient pas de sujet précis et ils étaient un peu loufoques et farfelus. J’avais cette sensibilité, mais pour Homeboy Beautiful le sujet était beaucoup plus précisément la culture homo homeboy.

Peux-tu nous parler de ta participation au collectif Asco ?

En tant que jeune artiste ayant grandi à LA au début des années 1970, on entendait parler dans le barrio d’Asco et du travail qu’ils faisaient. En fait, j’avais rencontré Gronk et Mundo Meza lors de l’une des soirées pour la libération gay auxquelles on allait à Hollywood. J’adorais y aller, car il ne fallait pas avoir plus de 18 ans et j’y rencontrais beaucoup de jeunes ados créatifs. J’ai donc commencé à suivre Gronk et Mundo Meza, puis j’ai rencontré Harry Gamboa, Willie Herron et le reste d’Asco. Chaque fois qu’ils organisaient des événements, j’y assistais et j’ai aussi joué dans leurs vidéos quelques fois. Mais j’étais toujours à la périphérie, je n’ai jamais été membre d’Asco et ça me convenait. On était un certain nombre, avec Teddy Sandoval et quelques autres, à participer aux performances artistiques ou aux événements d’Asco. Je considère toujours Harry et Patsy comme des amis. Nos rapports sont amicaux, mais on n’est pas vraiment proches. Avec le recul, je me rends compte qu’Asco était très en avance sur son temps. Je pense qu’ils ont fait du bon travail qui a été traité avec indifférence par l’infrastructure artistique de LA. Ce n’est que depuis une dizaine d’années environ qu’ils commencent enfin à obtenir la reconnaissance qu’ils méritent.

On peut dire que ton zine est devenu un objet culte depuis que le Maricon Collective a réédité les deux numéros ?

J’en ai pris conscience il y a huit ans environ, parce que j’ai vécu assez longtemps pour voir une nouvelle génération d’universitaires spécialisée dans les études queer latinos s’intéresser à mon travail. Ils m’ont contacté et l’un d’entre eux, le professeur Rob Fernandez, m’a envoyé un e-mail pour me demander si j’avais entendu parler du Maricon Collective. J’ai répondu que non et il m’a dit : « Eh bien, ils ont entendu parler de toi, ils sont fans de ton travail. » Je savais qu’ils avaient un club et je suis allé à ce club, je me suis présenté à eux et on est amis depuis. Il y a deux ans, ils avaient proposé de rééditer Homeboy Beautiful Magazine pour la LA Art Book Fair. Je pensais que c’était une idée un peu folle, mais on l’a fait et c’était génial. Ça a été si bien accueilli qu’on a presque tout vendu. J’en ai récupéré quelques-uns, j’étais très content et je continue à fréquenter Rudy et Carlos du collectif Maricon jusqu’à aujourd’hui.

Il y avait d’autres zines queer Chicano à cette époque ? Peut-être à New York ou San Francisco ?

Pas à ma connaissance. Je ne sais pas vraiment, il y en a peut-être eu, mais je n’en connaissais aucun. Je n’ai rien vu depuis dans le genre. Il y avait des magazines underground pour les homeboys et la culture lowrider, comme Lowrider Magazine ou Teen Angels, que je parodie un peu dans mon magazine. Mais il n’y avait rien qui était spécifiquement queer.

Tu lisais le magazine Teen Angels quand tu étais jeune ?

Tu sais quoi, pour être honnête avec toi, quand j’ai fait le premier Homeboy Beautiful Magazine, je n’avais jamais vu de Teen Angels. C’est après l’avoir fait que quelqu’un m’a donné des exemplaires de Teen Angels. C’était génial, j’ai adoré et j’ai réalisé qu’il y avait une ressemblance, mais il y avait une grande différence par rapport à ce que j’essayais de faire, en bouleversant tout le genre.

Quel genre d’œuvres d’art produisais-tu à cette époque ? Est-ce que cette publication a changé ta façon de faire de l’art ?

J’ai toujours été peintre, mais je me suis toujours intéressé à l’identité ethnique et l’identité sexuelle et aux endroits où les deux se croisent ou s’opposent. C’était ma stratégie artistique. À l’époque, il y avait aussi ce qu’on appelait le mouvement du mail art, j’ai aussi participé à ce mouvement, en créant des cartes postales, en les envoyant à d’autres artistes, en leur demandant de les modifier et de me les renvoyer, en faisant en sorte que le gouvernement américain, par le biais du système postal, documente le travail. [Il fait le geste de tamponner.] Avec Homeboy Beautiful, j’essayais de faire quelque chose en dehors du domaine de la peinture, de l’art statique accroché au mur. Depuis, j’ai travaillé sur divers supports, mais j’ai toujours continué à peindre.

Quel a été l’accueil ? Comment les gens ont réagi à ces publications ?

En 1978, quelques magasins où j’étais allé, The Soap Plant et Chatterton’s Books, ont été très accueillants. Les gens de Chatterton en particulier avaient une section pour des brochures auto-éditées, des livrets de poésie et des trucs faits par des artistes. Homeboy Beautiful trouvait sa place dans cette section. Quelques personnes qui l’avaient acheté m’ont écrit ensuite, parce que mon adresse était dedans, et me disaient à quel point ils trouvaient ça drôle, à quel point ils aimaient ça, et quelques-unes de ces personnes sont encore des amis aujourd’hui. Mais pour la plupart, lorsqu’ils étaient vendus, je ne savais vraiment pas où ils allaient ou qui les avait achetés. Bien sûr, il n’y avait pas Internet et les réseaux sociaux comme aujourd’hui. Je l’ai aussi apporté à la librairie Pop a Box dans le West Side, qui était l’une des principales librairies indépendantes du coin. Je suis entré et j’ai dit très fièrement : « Voici mon magazine », et le propriétaire l’a regardé et a simplement dit : « C’est nul, c’est de la merde, on ne vendra pas ça ici. » J’étais tellement choqué, il a dit « ce n’est pas de l’art » et j’ai dit « Eh bien, de toute évidence, tu ne connais pas Dada et tu ne connais pas le surréalisme et tu ne connais pas les Monty Python ». J’étais tellement énervé que je suis parti en disant que je ne remettrais plus les pieds dans ce magasin, et c’est ce que j’ai fait.

Tu peux développer sur cette revendication identitaire qu’on trouve dans Homeboy Beautiful. Était-il plus compliqué d’être queer en tant que Chicano ?

Oh oui, ça l’était. À l’époque, je faisais partie du mouvement de libération gay ici à Los Angeles. À l’adolescence, je faisais partie des porte-paroles du centre communautaire, qui était à l’époque dans une maison victorienne sur Wilshire Boulevard. J’étais aussi membre du groupe de jeunes de la Metropolitan Community Church et j’ai participé aux manifestations commémorant les émeutes de Stonewall. Mais tout ça était très blanc et je voulais faire participer les jeunes, surtout les jeunes Latinos de l’East Side comme moi. Une année, j’ai eu l’idée de faire des t-shirts avec écrit « Maricon », une insulte qu’on nous lançait. On se l’est réapproprié. Avec mon ami Teddy Sandoval, un autre artiste, on a fait une série de photos avec les t-shirts, on a posé en les portant et on les a envoyés par la poste à tous les amateurs d’art postal. Toutes ces années plus tard, il y a un intérêt renouvelé par cette jeune génération de Latinos queer et ils sont partout. Dans les années 1970, j’avais l’impression que nous étions beaucoup plus isolés et presque une société secrète, une société souterraine. C’est très différent maintenant.

Merci

Los Angeles,

February 25th, 2017

As Laura Morsch-Kihn helped me on the Californian issue of ARTZINES, she was very curious about zines published by Chicano artists. I didn’t know anything about it, so I trusted her. She contacted Chicano artist Joey Terrill, who has been painting and making art for over 30 years. Born in 1955, his work combines influences ranging from his love of pop art to Mexican retablos and 20th-century painters ranging from Romaine Brooks to Frida Kahlo, as well as the energy, politics, and creative synergy of Chicano and queer art circles in Los Angeles. He attended Immaculate Heart College from 1973 to 1976, when conceptual art ruled and the feminist strategy of the personal being political was in full flower. We met him in front of the Los Angeles Art Book Fair and walked with him to a café in the adjacent neighbourhood of Little Tokyo. I set up the camera, and Laura asked most of the questions as he was more familiar with his work.
Hello Joey

Hi

Can you start by introducing yourself?

Sure, my name is Joey Terrill. I’m an artist, and I’m a native Angelino, a second-generation Chicano.

You published Homeboy Beautiful?

Homeboy Beautiful Magazine, back in 1978, and I should start off by saying that it was always considered an art project, not a magazine that was going to be sustained, with subscriptions, or ongoing. It was an art piece in a magazine format.

What inspired you to do that kind of magazine as an artwork?

Like a lot of Chicano artists, we were always concerned with making art about our identities. For me, it was about my sexual identity as well as being Chicano. In the 1970s, there was a Chicano art scene, but it was sort of ignored by the overall art infrastructure of the museums and galleries. So we had our own world, but there was a magazine that had done an article; it was called New West magazine, and it was a magazine that was geared towards the upper-middle class, wealthy, but it did this photo essay, a short photo essay on cholas, homegirls. I looked at it, and I thought it was terrible. I thought it was very condescending. They were like, “Look at these poor creatures,” and it really made me mad. So I thought, “I’m gonna do my own magazine,” and I was gonna do it with sarcasm and sort of underground humour, like an upper-middle-class magazine but through cholo or homeboy sensibility. I was thinking of magazines like House Beautiful, so it became Homeboy Beautiful. In it, I wanted to look at the homophobia within homeboy culture as well as explore some of the racial and ethnic dimensions of living in LA.

In the zine, you take on the role of a reporter, which is Cal Santos. Can you tell us a little bit about this character?

Sure, in the first issue of the magazine, the debut issue, that’s me on the cover. In the magazine, the ambition was to have a journalistic aspect, and Santos was the name of this reporter; that was me, and I had heard about an underground homo homeboy party in East LA. So I secretly took my camera and took photographs of this party that ended as a photo essay in the magazine.

In the second issue of the magazine, which looked at East LA terrorism, which of course didn’t exist, the fear of the white dominant culture of Latinos and Mexicans was so prevalent. Santos, the reporter, once again does an expose where I follow terrorist homeboys who go into Westwood and kidnap a white family to East LA, and then we torture them; we force them to eat menudo, to watch Spanish-language TV, and they’re like, “Oh no!” It was all in jest, all in fun. To me, it was in the spirit of Monty Python’s circus, John Waters films, that was the sensibility that I was going for. And we had a blast doing it; all my friends participated; it was really fun. I made an edition of 100 each, and they were sold at a couple of independent bookstores near Los Angeles: Chatterton’s Books and the Soap Plant. In the second issue, I also had an article about some homo homeboys who were upset about the first issue. They felt that the photo essay was exploitative of them, so they took over the editorial offices of Homeboy Beautiful Magazine and demanded that we represent them with their voices, their culture, their poetry, and their art. That was actually taken from the real-life activism of feminists in the early 1970s who had taken over and did a demonstration at Ladies Home Journal magazine in New York, which I thought was brilliant. I loved that they did that. Then, in their next edition, Ladies Home Journal had a special section that looked at the concerns of the feminists. So I was imitating that.

I read that you were influenced by Dada magazine and Mad magazine?

I was always a fan of Mad Magazine as a kid and teenager, and all of the underlying humour, the parodies that they would do of films and characters, I loved the comedy shows, like Monty Python and John Waters films, and so that was my sensibility. Also, in the late 1970s, there was a group of artists; one of my friends included Skot Armstrong from Immaculate Heart College, who did his own sort of Dada art in little Dada magazines called Science Holiday. They were very non-specific and sort of kooky and crazy. I had that sensibility, but Homeboy Beautiful was definitely much more specific to homo homeboy culture.

Can you tell us about your participation in the Asco collective?

Being a young artist growing up in LA in the early 1970s, you heard in the barrio about Asco and the work that they were doing. I had actually met Gronk and Mundo Meza at one of the gay liberation dances that we used to go to in Hollywood. I loved going to them because you didn’t have to be over 18, and I met a lot of creative young teenagers. So I started following Gronk and Mundo Meza, and I got to meet Harry Gamboa, Willie Herron, and the rest of Asco. Whenever they would do events, I would attend, and a couple of times I was in their videos as well. But I was always on the periphery; I was never a direct member of Asco, and that was fine with me. There were a number of us, like Teddy Sandoval and myself, and a few others, that participated in Asco’s art performances or events. I still consider Harry and Patsy friends. We’re friendly, but we’re not really close. I realise now, in retrospect, that Asco was way ahead of its time. I think they did great work that was ignored by an indifferent art infrastructure in LA. It’s only been over the last 10 years or so that they’re finally starting to get the recognition that they deserve.

We can say that your zine has become a cult object since the Maricon Collective republished the two issues?

Over the last eight years or so, I’ve become aware, as I have lived long enough to see this younger group of Latino queer studies academics that have been investigating my work. They’ve reached out to me, and one of them, professor Rob Fernandez, emailed me and asked if I had heard of Maricon Collective. I said that I hadn’t, and he said, “Well, they’ve heard of you; they’re fans of your work.” I knew that they were doing a club, and I went to that club, introduced myself to them, and we’ve been friends ever since. Two years ago, they suggested that we reissue Homeboy Beautiful Magazine for the LA Art Book Fair. I thought it was a crazy idea, but we did, and it was great. There was such a great response to it that we almost sold out. I had a few left; I was very pleased, and I continue to engage with Rudy and Carlos from the Maricon Collective today.

There were other queer Chicano zine at this time? Maybe in New York or San Francisco?

Not that I’m aware of. I don’t really know; there might have been, but I hadn’t heard of anything. I haven’t seen anything since that was comparable to that. There were underground magazines for homeboys and lowrider culture, like Lowrider Magazine or Teen Angels, which I sort of parody somewhat in my magazine. But there was nothing that was queer-specific.

Did you look at Teen Angels magazine when you were young?

Do you know what? To be honest with you, the first time I did Homeboy Beautiful Magazine, I had never seen a Teen Angels. It was after I did this that someone gave me some copies of Teen Angels. It was great; I loved it, and I realised there was some sort of reflection, but of course very different in terms of what I was trying to do, which upset the whole genre.

What kind of artwork did you produce at that time, and did this publication change the way you made art?

I was always a painter, but I was always concerned with ethnic identity and sexual identity, and where the two intersected or clashed, that was my strategy for making art. There was also what was called the mail art movement at the time, so I was involved with that, with making postcards, mailing them to other artists, having them go ahead and alter them, mailing them back to me, and having the United States government, through the postal system, document the work. [He makes a stamping gesture.] With Homeboy Beautiful, I was looking at trying to do something outside of the realm of painting, of static art that hung on a wall. Since that time, I have worked in a variety of mediums, but I’ve continued to paint all along as well.

What was the reception to these publications, and how did people react to them?

Back in 1978, a couple of the stores that I had gone to, The Soap Plant and Chatterton’s Books, were very receptive. Chatterton’s folks especially had a section where they had sort of do-it-yourself little pamphlets, booklets of poetry, and things that artists were doing. So Homeboy Beautiful sat right there in that section. A few people who had bought it would then write me, because my address was in there, and say how funny they thought it was and how much they liked it, and a couple of those people are still friends to this day. But for the most part, when they would sell, I really didn’t know where they went or who took them. Of course, we didn’t have the Internet and social media like we do today. But I also took it to Pop a Box bookstore on the West Side, which was one of the major independent bookstores there. I went in and very proudly said, “Here’s my magazine,” and the owner kind of looked at it and just said, “This is crap; this is shit; we won’t have this here.” I was so offended; he said, “This is not art,” and I said, “Well, obviously you don’t know about Dada art, you don’t know about surrealist art, and you don’t know about Monty Python.” I was just so upset; I left there and was never ever gonna go back to that store again, and I did.

Tell us about this identity claim that there is in Homeboy Beautiful. Was it more complicated to be queer as a Chicano?

Oh yeah, it was. Back then, I was part of the gay liberation movement here in Los Angeles. As a teenager, I was on this speakers borough of the community centre, which was a Victorian house on Wilshire Boulevard at the time. I was also a member of the youth group at Metropolitan Community Church and I was involved with the marches commemorating the Stonewall riots. But everything was white-identified, and I was very interested in trying to get kids, especially young Latinos, from the East Side like myself to participate. One year, I came up with the idea of making Maricon t-shirts, Maricon being a slur that we used to hurl at us. We reappropriated it. With my friend Teddy Sandoval, another artist, we did a series of photographs with the t-shirts, posed with them, and mailed them out again to mail art folks all over the place. All these years later, there’s a new interest among this younger generation of queer Latinos, and they’re everywhere. Back in the 1970s, I felt like we were so much more isolated and almost a secret society—an underground society. It’s very different now.

Thank you
Homeboy Beautiful Vol. 1
Joey Terrill, *Homeboy Beautiful Vol. 1*, Los Angeles, Auto-édité, 1978, 8,5" x 11", Photocopie et Offset, 30 pp., 100 exemplaires. Joey Terrill, *Homeboy Beautiful Vol. 1*, Los Angeles, Self-Published, 1978, 8,5" x 11", Photocopy and Offset, 30 pp., 100 copies.
Homeboy Beautiful Vol. 2
Joey Terrill, *Homeboy Beautiful Vol. 2*, Los Angeles, Auto-édité, 1979, 8,5" x 11", Photocopie et Offset, 40 pp., 100 exemplaires. Joey Terrill, *Homeboy Beautiful Vol. 2*, Los Angeles, Self-Published, 1979, 8,5" x 11", Photocopy and Offset, 40 pp., 100 copies.'