New York,
le 21 février 2017
Bien sûr, Barnard est un college de femmes ; donc, quand j’ai imaginé la collection de zines, je voulais qu’elle soit conforme à la mission du college, comme une collection de zines principalement par des femmes. Nous avons des zines de personnes de tous les genres, mais ils parlent de féminisme ou d’identité féminine. Dès le début, je savais que je voulais que la collection ait des zines de femmes de couleurs. C’est une collection intentionnellement inclusive. À ce stade, je ne sais pas exactement combien de zines nous avons. Il y a 3600 références dans le catalogue, mais certaines d’entre elles représentent jusqu’à 50 zines, donc nous devons avoir entre 7000 et 10 000 zines. Je ne suis pas sûre. L’une des particularités de la collection est qu’il y a en réalité deux collections : Si nous n’avons qu’un seul exemplaire d’un zine, il va dans les archives pH neutre où le climat est contrôlé. Et si nous avons un deuxième exemplaire, il va dans les étagères en libre accès, ce que tu as pu voir [dans la salle de lecture]. Donc les zines peuvent circuler, ils peuvent être prêtés via le prêt interbibliothèques. Je pense que la force de notre collection est dans les zines personnels et les zines politiques.
L’une des choses, c’est que les zines sont faits par des personnes plus jeunes et aussi par des personnes moins instruites. De plus, dans notre collection, comme dans beaucoup de zines aux États-Unis, il y a une majorité de femmes. Nous sommes un collège de femmes et notre collection est essentiellement axée sur les études de genre et de sexualité, alors peut-être que Barnard a plus de livres de femmes que d’hommes sur les étagères. Dans la collection de zines, ce n’est pas vrai. La collection de zines est aussi un espace queer par défaut. Si tu prends un zine sur les étagères, tu supposeras que l’auteur est queer, alors que lorsque tu prends un livre, tu pourrais supposer que la personne qui l’a écrit est hétéro, à moins que le titre ne le révèle d’une manière ou d’une autre. Ensuite, il y a l’intention d’inclure des zines de personnes de couleur. Dans une bibliothèque comme la nôtre, nous sommes assez intentionnelles quant au développement de notre collection. J’adore travailler avec des zines car les personnes qui créent des zines sont une communauté. Je crée mes propres zines, donc je fais partie de la communauté à la fois en tant que créatrice de zines et en tant que bibliothécaire de zines.
Il y a des bibliothécaires de zines qui ne créent pas de zines. Laisse-moi réfléchir…
C’était un véritable scandale. En tant que créatrice de zines, je comprends beaucoup mieux la nécessité de demander la permission. Mais c’était vraiment irrespectueux des zines en tant que média. Tu demanderais la permission pour une couverture de livre, mais pas pour une couverture de zine ? Pourquoi ferais-tu cela ? Nous avons un zine ici appelé Cite this Zine que nous avons fait. Il explique comment citer un zine, car ils font l’objet de recherches, comme n’importe quoi d’autre. Et voici le Zine Librarian Code of Ethics (Code d’éthique du bibliothécaire de zine). Les bibliothécaires de zines se soucient beaucoup de ce genre de choses. Parmi les personnes qui ont contribué à ce document, je dirais que la moitié d’entre nous font des zines. Mais peut-être que les collègues qui n’en font pas ont une expérience différente au sein de cette communauté, mais ces collègues naviguent dans le milieu avec beaucoup de respect. L’affaire Teal Triggs a été comme un signal d’alarme pour les créateurs et créatrices de zines, même si ce n’était pas une nouvelle pour les bibliothécaires de zines.
Je suppose que c’était plutôt l’idée que quelqu’un pouvait faire ce qu’elle voulait avec les zines. Je pense que reproduire juste une couverture peut rentrer dans le droit de citation, mais je suppose que les zinesters ne pensaient pas comme ça.
Les chercheurs de zines que je connais, comme Kate Eichhorn et Alison Piepmeier, ont beaucoup plus de respect pour les personnes qui font des zines et la communauté de zines. C’est tellement bizarre, je ne sais pas comment c’est arrivé avec Teal Triggs.
Je pense que la première fois que j’ai été en contact avec des zines, c’était dans les années 1990, avec les zines de spoken word à New York. J’ai été en contact avec des zines littéraires. Je les trouvais cool, mais d’une certaine manière, ils visaient surtout à faire publier son travail. Ils étaient aussi très mignons et cools et avaient un aspect soigné. Mais ils ne capturaient pas entièrement mon imagination. Puis, je suis allée à l’école de bibliothéconomie et j’ai rencontré Sally Perez qui est devenue l’une de mes amies les plus proches. Elle m’a donné son zine, qui était un zine personnel ou perzine. C’est à ce moment-là que les zines ont vraiment fait tilt pour moi. J’ai vraiment aimé cette façon de communiquer et de partager dans cet entrelac de texte et d’image. Évidemment, ça ne gâche rien que Sally soit une merveilleuse écrivaine et que ses zines soient fabuleux. C’est ce qui m’a vraiment fait découvrir le médium d’une manière plus significative qu’auparavant. J’ai commencé à faire mes propres zines en 2001, quand j’ai commencé ici en 2003, un de mes amis, Chris Dodge ou Sandy Berman, tous deux bibliothécaires dans le Midwest, m’a envoyé un article sur les bibliothèques de zines. Et j’ai pensé : « Oh, on devrait avoir des zines ici ! » J’ai donc présenté l’idée de la collection à mon patron en mai 2003, alors que je venais de commencer ici en janvier. Les zines étaient sur les étagères, probablement un an plus tard.
Oui. J’avais prévu dans mon budget d’assister à la conférence Highlight Media, et à quelques autres. Mon idée était d’acheter des zines localement dans des librairies indépendantes. C’est comme ça que j’ai commencé. Dès le début, j’ai naturellement commencé à tisser des liens, comme le font toujours les personnes qui travaillent sur des collections spéciales. Je suis allée à une lecture de zine et une amie de mon amie Sally était là et m’a donné son zine. Lorsqu’elle a terminé son mémoire de premier cycle sur les zines, elle cherchait une bibliothèque où donner ses zines et m’a demandé conseil. Alors j’ai dit : « Je les prend ! » C’était notre première collection importante. Elle a donné environ 500 zines. Elle-même est une zinester de couleur, donc une grande partie de la collection était composée de zines de femmes de couleur. Aujourd’hui, je traite surtout des donations de collections plutôt que d’acheter de nouveaux zines. Cependant, nous organisons le New York City Feminist Zine Fest, qui aura lieu en mars, et j’achèterai des zines lors de ce genre d’événement. C’est difficile, c’est comme si mes yeux étaient plus gros que mon ventre. Voici mon travail en retard, et je catalogue 12 zines par semaine. J’ai un jour de travail à domicile par semaine qui est consacré au catalogage des zines. Chacun de ces conteneurs (elle les montre) contient environ 40 zines.
J’ai tendance à favoriser les zines de femmes de couleur. Simplement parce qu’elles sont sous-représentées et que je veux les faire remonter au sommet. Pour être honnête, comme la plupart des bibliothécaires de collections spéciales, il y a des choses qui m’intéressent davantage. Il se trouve que j’aime les zines personnels et je suis plutôt intéressée par les expériences d’altérité, qu’il s’agisse d’être de couleur, d’être immigré ou simplement d’être aux prises avec des choses qui te font te sentir différente. J’essaie aussi de rassembler plus de zines sur le handicap. Mais je suis toujours intéressée dans ces zines par un point de vue personnel, par les biais narratifs et pas tellement par des moyens plus didactiques. Et désolé, mais je ne suis pas tellement intéressée par les zines d’art, ils ne me parlent tout simplement pas. Nous avons toutes et tous notre truc. Il y a un type au Met avec qui j’ai présenté récemment et qui collectionne n’importe quel zine d’art et livre d’artiste. Je le laisse faire ça et moi, je fais autre chose. Parce que je ne sais pas bien les décrire, alors que son équipe sait le faire. J’arrive à peine à savoir si quelque chose est sérigraphié ou risographié.
Voici donc l’une de mes zinesters préférées, je pense que c’est à propos de son chat qui est décédé et elle raconte l’histoire de son point de vue. Ce que j’aime chez elle, c’est qu’elle utilise l’écriture manuscrite comme typographie. Certains de ses zines sont en couleur, et tu peux vraiment voir ce qui se passe, et comment elle juxtapose le texte. Je l’aime vraiment et j’adore les chats. Je vais te montrer mon zine préféré d’elle.
Il y a ces jolis dessins, je pensais que c’était de l’aquarelle, mais c’est peut-être du marqueur. Il y a tellement de choses dans ce zine auxquelles je n’avais pas l’habitude de penser avant de lire l’article d’Alison Pipmeier « Pourquoi les zines sont importants » (“Why zines matter”). J’ai appris à vraiment faire attention à certaines choses consciemment, alors que je ne les remarquais qu’inconsciemment auparavant.
J’aime la façon dont les textes des zines s’informent les uns les autres. Celui-ci est tout simplement très drôle. Il a été fait par quelqu’un qui rédige sa thèse de doctorat et c’était juste un projet pour procrastiner. Elle a juste trouvé toutes ces images. Ça s’appelle Homo Health and Fitness.
Non.
Vaguement. Je pense que mon ami du Queer Zine Archive Project l’a. J’ai l’impression que Printed Matter a tendance à privilégier les hommes gays et probablement aussi les blancs. Donc cela diminue un peu ma volonté d’y prêter attention.
Oui, ils sont beaucoup plus produits, plus proches du zine d’art. C’est drôle, les gens se moquent des universitaires qui ont des centres d’intérêts très précis, mais les zines d’art me laissent froide. J’ai assisté à un événement là-bas récemment, je n’ai rien contre Printed Matter, nous avons juste des intérêts différents.
J’ai fait une recherche par catalogue, car c’est quand même une des choses qui caractérise notre collection : tous nos zines sont à un certain niveau catalogués. Ils ont tous le mot zine dans leur fiche. Puis j’ai cherché « œuvres picturales », parce que c’est le terme de la Bibliothèque du Congrès (Library of Congress) pour la photographie, puis j’ai aussi ajouté « photo* » pour obtenir « Photographie, photographie, etc. ». J’ai obtenu 54 résultats et je n’ai choisi que ceux qui étaient dans la collection en libre accès, ceux qui ont la mention « collection spéciale » sont hors site. J’ai récupéré une sélection de zines et j’étais heureuse des 15 ou 20 que j’ai trouvés, surtout qu’ils étaient sur l’étagère là où ils étaient censés être. On a de petits rêves ! [Rire] Tu as remarqué que tu ne dois montrer aucune pièce d’identité pour entrer dans la bibliothèque.
Je sais, j’aime bien ça. Je ne suis pas sûre qu’il y ait plus de perte matérielle que si c’était plus contrôlé. Je suis sûre que les étudiants locaux se sentiraient plus autorisés à… En fait, les choses peuvent aussi disparaître lorsqu’elles sont empruntées et non rendues. Et les zines sont bordéliques aussi, et ils sont petits. De plus, certains d’entre eux sont si petits qu’ils peuvent glisser de leur pochette de protection en plastique.
Je suppose que oui. Il y a probablement plus d’artistes de bandes dessinées que d’artistes plasticiennes. À ce zine fest particulier, il se trouve que les autres organisatrices et moi-même, de manière assez indépendante les unes des autres, définissons toutes vraiment les zines comme des objets à faible valeur de production, genre 4$. Nous avons probablement reçu des candidatures de personnes qui font des zines d’art, mais ça ne correspondait pas. Ces zinesters peuvent aller à la New York Art Book Fair ou au Comics Festival. Il y a une créatrice de zines que j’adore absolument. Emily Larned, c’est une artiste du livre (book artist) maintenant. Je ne peux pas te montrer le zine d’elle que je préfère, car il a été emprunté. C’est un zine incroyable avec des couvertures sérigraphiées, une reliure copte avec des petites perforations, et il est tête-bêche. C’est l’un de mes zines préférés et il est tellement drôle, elle y parle de mode. C’est vraiment chouette, nous avons ses zines du lycée, jusqu’à ce qu’elle devienne une artiste du livre.
Elle faisait partie de Booklyn et je pense que, très délibérément, elle continue à faire des zines parfois parce qu’elle apprécie le support. Elle veut faire des choses qui sont accessibles. Elle est maintenant responsable d’un diplôme de design dans le Connecticut. L’une des choses que j’aime chez elle, c’est qu’elle est revenue au zine quand son chat est mort. Parce que c’est le chat qu’elle avait quand elle a commencé à faire des zine. Le zine qu’elle faisait au lycée s’appelait Muff and Bones et elle a changé le nom quand elle était étudiante pour revenir au nom original. C’était un zine à 2$. Si tu le regardes, tu verras probablement l’artiste qui se cache derrière. Certains de ses zines du collège sont sur les étagères libre service, je peux te les montrer…
New York,
February 21st, 2017
Sure, Barnard is a women’s college, so when I pitched the zine collection, I pitched it in line with the college mission, as a collection of zines primarily by women. Although there are zines by people of all genders, they are talking about feminism or female identity. From the very beginning, I knew I wanted the collection to have zines by women of color. It’s an intentionally inclusive collection. At this point, I am not sure exactly how many zines we have. There are 3600 catalogue references, but some of these represent up to 50 zines, so we have something between 7000 to 10000 zines. I am not sure. One of the distinctive things about the collection is that there are really two collections: If we have only one copy of a zine, it goes into the climate-controlled, acid-free archives. Then, if we have a second copy, it goes in the open stacks, which is what you’ve been looking at [in the reading room]. So as the zines circulate, they can be loaned via interlibrary loan. And our collection is strongest, I think, in personal zines and political zines.
One of the things really is that zines are made by younger people and also by people with less education. Also, in our collection, like in a lot of zines in the States, there’s a majority female population. So we’re a women’s college, and our collection is substantially focused on gender and sexuality studies, so maybe Barnard has more books on the shelves by women than by men. In the zine collection, that’s not true. The zine collection is also a default queer space. If you pick up a zine from the shelves, you will assume that the author is queer, whereas when you pick up a book, you might assume that the author is straight, unless the title gives it away somehow. Then there’s the intentionality of including zines by people of colour. In a library like ours, we are pretty intentional about our collection development. I love working with zines because zine makers are a community. I make my own zines, so I am part of the community both as a zine maker and also as a zine librarian.
There are zine librarians who aren’t zine makers as well. Let me think…
That was a total scandal. Being a zine maker means that I understand the need to ask for permission in a much deeper way. But that was really disrespectful of zines as a medium. You would ask for permission for a book cover, but not a zine cover? Why would you do that? We have a zine here called Cite this Zine that we made. It explains how to cite a zine because they are researched, just like anything else. And this is the Zine Librarian Code of Ethics. Zine librarians care a lot about this stuff, and among the people who contributed to it, I would say that half of us make zines. But even the ones that don’t may not be embedded the same way in the community, but they are still embedded with a lot of respect. The Teal Triggs thing was like a wakeup call for zine makers, even if there wasn’t any news for zine librarians.
I guess it was more the idea that someone could do anything they wanted with the zines. I think reproducing just a cover is a bit more fair game, but I guess zine makers didn’t feel that way.
The zine researchers that I know, like Kate Eichhorn and Alison Piepmeier, have much more respect for zine makers and the zine community. It’s so weird; I don’t know how that happened with Teal Triggs.
I think the first time I was exposed to zines was in the 1990s, with spoken word zines in New York. I was exposed to literary zines. I thought they were cool, but in some ways, they were mostly about getting your work published. But they were also very cute, cool, and neat-looking. But they didn’t entirely capture my imagination. Then I went to library school, and I met Sally Perez, who became one of my closest friends. She gave me her zine, which was a personal zine or perzine. That’s when zines really clicked for me. I really liked this way of communicating and sharing in this interspersal of text and image. I mean, it helps that Sally is a wonderful writer and that her zines are fabulous. So that really turned me on to the medium in a more meaningful way than I had before. I started making my own zine in 2001. When I started here in 2003, a friend of mine, either Chris Dodge or Sandy Berman, both librarians in the Midwest, mailed me an article about zine libraries. And I thought, “Oh, we should have zines here!” So I pitched the collection to my boss in May 2003, when I had just started here in January. We had the zines on the shelves probably a year later.
Yeah. I had in my budget that I was going to attend the Highlight Media Conference and some others. My idea was to buy zines from local independent bookstores. That’s how I started. From the beginning, I naturally started building connections the way people in special collections always do. I went to a zine reading, and a friend of my friend Sally was there and gave me her zine. When she finished her undergrad thesis about zines, she was looking for a library to donate her zines and asked me some advice. So I said, “I’ll take it!” That was our first substantial collection. She gave around 500 zines. She herself is a zine maker of colour, so a lot of the collection was by women of colour zine makers. Now I have mostly been processing donated collections rather than buying new zines. However, we host the New York City Feminist Zine Fest, which is happening in March, and I will buy zines at this kind of event. It’s hard; it’s like my eyes are bigger than my stomach. This is my backlog, and I catalogue 12 zines a week. I have a work-from-home day a week that is dedicated to cataloguing zines. Each of these containers (pointing) holds around 40 zines.
I do tend to favour zines by women of colour. Just because they are underrepresented, I want to float them to the top. To be honest, like most special collections librarians, there are things that I am more interested in. I happen to like personal zines, and I am really interested in experiences of being other, either being of colour, being an immigrant, or just grappling with things that make you feel different. But I am also trying to collect more zines about disability. But I am always interested in those zines through a personal lens, through storytelling, and not so much through more didactic means. And sorry, but I am not so much interested in art zines; they just don’t speak to me. We all have our thing. There’s a guy at the Met I presented with recently who will collect any art zine and artist book. I will just let him do that, and I’ll do this. Because I can’t describe them well, whereas his staff knows how to do that. I can barely tell whether something is screen-printed or risographed.
So this is one of my favourite zinemakers. I think it’s about her cat who passed, and she’s telling the story from his point of view. What I love about her is that she uses handwriting as typography. Some of her zines are in colour, and you can really see what’s going on and how she juxtaposes text. I really love her, and I love cats. I’ll show you my favourite zine of hers.
There are these nice drawings; I thought it was watercolour, but maybe it’s marker. There is so much in this zine that I wasn’t used to think about before I read Alison Pipmeier’s article, “Why zines matter.” I learned to really look at certain things consciously, while I only noticed them unconsciously before.
I like the way zines texts inform each other. This one is just really funny. It was made by someone who is writing her PhD dissertation, and this was just a complete procrastination project. She just found all these images. It’s called Homo Health and Fitness.
No.
Vaguely. I think that my friend at the Queer Zine Archive Project has it. I feel like Printed Matter tends to skew gay males and probably white people to. So that kind of lessens my will to pay attention.
Yes, they are way more higher production value, more towards the art zine. It’s funny that people make fun of academics for having such narrow interests, but art zines leave me cold. I was at a meeting there recently. I have nothing against Printed Matter, we just have different interests.
I did a catalogue search because that’s one of the things that is distinctive about our collection: all of our zines are at some level catalogued. They all have the word zine in their records. Then I searched “Pictorial works,” because that’s the Library of Congress for photography, and then I also added “Photo*” to get “Photograph, photography, etc.” I got 54 results, and I only grabbed the ones that were in the circulating collection; the ones mentioned as “Special Collection” are off-site. I grabbed a variety of zines and I was happy about the 15 or 20 that I found, especially when they were on the shelf where they were supposed to be. Small dreams! [Laughs] You saw that you don’t need to show any ID to get inside the library.
I know, I like it. I am not sure there is any more material loss than there would be if it were more controlled. I am sure local students would feel more entitled to… Actually, things can also disappear when they are borrowed and not returned. And zines are messy too. They are little. Also, some of them are just so tiny and may slip off their plastic protection sleeve.
I guess so. There are probably more comics artists than fine artists. At this particular zine fest, it happens that the other organisers and I, pretty independently from one another, all just really define zines as these lower production value, like 4$ things. We had applications, probably from people who make art zines, but they didn’t fit. They can go to the New York Art Book Fair or the comics festival. Though there is one zine maker that I absolutely love, Emily Larned, she is a book artist now. I can’t show you my favourite zine of hers as it has been checked out. It’s this amazing zine with screen-printed covers, Coptic bound with little punchouts, and it’s tête-bêche. It’s one of my favourite zine and it’s so funny, she talks about fashion. It’s really neat; we have her zines from high school all the way up until she became a book artist.
She was part of Booklyn, and I think that, very deliberately, she will still make zines sometimes because she values the medium. She wants to make things that are accessible. She is now the chair of a design programme in Connecticut. One of the things I love about her is that she came back to the zine medium when her cat died. Because it was the cat that she had when she started making her zine. The zine she did in high school was called Muff and Bones and she changed the name in college and came back to the original name. It was a 2$ zine. If you look at it, you will probably see the artist behind it. Some of her zines from college are on the open stacks, which I can show you…