Rotterdam,
le 16 juillet 2022
Je m’appelle Hugo Rocci. Je dirige Terry Bleu, c’est un atelier de Riso et de sérigraphie, une librairie et une maison d’édition de livres d’artistes basés à Amsterdam. Tout a commencé en 2016, on était trois au début, Laura Bottin, Marion Molle et moi. On s’est rencontrés à la Rietveld Academy à Amsterdam. L’une a obtenu un emploi à temps plein, l’autre est retournée en France. Elles ont abandonné au début et j’ai continué tout seul. Aujourd’hui, je travaille avec un autre ami, Brent Dahl, de Cape Town, qui est graphiste et sérigraphe. On a un plus grand poste de sérigraphie. C’est bien d’être deux parce qu’il s’occupe de la plupart des sérigraphies et que je m’occupe de l’impression Riso, de la librairie et des éditions.
On édite principalement des livres d’artistes, composés de peinture ou d’illustration. Ce sont des livres très visuels. En général, on invite des artistes qui ont un style naïf et coloré. On pourrait le décrire ainsi. Comme on travaille avec la sérigraphie et la Riso, on invite des artistes qui ont l’habitude de la Riso à réaliser des livres sérigraphiés. Ou avec des artistes qui ne sont pas habitués à ces techniques, on s’occupe de la publication de A à Z. La plupart du temps, les gens sont très enthousiastes et nous envoient des fichiers séparés prêts pour l’impression.
On les vend dans notre boutique en ligne et sur Instagram, mais surtout dans des foires. On les dépose dans 10 à 15 librairies spécialisées, pas plus, sinon ce n’est pas gérable. On vend nos livres à Desert Island et Printed Matter à New York, à Wooden Birds en Chine. En fait, je devrais faire une liste. Je ne travaille plus en dépôt, c’est trop de travail. On a également une librairie depuis un an. On sélectionne toutes sortes de livres sérigraphiés ou imprimés en Riso par des artistes, généralement en petites éditions. Ça s’appelle Terry’s Bookshop [la librairie de Terry]. C’est aussi important de pouvoir montrer aux artistes ce qui est possible. On a quelques beaux livres qui sont à la fois sérigraphiés et imprimés en Riso. Comme ça, on peut montrer aux étudiants des choses faites à Amsterdam.
Je survis en faisant tout ça ensemble. Je suis également peintre et céramiste. L’édition est aussi un moyen de ne pas travailler seul et d’avoir plus de personnes impliquées, de s’inspirer, de s’occuper.
On imprime également beaucoup pour d’autres personnes. On sérigraphie beaucoup d’affiches d’artistes et on imprime beaucoup de livres en Riso. Le mois de juin a été très chargé avec toutes les expositions de fin d’études, car on est l’un des seuls imprimeurs de Riso à Amsterdam, et on a donc beaucoup d’étudiants de l’école Rietveld et d’autres écoles.
On est assez particulier ; je ne veux pas imprimer pour n’importe qui. Jusqu’à présent, on n’a imprimé que pour des gens sympathiques et des artistes. Je n’ai jamais eu à me dire « Oh non, je ne veux pas imprimer ça ». Je pense que c’est parce que les gens qui choisissent la sérigraphie et l’impression Riso connaissent déjà le processus. Juste à côté de nous, il y a une très vieille imprimerie offset, et on peut donc rediriger les gens vers eux si nécessaire. Si quelqu’un n’a besoin que d’un ou deux exemplaires d’un livre, ils peuvent l’imprimer numériquement. On collabore beaucoup avec eux pour mélanger l’offset avec la sérigraphie ou la Riso.
Oui, assez souvent. Peut-être 6 à 10 par an. Des petits et des plus grands.
Je dirais le Millionaire Club à Leipzig.
Je pense que les organisateurs se préoccupaient beaucoup des exposants. Ils avaient un très bon programme avec des conférences, mais ils ont aussi pris soin de nous accueillir, de nous nourrir. On se sentait très à l’aise. Je dirais que c’était une foire simple, sans excès, et que le format était bon. Il y avait de la musique et des gens très sympathiques. C’était toujours très agréable de retourner là-bas.
Je l’ai fait deux fois. Mais je pense qu’ils l’ont organisée deux ou trois fois de plus, je n’en suis pas sûr. Je dirais même huit fois. C’était une petite foire, il n’y avait pas beaucoup d’exposants, peut-être 30.
Je pense que ce que Karin [de Jong, de Printroom] essaie de faire ici est vraiment bien. Le fait que nous venions quelques jours avant la foire sans avoir vu les livres des uns et des autres nous amène à discuter au hasard d’un sandwich et d’un café. C’est une bonne façon de commencer au lieu de se plonger directement dans une foire de livres. Nous avons une approche humaine avant les livres.
Rotterdam,
July 16th, 2022
My name is Hugo Rocci. I run Terry Bleu, a Riso and screen-printing studio, bookshop, and artist book publisher based in Amsterdam. It started in 2016. There were three of us at the time: Laura Bottin, Marion Molle, and me. We met at the Rietveld in Amsterdam. One of them got a full-time job, and the other one went back to France. They dropped in the beginning, and so I continued by myself. Now I work with another friend, Brent Dahl from Capetown; he is a graphic designer and also does screen-printing. We have a bigger screen-print station now. It’s nice to be two because he takes care of most of the screen printing, and I take care of the Riso printing, the book section, and the publishing.
We publish mainly artists’ books that can be either paintings or illustrations. They’re very visual books. Usually, we invite artists who have a naïve and colourful style. You could describe it like this: As we work with screen-printing and Riso, we invite artists who are used to Riso to make screen-printed books. Or with artists that are not used to the technique, we take care of the publication from A to Z. Most of the time, people are very much into it and send us separated files ready to print.
We sell them on our website, through Instagram, and mostly at fairs. We stock them in 10 to 15 specialty bookshops, not more otherwise it is not manageable. We sell our books at Desert Island and Printed Matter in New York and at Wooden Birds in China. Actually, I should make a list. I do not work on consignment anymore; it is too much work. Also, we’ve had a bookshop for one year. So we collect all sorts of books that are either screen-printed or Riso-printed by artists, usually in small editions. It’s called Terry’s Bookshop. It is also nice to show what is possible for artists. We have some nice books that are both screen-printed and Riso-printed. That way, we can show students stuff that was made in Amsterdam.
I survive by doing all of that together. I am also a painter and ceramist. Publishing is also a way of not working alone, to have more people involved, to get inspired, and to keep busy.
There is also a lot of printing for other people. We screen-print a lot of artist posters and print a lot of Riso books. The month of June was very busy with all the graduation shows, because we’re one of the only Riso-printers in Amsterdam, so we have quite a lot of students from the Rietveld and other schools.
We are kind of specific; I don’t want to print for anyone. So far, we’ve only printed for nice people and artists. I’ve never had this problem where I was like, ‘Oh no, I don’t want to print this.’ I think that’s because people who choose screen-print and Riso-print already know about the process. Just next to us is this very old offset printer, so we can redirect people there if need be. If someone only needs one or two copies of a book, they can print it digitally. We collaborate a lot with them to mix offset with silkscreen or Riso.
Yeah, quite a bit. Maybe 6 to 10 a year. Small ones and bigger ones.
I would say the Millionaire Club in Leipzig.
I think the organisers also cared a lot about exhibitors. They had a very nice programme with talks, but they also cared about hosting us and feeding us. It felt very cosy. It was a simple fair, I would say; it wasn’t overwhelming, and the format was good. There was music, and there was a very nice community of people. It was always very nice to come back there.
I did it two times. But I think they did it a couple more times; I am not sure. I want to say eight times. It was a small fair; there were not so many exhibitors, maybe 30.
I think that what Karin [de Jong from Printroom in Rotterdam] is trying to do here is really nice. Having us come a couple of days before the fair without seeing each other’s books brings us to random talks about sandwiches and coffee. It is a nice way to start instead of diving directly into the book fair. We’re having the human approach before the books.