Berlin,
le 12 décembre 2016
Moritz, peux-tu commencer par te présenter ? J’aimerais commencer par le tout début… Où es-tu né ? Je suis né il y a environ 36 ans sur une île en Allemagne qui était anciennement en Allemagne de l’Est. J’ai grandi là-bas.
C’était en 2007. Franziska et moi sommes tombés, par hasard dans ce phénomène et dans l’auto-édition. Certains d’entre nous étaient très inspirés par toute la scène DIY, s’occupant vraiment de tout le processus, de l’idée à la publication finale, et nous avons lancé Gloria Glitzer à Halle, la ville où nous avons étudié l’art. J’ai commencé par le graphisme, puis j’ai changé pour les beaux-arts pour apprendre plusieurs techniques d’impression. Franziska a étudié la peinture…
La première publication était une affiche avec des parties en noir et blanc qui ressemblaient à des algorithmes produisant des graphiques genre bitmap, mais elle a été faite à la main dans Photoshop, en dessinant pixel par pixel. Ça parlait de cette idée de simuler des algorithmes ou des programmes informatiques, mais elle a été entièrement faite à la main. Et elle est accompagnée de petits livrets. Il a été imprimé sur une imprimante laser à cette époque. Il devait s’agir d’un poster A1 fait de feuilles A4. Nous en avons encore quelques exemplaires… Ce n’est pas notre meilleure vente.
Gloria Glitzer n’est mentionnée nulle part dans cette publication, donc je pense que c’était avant. Je ne me souviens pas vraiment quand exactement nous l’avons commencé. La deuxième publication, c’était des dessins de Franziska.
Oui, je suis toujours inspiré par le langage des dessins ou des diagrammes scientifiques et je les ai simplement adoptés.
Non, c’est juste un langage. Ce sont juste les détails que j’utilise : des répétitions que je vois ou des diagrammes très précis et exacts. Cela n’a pas du tout de signification scientifique.
Oui, nous le sommes. On lui a consacré une publication. En fait, c’était plutôt un travail photographique, mais à la fin, c’est devenu Brick Wall. Ses œuvres – ou des citations de ses œuvres – apparaissent souvent dans nos livres.
Oui, bien sûr. Comme nous avons un atelier de risographie, je peux peut-être commencer par te montrer une publication récente, car c’est la première publication que nous avons imprimée sur une machine Riso. Elle s’appelle Deal with Roy! et c’est un hommage à Roy Lichtenstein, car lorsqu’on a eu une machine Riso, c’était assez évident de travailler avec des trames. C’était beaucoup de rastérisations en trames de demi-teinte et de citations. La plupart d’entre elles étaient des citations de Roy Lichtenstein, certaines sont des citations que nous avons juste inventées. Le truc, c’est qu’à chaque fois qu’apparait le mot “art”, on a mis “puff” à la place…
C’est le premier que nous avons publié avec la machine Riso. Je pense que c’est la première publication où on a vraiment fait un zine d’art conceptuel. Les autres sont des zines d’art aussi, mais plus avec un fond de design graphique.
Oui. On collabore beaucoup sur nos publications. Souvent, ça se passe comme ça : l’un de nous a une idée sur laquelle travailler, et ensuite, on réfléchit tous les deux à la façon de la réaliser. On fait le graphisme ensemble, je m’occupe de l’impression, et ensemble nous faisons l’assemblage et la reliure. Mais c’est difficile de tracer une frontière ; qui a fait quelle partie ? Parce que nous le faisons ensemble. On fait le brainstorming ensemble, et nos idées sont parfois différentes. Souvent, Franziska a de meilleures idées, mais ensuite, nos idées grandissent ensemble.
J’ai sélectionné The Constructs, il est plus ancien et plus graphique. C’est une de mes publications. En fait, elle est imprimée à partir de Letraset. Je travaille beaucoup avec des décalcomanies Letraset, mais pas avec des caractères, plutôt avec des détails graphiques où je construis simplement des figures graphiques ou des constructions abstraites à partir de Letraset. Je combine avec des dessins sur ordinateur. C’est entièrement conçu pour la Riso, en jouant beaucoup avec l’espace, et c’est pourquoi je l’ai imprimé sur un papier très fin, on appelle ça du papier bible. On peut voir à travers les pages, à travers plusieurs couches.
Le point de départ était celui qu’a tout étudiant d’une école d’art : tu fais ton diplôme, tu finis l’école, tu quittes l’école et à ce moment-là, tu n’as plus accès à aucun des ateliers de l’école. À ce moment-là, tu réalises vraiment ce que tu as perdu. On a vécu ça, et on a beaucoup cherché des techniques de reproduction graphique qui soient très faciles d’accès et aussi très compactes, car c’était impossible de se payer une véritable infrastructure complète comme pour la sérigraphie. J’avais fait beaucoup de sérigraphie pour mon diplôme, donc c’est la première direction que j’ai envisagée, mais je n’ai rien trouvé. Pour moi, ce n’était pas non plus une solution d’aller dans un de ces ateliers partagés parce que même si tu paies très peu, tu paies au moins une somme chaque jour pour utiliser les machines, les papiers ou les matériaux… Et ça me met toujours la pression. C’est pas possible de simplement tester les choses.
Le truc, c’est que lorsque j’ai fait mes premières impressions en Riso, ça me rappelait plus la lithographie (impression sur pierre), car c’est aussi quelque chose que j’ai beaucoup pratiqué en école d’art. D’un autre côté, la Riso a beaucoup à voir avec la sérigraphie ; la préparation des fichiers est comparable à la sérigraphie, car c’est aussi un pochoir qui est produit, et ainsi de suite. Donc, c’était en réalité la machine parfaite. Elle est très compacte, juste un mètre carré sur un mètre carré.
Les deux premières années, nous avons acheté une Riso très bon marché sur eBay. La plupart des gens achètent leur première machine comme ça. Nous étions dans l’atelier de Franziska, et c’est là que nous avons imprimé beaucoup de choses, beaucoup de papeterie, nos premiers livres d’artistes et zines artistiques. La plupart du temps, c’était juste pour nous, car on voulait se familiariser avec la machine, son fonctionnement…
C’est difficile. Tout le temps, où j’écrivais sur le blog, je m’intéressais pas mal à la façon dont les gens définissent les art zines, parce qu’il n’y a pas une seule définition que tout le monde utilise. C’est une sorte de point de départ, je pense que c’est plutôt le fait que l’artiste est impliqué dans le processus, mais ça ne veut pas dire qu’il doit tout faire du début à la fin. Je pense que c’est juste fabriqué à bas prix et aussi vendu à un prix très raisonnable.
C’était le point de départ, car il y avait beaucoup d’appels à participation à cette époque, mais il n’y avait pas de plateforme ou de site Web pour les découvrir tous en même temps. Tu tombais accidentellement sur une exposition, un appel, une foire ou autre, et l’idée était d’avoir un site Web où rassembler toutes ces informations. Pour avoir un point de départ pour les personnes qui étaient intéressées par l’édition de livres d’artistes.
Ce n’est pas une boutique. Nous vendons nos propres trucs, mais ça n’arrive pas si souvent. [Rires]
Il y a cinq ans, oui. Après avoir passé deux ans avec la machine Riso, on a pensé qu’il fallait monter une boutique. Parce que quand on a commencé à Halle, on avait une galerie avec huit autres artistes. Elle s’appelait dieschönestadt. On aimait vraiment organiser des expositions. Ça nous a mené à cette idée d’avoir un espace hybride : à la fois atelier, bureau, espace d’exposition et imprimerie aussi. On a donc vu comment ça se mettait en place, comment ça s’organisait dans cet espace. Plus tard, la bibliothèque de zine est arrivée.
Voici un zine photo de JB Institute appelé 29 Palms. Ce sont des photos argentiques prises depuis une voiture qui voyageait à travers les États-Unis. Je pense que c’est un hommage à un travail de Wilfried Lender qui a fait 29 Palms by Car.
On l’a imprimé directement pour l’artiste. En voici un autre appelé KAKAPO, par Anne Becker. Il est plus illustratif, très bien fait. C’est quelque chose sur lequel on a aimé travailler. Ensuite, nous faisons aussi beaucoup d’impressions d’artistes. Voici une affiche pour une exposition à Neurotitan, à Berlin. Celle-ci [l’autre] est pour Berghain…
Il existe aussi des machines Riso à deux couleurs, mais nous n’avons qu’une seule couleur. Nous croyons en l’unicolore ! Ça fait plus de travail, mais j’ai l’impression d’avoir beaucoup plus de contrôle qu’avec les machines bicolores.
C’est le début. Oui, on a une énorme collection de livres d’artistes. Le point de départ était d’acheter deux exemplaires de chaque livre Riso qui m’intéressait. Et c’est comme ça que la bibliothèque a commencé. Au début, on a beaucoup acheté, puis on a beaucoup échangé, et maintenant, on reçoit beaucoup de dons – et on échange toujours beaucoup.
À la base, on aimait l’idée de l’herbier, cette idée de collection de plantes fibreuses. On a tous les deux dû en faire un à l’école - je ne sais pas si tout le monde en fait à l’école. On a tous les deux dû le faire, et on avait vraiment aimé la façon dont on place les fleurs entre deux pages, comment on exerce une certaine pression dessus…
Peut-être. Mais il n’y avait qu’un seul exemplaire [rires]. Peut-être, par accident ! On aime l’idée de ces objets fragiles.
Donc, cette publication est faite par Nos Books. C’est également le travail de Son Ni, qui est la fondatrice de Nos Books et qui s’en occupe. Elle est imprimée en Riso, en or et en noir, il y a beaucoup de dessins. Ça s’appelle Travel et il s’agit évidemment d’une boule dorée qui voyage.
Le papier ressemble à du papier journal, c’est très délicat.
Oui. C’est une autre publication qu’elle a faite.
Non, pas seulement. Dans le cas de Travel, c’est son travail, mais dans le cas de cette dernière œuvre, c’est son travail et l’artiste l’a publiée dans sa maison d’édition.
Oui. Tu peux le lire comme un dossier d’artiste, parce que chaque artiste a trois ou quatre pages et il y a aussi un registre sur le côté où il y a les noms de tous les artistes.
Oui, c’est imprimé en laser sur du papier calque et en Riso sur un de ces délicats papiers taïwanais. La couverture est imprimée en offset.
Je pense que les problématiques sont différentes. Je crois qu’il s’agit d’un petit tirage de cent exemplaires. Souvent, tu fais de très petits tirages avec la Riso. Je pense qu’il y a un côté haptique, tu peux avoir un très beau papier bouffant et aussi une encre qui fonctionne très bien avec la typo et le papier. C’est quelque chose que tu ne peux pas avoir, par exemple, avec l’impression numérique parce que l’encre noire a l’air un peu brillante.
Oui, avec l’impression numérique, l’haptique n’est pas si intéressante. D’un autre côté, c’est aussi une question d’accès à la machine. Parce que tu fais tout par toi-même, sans t’embêter avec un imprimeur ou autre. Je pense que c’est aussi une question d’argent, car lorsque tu fais tout toi-même, tu n’as pas besoin de payer autant.
À propos de quoi ?
Je pense que faire de la Riso est rapide, tu as des résultats très, très rapidement, et c’est facile d’accès. C’est aussi très compact. Tu as juste besoin de cette machine, et tu n’as pas besoin de beaucoup d’espace pour cette machine. Ce qui était le plus important pour moi, c’est le résultat. Ce n’est vraiment pas comme une impression Xerox ou comme une impression offset… C’est quelque chose d’un peu hors du temps.
Berlin,
December 12th, 2016
I was born on an island in Germany. It was a former East part of Germany, and it was about 36 years ago. I was raised there.
It was in 2007. Franziska and I somehow stumbled into this phenomenon of self-publishing. Some of us were very inspired by the whole DIY scene, really taking care of the whole process from the idea to the final publication, and we started Gloria Glitzer in Halle. That was also the town where we studied art. I started with graphic design and then swapped into the fine arts to learn a lot of printing techniques. Franziska studied painting…
The first publication was a poster with black-and-white bitmap parts that looked like algorithms producing graphics, but it was handmade in Photoshop, drawing pixel by pixel. It deals with the idea of simulating algorithms or simulating computer programmes, but it was completely handmade. And it comes with small booklets. It was printed on a laser printer at this time. It must have been an A1 poster made of A4 sheets. We still have a few copies… It wasn’t the best seller.
Gloria Glitzer is not mentioned anywhere in this publication, so I think it was before. I can’t really remember when exactly we started it. The second publication was one with drawings by Franziska.
Yeah, I’m always inspired by the language of scientific drawings or diagrams, and I just adopted them.
No, it’s just a language. It is just the details I use: repetitions I see or very accurate and precise diagrams. It doesn’t have any scientific meaning at all.
Yeah, we are. We dedicated a publication to him. Actually, it was more of a photographic work, but in the end, it became Brick Wall. His works—or quotations of his work—often appear in our books.
Yeah, sure. As we have a Riso studio, maybe I can start by showing you a recent publication, because this is the first publication we printed on a Riso machine. It’s called Deal with Roy! and it was a homage to Roy Lichtenstein because, when we had a Riso machine, it was quite obvious to work with rasters. There were a lot of halftone rasterizations and quotations. Most of them were quotes by Roy Lichtenstein; some are quotes we just invented. The thing is, whenever he said the word “art,” we put “puff” instead…
That’s the first we published with the Riso machine. I think it’s the first publication where we really did a conceptual art zine. Others are art zines as well, but more with a graphic design background.
Yeah. We collaborate a lot with our publications. Often it works like that: one of us has an idea to work on, and then both of us think about how to realise it. We do the graphics together, I do the printing, and together we do the collating and binding. But it’s difficult to draw a border; who did what part? Because we do it together. Brainstorming is something we do together, and our ideas are sometimes different. Often, Franziska has better ideas, but yet our ideas grow together.
I selected The Constructs; there is an older and more graphical one. It’s one I did. Actually, it’s printed from Letraset. I work a lot with Letraset, but not with type, more with graphical details, or I just build graphic figures or abstract constructions from Letraset. It’s combined with computer drawings as well. It was completely made for the Riso. It plays a lot with space, and that’s why it’s printed on a very thin, so-called “bible” paper. You can see through the pages—through several layers.
The starting point was the one that every student of an art school has: you do your degree, you finish school, you leave the school, and at this point you don’t have access to any of the workshops of the school anymore. At this point, you really realise the loss. We experienced this, and we were looking a lot for graphic reproduction techniques that are very easy to access and also very compact because it was impossible to afford a real complete infrastructure like screen printing. I did a lot of screen-printing for my degree, so that was the first direction I looked at, but I didn’t find anything. For me, it was also never a solution to go to one of those shared spaces because, even though you pay very little, you pay at least an amount every day to use the machines, the papers, or the materials… And this always puts me under high pressure. It was impossible to just test things out.
The thing is, when I first did Risograph prints, it reminded me more of lithography (stone printing), because this was also something I did a lot in my time at the art school. On the other hand, the Riso has a lot to do with screen printing; preparing the files could be compared to screen printing because it’s also a stencil that’s produced, and so on. So, it was actually the perfect machine. It was very compact—just one by one square metre.
In the first two years, we bought a very cheap Riso on eBay. Most people bought their first machine like that. We were at Franziska’s studio, and there we printed a lot of stuff—a lot of stationery stuff, our first artists’ books, and art zines. Most of the time, it was just for us because we wanted to know the machine very well, how it works…
That’s difficult. All the time, when I was writing on the blog, I was interested as well in how people define art zines, because there wasn’t one definition that everybody used. It’s kind of a starting point; I think it’s more about the fact that the artist is involved in the process, but that doesn’t mean that he has to do everything from the beginning to the end. I think it’s just cheaply made, and also sold for a very reasonable price.
This was a starting point, because there were a lot of open calls at this time, but there wasn’t a platform or a website to find them all at once. You accidentally stumbled over an exhibition, an open call, a fair, or whatever, and the idea was to have a website where I could bring together all this information. To have a starting point for the people who were interested in publishing artists’ books.
It’s not a shop. We’re selling our own stuff, but it doesn’t happen that often. [Laughs]
Five years ago, yes. After we spent two years with the Risograph machine, we thought we had to set up a shop. Because when we started in Halle, we had a gallery with eight other artists. It was called Dieschönestadt. We really enjoyed doing exhibitions. It led to this idea of having a hybrid space: to have a studio, an office, an exhibition space, and a print shop as well. So we saw how it would come together and how it manifested in this room. Later, the zine library came.
Here is a photo zine by the JB Institute called 29 Palms. These are analogue photographs taken from a car travelling through the US. I think it was a homage to a work by Wilfried Lender, who did 29 Palms by Car.
It was printed directly for the artist. Here is another one called KAKAPO. It is more illustrative, by Anne Becker, and very lovely made. That’s something we enjoyed working on. Then we do a lot of artists’ prints as well. Here is a poster for an exhibition at Neurotitan in Berlin. This [other one] is for Berghain…
There are also two-colour Riso machines, but we only have one-colour. We believe in one- colour! It makes more work, but I have the feeling that I have much more control than with two-colour machines.
It’s been the beginning. Yes, we have a huge artists’ books collection. The starting point was to buy two copies of each Riso book I was interested in. And that’s how the library started. At the beginning, we bought a lot, and then we swapped a lot, and now we get a lot of donations and still swap a lot.
Basically, we liked the idea of the herbarium—this idea of collecting fibre plants. We both had to do one in school—I don’t know if everybody had to do it in school. We both had to, and we really liked how we put the flowers between two pages and how we put some pressure on it…
Maybe. But it was only one copy [laughs]. Maybe, accidentally! We like the idea of these fragile objects.
So, this publication is by Nos Books. It’s also done by Son Ni; she is the founder of Nos Books and also the person who is in charge of it. It is also Riso-printed, in gold and black, and there are a lot of drawings. It’s called Travel and obviously it is about a golden ball travelling.
The paper looks like a newspaper print, and it’s very delicate.
Yes. Here is another publication she did.
No, not only. In the case of Travel, it’s her work, but in the case of this last work, this is her work, and the artist published it at her publishing house.
Yes. You can read it like an artist file, because each artist has three to four pages, and there is also a register on the side where there are the names of all the artists.
Yes, it’s laser printed on tracing paper, and also Riso printed on one of those delicate Taiwanese papers. The cover is printed in offset.
I think there are different issues. I believe this is a little print run of one hundred. Often, you will do very low printruns with the Riso. I think of the haptics on one side, you want to have a very nice rough paper and also an ink that works very good with the type and the paper. That’s something you can’t have, for example, with digital print because the black ink looks a little bit glossy.
Yeah, with digital print, the haptics are not so interesting. On the other end, it’s also because of the access to the machine that you have. Because you just do everything on your own, without messing around with the print house or anything. I think it’s also a money issue, because when you do everything on your own, you don’t have to pay as much.
About what? [Laughs]
I think that doing Riso is quick; you have your results very, very quickly, and it’s easy to access. It’s also very compact. You just need this machine, and you don’t need a lot of space for this machine. What was most important to me was what it looked like. It’s really not like Xerox printing or offset printing… It’s something out of time.