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Berlin,

le 12 décembre 2016

Gloria Glitzer est un collectif de micro-édition de zines d’art et de livres d’artistes fondée en 2007 par les artistes et designers Franziska Brandt et Moritz Grünke. Ils se sont rencontrés lorsqu’ils étudiaient les beaux-arts et le graphisme à Halle, où ils ont obtenu leur diplôme en 2008. De 2008 à 2012, ils ont fait partie du centre d’art dieschönestadt à Halle jusqu’à sa fermeture. Moritz a également fondé artzines.de, un blog dédié aux artistes qui pratiquent l’autoédition.
Ce blog est l’une des rares occurrences du terme « artzine » en ligne avant que je crée artzines.info. J’ai donc voulu rencontrer la personne derrière ce site et lui demander pourquoi il était important pour lui d’utiliser le terme artzine.
Je suis allé lui rendre visite à We Make It, l’atelier de risographie et espace d’exposition que Franziska et lui animent depuis 2012 à Berlin. Leur espace accueille également l’Herbarium Riso, une archive publique de publications d’artistes imprimées en Riso.

Moritz, peux-tu commencer par te présenter ? J’aimerais commencer par le tout début… Où es-tu né ? Je suis né il y a environ 36 ans sur une île en Allemagne qui était anciennement en Allemagne de l’Est. J’ai grandi là-bas.

Tu as par la suite étudié l’art et le design. Quand as-tu commencé à t’autoéditer ?

C’était en 2007. Franziska et moi sommes tombés, par hasard dans ce phénomène et dans l’auto-édition. Certains d’entre nous étaient très inspirés par toute la scène DIY, s’occupant vraiment de tout le processus, de l’idée à la publication finale, et nous avons lancé Gloria Glitzer à Halle, la ville où nous avons étudié l’art. J’ai commencé par le graphisme, puis j’ai changé pour les beaux-arts pour apprendre plusieurs techniques d’impression. Franziska a étudié la peinture…

À quoi ressemblait votre première publication ?

La première publication était une affiche avec des parties en noir et blanc qui ressemblaient à des algorithmes produisant des graphiques genre bitmap, mais elle a été faite à la main dans Photoshop, en dessinant pixel par pixel. Ça parlait de cette idée de simuler des algorithmes ou des programmes informatiques, mais elle a été entièrement faite à la main. Et elle est accompagnée de petits livrets. Il a été imprimé sur une imprimante laser à cette époque. Il devait s’agir d’un poster A1 fait de feuilles A4. Nous en avons encore quelques exemplaires… Ce n’est pas notre meilleure vente.

C’était déjà avec Gloria Glitzer ou c’était avant ?

Gloria Glitzer n’est mentionnée nulle part dans cette publication, donc je pense que c’était avant. Je ne me souviens pas vraiment quand exactement nous l’avons commencé. La deuxième publication, c’était des dessins de Franziska.

Donc, ce genre de dessins d’algorithmes minimalistes est assez représentatif de tes œuvres d’art et de tes publications. Peux-tu nous parler un peu de ton travail et de la façon dont tu le réalises ?

Oui, je suis toujours inspiré par le langage des dessins ou des diagrammes scientifiques et je les ai simplement adoptés.

Il s’agit donc de diagrammes et d’algorithmes réels ?

Non, c’est juste un langage. Ce sont juste les détails que j’utilise : des répétitions que je vois ou des diagrammes très précis et exacts. Cela n’a pas du tout de signification scientifique.

Tu dois donc être un fan de Sol LeWitt ?

Oui, nous le sommes. On lui a consacré une publication. En fait, c’était plutôt un travail photographique, mais à la fin, c’est devenu Brick Wall. Ses œuvres – ou des citations de ses œuvres – apparaissent souvent dans nos livres.

Le premier projet que tu as lancé est Gloria Glitzer. Tu me disais que l’année prochaine, cela ferait dix ans. Peux-tu nous montrer quelques publications ?

Oui, bien sûr. Comme nous avons un atelier de risographie, je peux peut-être commencer par te montrer une publication récente, car c’est la première publication que nous avons imprimée sur une machine Riso. Elle s’appelle Deal with Roy! et c’est un hommage à Roy Lichtenstein, car lorsqu’on a eu une machine Riso, c’était assez évident de travailler avec des trames. C’était beaucoup de rastérisations en trames de demi-teinte et de citations. La plupart d’entre elles étaient des citations de Roy Lichtenstein, certaines sont des citations que nous avons juste inventées. Le truc, c’est qu’à chaque fois qu’apparait le mot “art”, on a mis “puff” à la place…

C’est le premier projet que tu as publié avec la machine Riso ?

C’est le premier que nous avons publié avec la machine Riso. Je pense que c’est la première publication où on a vraiment fait un zine d’art conceptuel. Les autres sont des zines d’art aussi, mais plus avec un fond de design graphique.

Donc c’est quelque chose que tu as fait avec Franziska, et c’est une collaboration entre vous deux ?

Oui. On collabore beaucoup sur nos publications. Souvent, ça se passe comme ça : l’un de nous a une idée sur laquelle travailler, et ensuite, on réfléchit tous les deux à la façon de la réaliser. On fait le graphisme ensemble, je m’occupe de l’impression, et ensemble nous faisons l’assemblage et la reliure. Mais c’est difficile de tracer une frontière ; qui a fait quelle partie ? Parce que nous le faisons ensemble. On fait le brainstorming ensemble, et nos idées sont parfois différentes. Souvent, Franziska a de meilleures idées, mais ensuite, nos idées grandissent ensemble.

Tu peux nous montrer les autres publications de Gloria Glitzer que tu as sélectionnées ?

J’ai sélectionné The Constructs, il est plus ancien et plus graphique. C’est une de mes publications. En fait, elle est imprimée à partir de Letraset. Je travaille beaucoup avec des décalcomanies Letraset, mais pas avec des caractères, plutôt avec des détails graphiques où je construis simplement des figures graphiques ou des constructions abstraites à partir de Letraset. Je combine avec des dessins sur ordinateur. C’est entièrement conçu pour la Riso, en jouant beaucoup avec l’espace, et c’est pourquoi je l’ai imprimé sur un papier très fin, on appelle ça du papier bible. On peut voir à travers les pages, à travers plusieurs couches.

Quand as-tu choisi de travailler avec l’impression Riso ?

Le point de départ était celui qu’a tout étudiant d’une école d’art : tu fais ton diplôme, tu finis l’école, tu quittes l’école et à ce moment-là, tu n’as plus accès à aucun des ateliers de l’école. À ce moment-là, tu réalises vraiment ce que tu as perdu. On a vécu ça, et on a beaucoup cherché des techniques de reproduction graphique qui soient très faciles d’accès et aussi très compactes, car c’était impossible de se payer une véritable infrastructure complète comme pour la sérigraphie. J’avais fait beaucoup de sérigraphie pour mon diplôme, donc c’est la première direction que j’ai envisagée, mais je n’ai rien trouvé. Pour moi, ce n’était pas non plus une solution d’aller dans un de ces ateliers partagés parce que même si tu paies très peu, tu paies au moins une somme chaque jour pour utiliser les machines, les papiers ou les matériaux… Et ça me met toujours la pression. C’est pas possible de simplement tester les choses.

C’était donc un moyen d’obtenir un résultat qui serait en quelque sorte similaire à la sérigraphie, mais de manière beaucoup plus compacte.

Le truc, c’est que lorsque j’ai fait mes premières impressions en Riso, ça me rappelait plus la lithographie (impression sur pierre), car c’est aussi quelque chose que j’ai beaucoup pratiqué en école d’art. D’un autre côté, la Riso a beaucoup à voir avec la sérigraphie ; la préparation des fichiers est comparable à la sérigraphie, car c’est aussi un pochoir qui est produit, et ainsi de suite. Donc, c’était en réalité la machine parfaite. Elle est très compacte, juste un mètre carré sur un mètre carré.

Après avoir investi dans la machine, as-tu commencé à imprimer pour d’autres personnes ?

Les deux premières années, nous avons acheté une Riso très bon marché sur eBay. La plupart des gens achètent leur première machine comme ça. Nous étions dans l’atelier de Franziska, et c’est là que nous avons imprimé beaucoup de choses, beaucoup de papeterie, nos premiers livres d’artistes et zines artistiques. La plupart du temps, c’était juste pour nous, car on voulait se familiariser avec la machine, son fonctionnement…

Tu utilises le terme art zines et c’est l’une des raisons pour lesquelles je voulais vraiment te rencontrer. Parce que tu as créé artzines.de. Pourquoi as-tu choisi d’utiliser ce terme et que représente-t-il ?

C’est difficile. Tout le temps, où j’écrivais sur le blog, je m’intéressais pas mal à la façon dont les gens définissent les art zines, parce qu’il n’y a pas une seule définition que tout le monde utilise. C’est une sorte de point de départ, je pense que c’est plutôt le fait que l’artiste est impliqué dans le processus, mais ça ne veut pas dire qu’il doit tout faire du début à la fin. Je pense que c’est juste fabriqué à bas prix et aussi vendu à un prix très raisonnable.

Et aussi, peut-être que ton but, à travers ce blog, était de faire circuler beaucoup d’informations utiles sur les foires et les gens qui font ça. Peut-être que l’idée derrière artzines.de est aussi le réseau et la mise en contact des gens au sein d’une communauté.

C’était le point de départ, car il y avait beaucoup d’appels à participation à cette époque, mais il n’y avait pas de plateforme ou de site Web pour les découvrir tous en même temps. Tu tombais accidentellement sur une exposition, un appel, une foire ou autre, et l’idée était d’avoir un site Web où rassembler toutes ces informations. Pour avoir un point de départ pour les personnes qui étaient intéressées par l’édition de livres d’artistes.

On a évoqué Gloria Glitzer, artzines.de, et maintenant nous sommes dans votre atelier/boutique/imprimerie/….

Ce n’est pas une boutique. Nous vendons nos propres trucs, mais ça n’arrive pas si souvent. [Rires]

Ça s’appelle We Make It, et tu as ouvert il y a cinq ans, tu disais ?

Il y a cinq ans, oui. Après avoir passé deux ans avec la machine Riso, on a pensé qu’il fallait monter une boutique. Parce que quand on a commencé à Halle, on avait une galerie avec huit autres artistes. Elle s’appelait dieschönestadt. On aimait vraiment organiser des expositions. Ça nous a mené à cette idée d’avoir un espace hybride : à la fois atelier, bureau, espace d’exposition et imprimerie aussi. On a donc vu comment ça se mettait en place, comment ça s’organisait dans cet espace. Plus tard, la bibliothèque de zine est arrivée.

We Make It est aussi ton nom en tant qu’imprimeur. As-tu préparé certaines choses que tu as imprimées ?

Voici un zine photo de JB Institute appelé 29 Palms. Ce sont des photos argentiques prises depuis une voiture qui voyageait à travers les États-Unis. Je pense que c’est un hommage à un travail de Wilfried Lender qui a fait 29 Palms by Car.

C’est donc un projet que tu n’as pas publié, mais que tu as juste imprimé pour l’artiste ?

On l’a imprimé directement pour l’artiste. En voici un autre appelé KAKAPO, par Anne Becker. Il est plus illustratif, très bien fait. C’est quelque chose sur lequel on a aimé travailler. Ensuite, nous faisons aussi beaucoup d’impressions d’artistes. Voici une affiche pour une exposition à Neurotitan, à Berlin. Celle-ci [l’autre] est pour Berghain…

Pour les personnes qui ne le savent pas, [la risographie] fonctionne comme la sérigraphie. Tu dois imprimer une fois pour chaque couleur et chaque couleur est séparée dans l’image.

Il existe aussi des machines Riso à deux couleurs, mais nous n’avons qu’une seule couleur. Nous croyons en l’unicolore ! Ça fait plus de travail, mais j’ai l’impression d’avoir beaucoup plus de contrôle qu’avec les machines bicolores.

Lorsque vous avez créé cet endroit, tu as participé à de nombreuses foires en tant que Gloria Glitzer, et tu as peut-être échangé ou acheté beaucoup de publications imprimées sur Riso… Est-ce ainsi que l’archive Herbarium Riso a commencé ?

C’est le début. Oui, on a une énorme collection de livres d’artistes. Le point de départ était d’acheter deux exemplaires de chaque livre Riso qui m’intéressait. Et c’est comme ça que la bibliothèque a commencé. Au début, on a beaucoup acheté, puis on a beaucoup échangé, et maintenant, on reçoit beaucoup de dons – et on échange toujours beaucoup.

Pourquoi cela s’appelle-t-il ainsi ?

À la base, on aimait l’idée de l’herbier, cette idée de collection de plantes fibreuses. On a tous les deux dû en faire un à l’école - je ne sais pas si tout le monde en fait à l’école. On a tous les deux dû le faire, et on avait vraiment aimé la façon dont on place les fleurs entre deux pages, comment on exerce une certaine pression dessus…

C’était peut-être votre premier acte de publication, de création d’un livre ?

Peut-être. Mais il n’y avait qu’un seul exemplaire [rires]. Peut-être, par accident ! On aime l’idée de ces objets fragiles.

Oui, des spécimens rares que tu dois garder et dont tu dois prendre soin. Donc celui-ci [il montre un autre livre], par exemple, est très délicat et pas rare.

Donc, cette publication est faite par Nos Books. C’est également le travail de Son Ni, qui est la fondatrice de Nos Books et qui s’en occupe. Elle est imprimée en Riso, en or et en noir, il y a beaucoup de dessins. Ça s’appelle Travel et il s’agit évidemment d’une boule dorée qui voyage.

C’est très beau.

Le papier ressemble à du papier journal, c’est très délicat.

Et celle-ci a été publiée par elle ?

Oui. C’est une autre publication qu’elle a faite.

Mais ce n’est pas son travail ?

Non, pas seulement. Dans le cas de Travel, c’est son travail, mais dans le cas de cette dernière œuvre, c’est son travail et l’artiste l’a publiée dans sa maison d’édition.

Donc, c’est comme un dossier ?

Oui. Tu peux le lire comme un dossier d’artiste, parce que chaque artiste a trois ou quatre pages et il y a aussi un registre sur le côté où il y a les noms de tous les artistes.

Et c’est imprimé à la fois sur du papier calque et sur d’autres papiers ?

Oui, c’est imprimé en laser sur du papier calque et en Riso sur un de ces délicats papiers taïwanais. La couverture est imprimée en offset.

J’avais une question sur Unit parce que… C’est de la littérature ? C’est imprimé en noir et blanc, alors pourquoi imprimer en noir et blanc en Riso alors que ça pourrait être imprimé dans une photocopieuse ordinaire ?

Je pense que les problématiques sont différentes. Je crois qu’il s’agit d’un petit tirage de cent exemplaires. Souvent, tu fais de très petits tirages avec la Riso. Je pense qu’il y a un côté haptique, tu peux avoir un très beau papier bouffant et aussi une encre qui fonctionne très bien avec la typo et le papier. C’est quelque chose que tu ne peux pas avoir, par exemple, avec l’impression numérique parce que l’encre noire a l’air un peu brillante.

Il y a donc un toucher spécial.

Oui, avec l’impression numérique, l’haptique n’est pas si intéressante. D’un autre côté, c’est aussi une question d’accès à la machine. Parce que tu fais tout par toi-même, sans t’embêter avec un imprimeur ou autre. Je pense que c’est aussi une question d’argent, car lorsque tu fais tout toi-même, tu n’as pas besoin de payer autant.

Y a-t-il autre chose que tu veux ajouter ?

À propos de quoi ?

Sur la vie ! Sur les choses, sur l’édition… Pourquoi penses-tu que les gens choisissent d’imprimer en Riso ? Je n’ai pas posé de question sur les couleurs et le fait qu’on trouve surtout du dessin.

Je pense que faire de la Riso est rapide, tu as des résultats très, très rapidement, et c’est facile d’accès. C’est aussi très compact. Tu as juste besoin de cette machine, et tu n’as pas besoin de beaucoup d’espace pour cette machine. Ce qui était le plus important pour moi, c’est le résultat. Ce n’est vraiment pas comme une impression Xerox ou comme une impression offset… C’est quelque chose d’un peu hors du temps.

Ok, parfait.

Berlin,

December 12th, 2016

Gloria Glitzer is a small press for art zines and artists’ books founded in 2007 and operated by the artists and designers Franziska Brandt and Moritz Grünke. They met when they studied fine arts and graphics in Halle, and both got their degrees in 2008. From 2008 to 2012, they were part of the off-space dieschönestadt in Halle until it’s closing. Moritz also founded artzines.de, a blog dedicated to self-publishing artists.
This blog is one of the few occurrences of the term “artzine” online before I created artzines.info, so I wanted to meet the man behind the website and to ask him why it was important for him to use the term artzine.
I went to visit him at We Make It, the Riso printing studio and exhibition space that Franziska and he have been running since 2012 in Berlin. Their space also hosts the Herbarium Riso, a public library of Risograph printed artists’ publications.
Moritz, can you start by introducing yourself? I’d like to start from the very beginning… Where were you born?

I was born on an island in Germany. It was a former East part of Germany, and it was about 36 years ago. I was raised there.

Then you studied art and design. When did you start self-publishing?

It was in 2007. Franziska and I somehow stumbled into this phenomenon of self-publishing. Some of us were very inspired by the whole DIY scene, really taking care of the whole process from the idea to the final publication, and we started Gloria Glitzer in Halle. That was also the town where we studied art. I started with graphic design and then swapped into the fine arts to learn a lot of printing techniques. Franziska studied painting…

What did your first publication look like?

The first publication was a poster with black-and-white bitmap parts that looked like algorithms producing graphics, but it was handmade in Photoshop, drawing pixel by pixel. It deals with the idea of simulating algorithms or simulating computer programmes, but it was completely handmade. And it comes with small booklets. It was printed on a laser printer at this time. It must have been an A1 poster made of A4 sheets. We still have a few copies… It wasn’t the best seller.

Was that already with Gloria Glitzer, or was it before?

Gloria Glitzer is not mentioned anywhere in this publication, so I think it was before. I can’t really remember when exactly we started it. The second publication was one with drawings by Franziska.

So, this sort of minimalist algorithm drawings are what your artworks and publications look like. Can you tell us a bit about your work and how you do it?

Yeah, I’m always inspired by the language of scientific drawings or diagrams, and I just adopted them.

So are their actual diagrams and algorithms?

No, it’s just a language. It is just the details I use: repetitions I see or very accurate and precise diagrams. It doesn’t have any scientific meaning at all.

So you must be a Sol LeWitt fan?

Yeah, we are. We dedicated a publication to him. Actually, it was more of a photographic work, but in the end, it became Brick Wall. His works—or quotations of his work—often appear in our books.

The first project that you started was Gloria Glitzer. You were telling me that next year it would be ten years. Can you show us a couple publications?

Yeah, sure. As we have a Riso studio, maybe I can start by showing you a recent publication, because this is the first publication we printed on a Riso machine. It’s called Deal with Roy! and it was a homage to Roy Lichtenstein because, when we had a Riso machine, it was quite obvious to work with rasters. There were a lot of halftone rasterizations and quotations. Most of them were quotes by Roy Lichtenstein; some are quotes we just invented. The thing is, whenever he said the word “art,”  we put “puff” instead…

Is that the first project that you published with the Riso machine?

That’s the first we published with the Riso machine. I think it’s the first publication where we really did a conceptual art zine. Others are art zines as well, but more with a graphic design background.

So that’s something that you did with Franziska, and this is a collaboration between the two of you?

Yeah. We collaborate a lot with our publications. Often it works like that: one of us has an idea to work on, and then both of us think about how to realise it. We do the graphics together, I do the printing, and together we do the collating and binding. But it’s difficult to draw a border; who did what part? Because we do it together. Brainstorming is something we do together, and our ideas are sometimes different. Often, Franziska has better ideas, but yet our ideas grow together.

Can you show us the other publications of Gloria Glitzer that you selected?

I selected The Constructs; there is an older and more graphical one. It’s one I did. Actually, it’s printed from Letraset. I work a lot with Letraset, but not with type, more with graphical details, or I just build graphic figures or abstract constructions from Letraset. It’s combined with computer drawings as well. It was completely made for the Riso. It plays a lot with space, and that’s why it’s printed on a very thin, so-called “bible” paper. You can see through the pages—through several layers.

When did you choose to work with Riso printing?

The starting point was the one that every student of an art school has: you do your degree, you finish school, you leave the school, and at this point you don’t have access to any of the workshops of the school anymore. At this point, you really realise the loss. We experienced this, and we were looking a lot for graphic reproduction techniques that are very easy to access and also very compact because it was impossible to afford a real complete infrastructure like screen printing. I did a lot of screen-printing for my degree, so that was the first direction I looked at, but I didn’t find anything. For me, it was also never a solution to go to one of those shared spaces because, even though you pay very little, you pay at least an amount every day to use the machines, the papers, or the materials… And this always puts me under high pressure. It was impossible to just test things out.

So it was a way to have a result that would somehow be similar to silkscreen but in a very compact way.

The thing is, when I first did Risograph prints, it reminded me more of lithography (stone printing), because this was also something I did a lot in my time at the art school. On the other hand, the Riso has a lot to do with screen printing; preparing the files could be compared to screen printing because it’s also a stencil that’s produced, and so on. So, it was actually the perfect machine. It was very compact—just one by one square metre.

After you invested in the machine, did you start printing for others?

In the first two years, we bought a very cheap Riso on eBay. Most people bought their first machine like that. We were at Franziska’s studio, and there we printed a lot of stuff—a lot of stationery stuff, our first artists’ books, and art zines. Most of the time, it was just for us because we wanted to know the machine very well, how it works…

You use the term art zines and that’s one of the reasons why I really wanted to meet you. Because you created artzines.de. Why did you choose to use this term, and what does it stand for?

That’s difficult. All the time, when I was writing on the blog, I was interested as well in how people define art zines, because there wasn’t one definition that everybody used. It’s kind of a starting point; I think it’s more about the fact that the artist is involved in the process, but that doesn’t mean that he has to do everything from the beginning to the end. I think it’s just cheaply made, and also sold for a very reasonable price.

And also, maybe your goal, through this blog, was to carry a lot of useful information about fairs and people who were doing that. Maybe, the idea behind artzines.de is also the network and putting people in contact within the community.

This was a starting point, because there were a lot of open calls at this time, but there wasn’t a platform or a website to find them all at once. You accidentally stumbled over an exhibition, an open call, a fair, or whatever, and the idea was to have a website where I could bring together all this information. To have a starting point for the people who were interested in publishing artists’ books.

So we’ve talked about Gloria Glitzer, we’ve talked about artzines.de, and now we’re standing in your studio/shop/print shop/…

It’s not a shop. We’re selling our own stuff, but it doesn’t happen that often. [Laughs]

It’s called We Make It, and you opened five years ago, you said?

Five years ago, yes. After we spent two years with the Risograph machine, we thought we had to set up a shop. Because when we started in Halle, we had a gallery with eight other artists. It was called Dieschönestadt. We really enjoyed doing exhibitions. It led to this idea of having a hybrid space: to have a studio, an office, an exhibition space, and a print shop as well. So we saw how it would come together and how it manifested in this room. Later, the zine library came.

We Make It is also your name as a printer. Did you print some of the things that you prepare?

Here is a photo zine by the JB Institute called 29 Palms. These are analogue photographs taken from a car travelling through the US. I think it was a homage to a work by Wilfried Lender, who did 29 Palms by Car.

So this is something you did not publish, but that you directly printed for the artist?

It was printed directly for the artist. Here is another one called KAKAPO. It is more illustrative, by Anne Becker, and very lovely made. That’s something we enjoyed working on. Then we do a lot of artists’ prints as well. Here is a poster for an exhibition at Neurotitan in Berlin. This [other one] is for Berghain…

For people who don’t know, [Risograph] works like silkscreen. You have to print one time for each colour, and each colour is separated in the picture.

There are also two-colour Riso machines, but we only have one-colour. We believe in one- colour! It makes more work, but I have the feeling that I have much more control than with two-colour machines.

When you started this place, you participated in a lot of fairs as Gloria Glitzer, and maybe you traded or bought a lot of Riso printed publications… Is that how your archive started?

It’s been the beginning. Yes, we have a huge artists’ books collection. The starting point was to buy two copies of each Riso book I was interested in. And that’s how the library started. At the beginning, we bought a lot, and then we swapped a lot, and now we get a lot of donations and still swap a lot.

Can you show us some stuff from the collection? It’s called Herbarium Riso. Why is it called like that?

Basically, we liked the idea of the herbarium—this idea of collecting fibre plants. We both had to do one in school—I don’t know if everybody had to do it in school. We both had to, and we really liked how we put the flowers between two pages and how we put some pressure on it…

Maybe it was your first act of publishing—making a book?

Maybe. But it was only one copy [laughs]. Maybe, accidentally! We like the idea of these fragile objects.

Yeah, rare specimens that you have to keep and take care of. So this one [points at another book], for example, is very delicate and not rare.

So, this publication is by Nos Books. It’s also done by Son Ni; she is the founder of Nos Books and also the person who is in charge of it. It is also Riso-printed, in gold and black, and there are a lot of drawings. It’s called Travel and obviously it is about a golden ball travelling.

It’s very beautiful.

The paper looks like a newspaper print, and it’s very delicate.

And this one was published by her?

Yes. Here is another publication she did.

But it’s not her work?

No, not only. In the case of Travel, it’s her work, but in the case of this last work, this is her work, and the artist published it at her publishing house.

So, it’s like a file?

Yes. You can read it like an artist file, because each artist has three to four pages, and there is also a register on the side where there are the names of all the artists.

And it’s printed both on tracing paper and on some other papers?

Yes, it’s laser printed on tracing paper, and also Riso printed on one of those delicate Taiwanese papers. The cover is printed in offset.

I had a question about Unit because… Is it literature? It’s printed in black-and-white, so why would you print black-and-white in Riso when it could be printed on a regular photocopier?

I think there are different issues. I believe this is a little print run of one hundred. Often, you will do very low printruns with the Riso. I think of the haptics on one side, you want to have a very nice rough paper and also an ink that works very good with the type and the paper. That’s something you can’t have, for example, with digital print because the black ink looks a little bit glossy.

So there is a special touch.

Yeah, with digital print, the haptics are not so interesting. On the other end, it’s also because of the access to the machine that you have. Because you just do everything on your own, without messing around with the print house or anything. I think it’s also a money issue, because when you do everything on your own, you don’t have to pay as much.

Is there something else you want to add?

About what? [Laughs]

About life! About stuff, about publishing… Why do you think people choose to print in Riso? I didn’t ask any questions about the colours or the fact that it is mostly drawing-based.

I think that doing Riso is quick; you have your results very, very quickly, and it’s easy to access. It’s also very compact. You just need this machine, and you don’t need a lot of space for this machine. What was most important to me was what it looked like. It’s really not like Xerox printing or offset printing… It’s something out of time.

Okay, perfect.
Multiplex Under Construction
Franziska Brandt & Moritz Grünke, *Multiplex Under Construction*, Berlin, Gloria Glitzer, 2016, 19 x 28 cm, Risographie, 24 pp., 150 exemplaires. Franziska Brandt & Moritz Grünke, *Multiplex Under Construction*, Berlin, Gloria Glitzer, 2016, 19 x 28 cm, Riso printing, 24 pp., 150 copies.
The Non
Franziska Brandt & Moritz Grünke, *The Non*, Berlin, Gloria Glitzer, 2016, 19 x 28 cm, Risographie, 24 pp., 150 exemplaires. Franziska Brandt & Moritz Grünke, *The Non*, Berlin, Gloria Glitzer, 2016, 19 x 28 cm, Riso printing, 24 pp., 150 copies.
Thrown Into the Sea, Fig. 1-23
Franziska Brandt & Moritz Grünke, *Thrown Into the Sea, Fig. 1-23*, Berlin, Gloria Glitzer, 2016, 20 x 27,5 cm, Risographie, 52 pp., 100 exemplaires (2e édition). Franziska Brandt & Moritz Grünke, *Thrown Into the Sea, Fig. 1-23*, Berlin, Gloria Glitzer, 2016, 20 x 27,5 cm, Riso printing, 52 pp., 100 copies (2nd edition).
The book as the future of the past
Franziska Brandt & Moritz Grünke, *The book as the future of the past*, Berlin, Gloria Glitzer, 2015, 10 x 13,5 cm, Risographie, 8 pp., 200 exemplaires. Franziska Brandt & Moritz Grünke, *The book as the future of the past*, Berlin, Gloria Glitzer, 2015, 10 x 13,5 cm, Riso printing, 8 pp., 200 copies.
I even tidied up my room, mom!
Moritz Gruenke, *I even tidied up my room, mom!*, Berlin, Gloria Glitzer, sans date, Risographie, 14,8 x 21 cm, 50 pp., 75 exemplaires (troisième impression). Moritz Gruenke, *I even tidied up my room, mom!*, Berlin, Gloria Glitzer, no date, Riso printing, 14,8 x 21 cm, 50 pp., 75 copies (third printing).
We Make It & Herbarium Riso
We Make It & Herbarium Riso en 2016 We Make It & Herbarium Riso in 2016