Par email,
le 17 août 2016
je m’appelle fumiko imano. Femme de 42 ans. Je me considère comme « artiste ».
je préfère les appeler des « livres autoédités », car je ne savais pas que ça s’appelait zine quand j’ai commencé à en faire, et les « zines » sont trop populaires de nos jours, alors je ne souhaite pas que mes livres en fassent partie. dans mon livre, tu peux trouver ma vie, mais tu la verras à ta façon.
je fais des livres, car je ne connaissais aucun éditeur qui voulait publier mon travail, et c’était rapide et facile de faire un livre par moi-même. (attendre est la chose la plus détestable pour moi.) de cette façon, je pouvais avoir une liberté totale. mes livres sont des sortes de sculptures appelées « livre ». si on fait une exposition, il faut se rendre sur place, alors que les livres peuvent voler n’importe où et être ta propre exposition itinérante.
au tout début, c’était une question de reconnaissance pour moi-même, car j’avais (j’ai) des complexes concernant mon apparence. quand j’ai étudié la photographie de mode, je ne pouvais pas collaborer avec qui que ce soit, car j’étais une personne tellement possessive que je ne voulais pas donner le crédit à quelqu’un d’autre. parce que je croyais fermement que si je collaborais avec quelqu’un d’autre, ce ne serait plus mon travail. de plus, si je me prends en photo, je peux le faire n’importe quand, à n’importe quel moment… à force de se répéter, se voir est devenu une sorte de thérapie…
si tu aimes faire une chose, il y aura un moment où tu détesteras le faire. je déteste aussi parfois les autoportraits. c’est une question d’amour et de haine…
By email,
August 17th, 2016
i’m fumiko imano. 42 years old. woman. I call myself “artist.”
i prefer to call them “self-published books“ because I didn’t know it was called zine when I started making them, and “zines” are too popular these days, so I don’t want my books to be one of them. in my book, you can find my life, but you will see it in your own way.
i make books because I didn’t know any publishers who would publish my work, and it was quick and easy to make a book by myself. (waiting is the most hateful thing for me.) this way, I could have complete freedom in it. my books are some kind of sculpture called “book.” if one makes an exhibition, you have to go to the place, whereas books can fly anywhere and be your own travelling exhibition.
in the very beginning, it was for self-recognition because I had (have) complexes about my appearance. when I studied fashion photography, I couldn’t collaborate with anybody because I was such a self possessive person that I didn’t want to give credit to anybody else. it was because I strongly believed that if I collaborated with somebody else, it would no longer be my work. also, if I take pictures of myself, I can shoot them anytime, at any moment… through the repetition, seeing myself became a kind of therapy…
if you love doing one thing, there will be a time when you will hate what you are doing. i also hate self-portraits sometimes. it is about love and hate…