Par e-mail,
le 10 août,
2017
Je viens de São Paulo au Brésil. Je vis actuellement à Porto Alegre.
Je travaille dans le design graphique, l’illustration, la bande dessinée. Je suis impliqué dans les arts visuels et il y a une galerie qui me représente à Porto Alegre et à São Paulo. J’étais passionné de bandes dessinées dès l’enfance. Je dessinais toute la journée.
Je ne savais pas exactement ce que j’allais faire pour vivre, mais comme je n’ai jamais cessé de dessiner, je suppose qu’une décision a été prise, même si je ne l’ai pas prise moi-même. J’ai créé le magazine Brigitte avec mon ami Newton Foot quand j’étais à l’université. Il n’a duré qu’un seul numéro.
En plus de l’éditer, j’y ai publié des bandes dessinées, des illustrations et j’ai fait le design graphique. Je crois que c’était un peu mon école. J’ai continué à faire tout ça depuis lorsque l’occasion s’est présentée. Quand l’occasion ne se présente pas, je crée les conditions nécessaires. Vers la fin des années 1990, j’ai créé un label appelé Tonto pour publier les bandes dessinées de mes amis. En plus de la conception graphique et des bandes dessinées, mon travail pour le label m’a permis d’en apprendre un peu plus sur l’Internet, le HTML, etc.
Avant ça, je faisais également partie de l’équipe qui a créé et édité le magazine de bande dessinée Animal. C’était entre 1989 et 1992. Brigitte et Animal ont fait connaître un peu mon nom dans le milieu, c’est donc à cette époque que j’ai commencé à contribuer à des journaux et des magazines de bande dessinée.
Les bandes dessinées m’ont amené à m’intéresser aux arts visuels en général et aux livres et aux publications. C’était donc naturel pour moi de m’intéresser à toute la scène des fanzines qui s’est formée autour des fans de bandes dessinées et de musique, puis de commencer à faire des livres d’artistes.
Eh bien, je suis venu aux zines en tant que lecteur, d’abord les zines de bandes dessinées des années 1970 et 1980, puis toutes sortes de publications à petit tirage. Parce que j’avais cet intérêt, j’ai été chargé d’une chronique mensuelle sur les fanzines, quand nous avons lancé Animal. J’étais le seul à avoir assez de fanzines pour écrire une chronique dans le premier numéro. J’ai continué à tenir cette rubrique jusqu’à la fin du magazine. C’est à cette époque que mon intérêt s’est vraiment détourné de la scène de bande dessinée vers les fanzines plus expérimentaux. À cette époque, les fanzines étaient un moyen pour les dessinateurs amateurs de montrer leur travail au public, et beaucoup de zines copiaient les magazines plus commerciaux. J’étais attiré plus par ceux qui ne faisaient pas vraiment attention au public et essayaient d’expérimenter avec la bande dessinée, les zines et les graphismes en général.
Je pense donc qu’à cette époque, la scène était à un tournant, passant des zines qui imitaient des magazines réguliers à des zines plus expérimentaux. Je pense que ma rubrique reflétait ça.
J’ai commencé à faire des zines influencés par ce que je voyais à cette époque. J’ai collectionné beaucoup de choses de cette période et plus tard, lorsque le magazine a fermé, j’ai voulu remercier tous ceux qui avaient envoyé des fanzines au magazine et je l’ai fait sous la forme d’un petit fanzine portant le même titre que la rubrique Maudito Fanzine (c’est une faute de frappe qui se traduit par Maudit Zine). Depuis, je produis des petites publications à faible tirage et des livres d’artistes.
Quels sont les artistes dont tu te sens proche au Brésil ? Peux-tu nous parler d’eux ?
En réalité, je n’ai quasiment rencontré aucun des artistes de la scène des fanzines. Je recevais des trucs de tout le Brésil par courrier.
Plus tard, j’en ai rencontré et je suis devenu ami avec certains d’entre eux. À cette époque, la plupart de mes amis étaient des dessinateurs ou des illustrateurs. Et aujourd’hui, la plupart de mes amis sont encore des illustrateurs qui travaillent dans les médias et dont le travail tourne autour de l’écriture et de l’humour.
J’ai rencontré MZK à São Paulo et que j’ai observé avec attention quand il faisait ses premiers fanzines. Ça m’a beaucoup inspiré. C’est grâce à lui que j’ai eu l’idée de faire des mini-zines. On est encore amis aujourd’hui.
Jaca est un type que je connaissais en tant qu’illustrateur et j’aimais son travail avant de le rencontrer. Comme moi, il ressentait le besoin de faire d’autres choses avec ses dessins. Il ne voulait plus être seulement illustrateur et dessinateur de bandes dessinées. On est sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les arts graphiques. C’est un grand artiste qui a travaillé comme illustrateur pendant plus de 30 ans et qui travaille toujours en free-lance. Je l’ai rencontré quand j’étais co-rédacteur en chef du magazine Animal, j’étais déjà fan de son travail. À l’époque, il vivait à Porto Alegre et moi à São Paulo. Il vit maintenant à São Paulo. On a commencé à travailler ensemble sur Desenhomatic Ltda en 2012 pour une exposition, puis on a participé à des foires de zines et on a fait des expositions à Rio de Janeiro, Tokyo et São Paulo.
Je suis également ami avec un groupe d’illustrateurs de São Paulo qui a travaillé autour de cette publication intitulée Charivari. Il y en a beaucoup, mais ceux dont je suis le plus proche sont Laura Peixoto, Andrés Sandoval, Daniel Bueno et Mariana Zanetti. J’ai travaillé avec eux sur certains numéros de Charivari, qui est plus orienté vers l’illustration, mais très expérimentale. Ce sont des professionnels de l’illustration qui travaillent pour des livres et des magazines pour enfants, mais de manière très expérimentale.
Et en ce moment, je suis le travail de Narowe, Tais Kosino et Cynthia Bonacossa.
Je ne sais pas si tu me demandes des noms pour t’aider à rassembler des informations sur la scène. J’imagine que oui, alors j’ai jeté beaucoup de noms, mais celui dont je suis vraiment proche et avec lequel je continue à échanger des idées et à travailler, c’est Jaca.
Je peux citer encore quelques artistes intéressants comme Carlos Issa, Bia Bittencourt (qui organise la Feira Plana), Gerlach et j’oublie sûrement quelqu’un.
Je n’ai pas beaucoup de discipline et j’essaie de suivre les opportunités quand elles se présentent. La même curiosité qui m’a amené à faire des fanzines m’a conduit à faire des expositions en galerie. Dans chaque endroit où je me retrouve, j’essaie d’explorer le médium, donc je n’ai pas vraiment de modèle. Je travaille avec toutes sortes de matériaux, y compris l’ordinateur.
Parfois, je pars d’une invitation à contribuer à une publication ou à une exposition. J’essaie alors de faire quelque chose pour ce contexte, même s’il n’est pas rare que je suive une idée venue de nulle part, que je travaille dessus et que je lui trouve ensuite une place.
Je pense que la base de mon travail est le dessin. C’est ce que j’ai fait toute ma vie. Ce qui m’intéresse, c’est de créer différents contextes pour mes dessins : il peut s’agir de livres, d’un mur (bien que je ne sois pas street artist), d’une grande toile, etc. J’essaie toujours de nouvelles surfaces et de nouveaux matériaux. Mais tout ce que je fais commence par un dessin.
J’aime travailler en collaboration et j’aime les situations où je ne réfléchis pas trop. J’ai participé à des projets comme Desenhomatic Ltda. avec Jaca et Casa do Desenho avec Radaelli et Haebaert, où on doit travailler très rapidement.
Ces foires sont assez récentes au Brésil, Plana est probablement la plus grande, même si elle n’a que 5 éditions. Tijuana, je crois que c’est la plus ancienne, mais je ne sais pas quand elle a commencé.
À Florianopolis, j’ai assisté à la deuxième édition de Parque Gráfico. On m’a dit qu’il y avait aussi une foire consacrée aux livres d’artistes à Florianopolis, qui en est aussi à sa deuxième ou troisième année, mais je n’ai pas beaucoup d’informations à ce sujet.
Il y a beaucoup de foires au Brésil en ce moment, je ne peux pas en faire une liste précise et je ne crois pas que tu puisses trouver un programme ou un calendrier avec toutes ces foires. Je suis impliqué dans la Parada Gráfica à Porto Alegre, qui en est à sa 5e édition cette année. J’aide généralement en faisant des suggestions, ou à la sélection des artistes, etc. On y trouve des artistes et des dessinateurs de l’ancienne génération mélangés à de nouveaux et à de petits éditeurs qui trouvent les foires, petites et grandes, très utiles pour promouvoir leur catalogue en le combinant avec une présence sur Internet.
Ce qui m’étonne toujours, c’est la forte présence de fans, de lecteurs et de collectionneurs. Les foires n’attirent pas seulement les artistes et les dessinateurs.
Ils remontent même plus tôt, quelque chose comme 1992 ou 93.
J’ai commencé à les faire parce que je voulais faire le fanzine le plus basique et le moins cher possible, alors je me suis tourné vers ce format [A4 plié en A7], photocopié recto verso sur une seule feuille de papier.
J’ai commencé lorsque le magazine où j’écrivais cette rubrique consacrée aux fanzines au début des années 1990 a fermé ses portes. J’ai ressenti le besoin de remercier tous les auteurs de zines et de leur dire que le magazine et la chronique n’existaient plus. J’ai donc joint mon premier mini-zine à cette lettre.
Plus tard, j’ai décidé que ce format était parfait pour les zines de voyage. Il me suffisait de plier une feuille de papier et de toujours la garder dans ma poche. Ça a généré beaucoup de zines pendant les voyages en avion, et plus tard, j’ai commencé à faire toutes sortes de fanzines avec toutes sortes de thèmes dans ce format.
Je n’ai pas vraiment d’idée préconçue au moment où je me mets au travail. Je crois que tout ce à quoi tu te consacres finit par porter tes pensées et tes sentiments, donc je suppose que je n’ai pas besoin de réfléchir beaucoup avant et que je laisse les choses couler.
J’ai l’impression que ce qui frappe le plus les gens dans mon travail, c’est ce sentiment de liberté, de liberté artistique, c’est ce que la plupart des gens me disent. Alors peut-être que ce qui ressort de mon travail, mon message, si tu veux, c’est : soyez libre.
Je commence en étant séduit par de petites idées comme : À quoi pourrait ressembler un mini zine ? Et si les gens pouvaient se promener parmi mes dessins comme si c’était une sorte de forêt ? Et si la Bible était vraiment courte ? Après, les choses évoluent de toutes sortes de façons. Mais je pense que la plupart du temps, beaucoup d’idées viennent simplement de gribouillages et de petits dessins sur mon bureau.
J’aime faire des œuvres plus grandes comme celles qu’on peut voir en ce moment à la galerie, mais c’est un peu un défi. Là où je suis vraiment à l’aise, c’est quand je fais des œuvres de la taille d’un livre. Et j’aime essayer toutes sortes de matériaux.
Je m’auto-édite parce que c’est plus facile et plus rapide de cette façon, de l’idée originale au livre ou au zine fini. C’est comme de faire une peinture ou quelque chose comme ça. Mais je ne suis pas contre le fait que quelqu’un d’autre publie mon travail.
J’aime rencontrer des gens qui aiment mon travail. Je ne sais pas si c’est important. En général, je suis juste heureux que les gens m’écrivent ou me montrent de l’intérêt. Quoi qu’il en soit, je pense que les foires sont très amusantes et qu’on finit par rencontrer des gens qui n’écriraient pas.
Je ne suis pas sûr. J’ai besoin de liberté pour travailler, pour suivre mes pensées, c’est une condition importante. Peut-être aussi que j’exige beaucoup de mes lecteurs en termes d’attention. Je pense que les meilleures idées sont cachées. Je n’aime pas être trop évident. Je pense donc que le temps est également important, ainsi que la générosité du public.
By email,
August 10th,
2017
I’m from São Paulo, Brazil. I am currently living in Porto Alegre.
I work in graphic design, illustration, and comics. I’m involved with visual arts, and there’s a gallery that represents me in Porto Alegre and São Paulo. I was a comics freak since I was a kid. I used to draw all day long.
I didn’t know exactly what I was going to do for a living, but since I never stopped drawing, I guess a decision was made even if I didn’t decide it myself. I created a magazine with a friend of mine (Newton Foot) when I was in college, Brigitte. It lasted for only one issue.
Besides editing it, I contributed comics and illustrations and did the graphic design. I guess this was kind of my school. I have continued doing all of this since then, when the opportunity presented itself. When chance doesn’t help, I create the conditions for it. Sometime around the end of the 1990s, I created this label called Tonto to publish comics by my friends. Besides doing graphic design for it and comics, working for the label also helped me learn a little about the Internet, HTML, etc.
Before that, I was also part of the team that created and edited a comics magazine called Animal. It was around 1989 and 1992. Brigitte and Animal made my name a bit known around cartoonists, so it’s around that time that I started to contribute to newspapers and comics magazines.
Comics got me interested in visual arts in general and also in books and publications. So I think it was natural for me to start doing artist books and, before that, to get interested in the whole fanzine scene that formed around comics and music fans.
Well, I used to go to zines as a reader, first the comics zines from the 1970s and 1980s, then all kinds of publications with small print runs. It was because of this interest that, when we started Animal, I was placed in charge of a monthly column on fanzines. I was the only one with enough fanzines to write a column in the first issue. So I continued with the column until the magazine folded. Around this time, my focus really turned from the comics scene to more experimental zines. At that time, fanzines were a way for amateur cartoonists to show their work to the public, so you had a lot of zines that copied the more commercial kind of magazines. I was more attracted to the ones that didn’t pay much attention to the public and tried to experiment with comics, with zines, and with graphics in general.
So I guess at that time the scene was at a turning point, going from zines that tried to imitate a regular magazine towards more experimental ones. My column reflected that, I guess.
I started doing zines influenced by what I saw at that time. I collected a lot of stuff from that period, and later, when the magazine folded, I wanted to thank everyone who had sent fanzines to the magazine. I did this in the form of a little fanzine with the same title as the column, Maudito Fanzine (it’s a misspelling that translates as “Damned Zine”). Since then, I’ve been working with small print runs of little publications and some artists books.
Actually, I hardly met any of the artists from the fanzine scene. I used to get stuff all over Brazil through the mail.
Later, I met and became friends with some of them. At that time, most of my friends were cartoonists or illustrators. Well, most of my friends are still cartoonists who work for the media and whose work depends heavily on writing and humour.
MZK was a guy I met in São Paulo and watched while he was doing his first fanzines, and that was very inspirational. I got from him some ideas on how to make mini-zines. We are still friends to this day.
Jaca is a guy I knew as an illustrator, and I loved his work before I really met him. He was moving from being only an illustrator and cartoonist and, like me, was feeling the need to do other stuff with the drawings. So I guess we are on the same wavelength in regards to graphic arts. He’s a great artist who worked as an illustrator for over 30 years and still does some freelance work. I met him when I was co-editor at magazine Animal and was already a fan of his work. At that time, he lived in Porto Alegre, and I lived in São Paulo. He is now living in São Paulo. We started working together on Desenhomatic Ltda in 2012 when we did an exhibition together and later took part in zine fairs and exhibitions in Rio de Janeiro, Tokyo, and São Paulo.
I’m also friends with a group of illustrators from São Paulo who worked on this publication, titled Charivari. There are a lot, but the ones I’m closer to are Laura Peixoto, Andrés Sandoval, Daniel Bueno, and Mariana Zanetti. I worked with them on some issues of the publication; it’s more illustration-oriented but very experimental. They are professional illustrators working for children’s books and magazines, but in a very experimental way.
And right now, I’ve been following the works of Narowe, Tais Kosino, and Cynthia Bonacossa.
I don’t know if you are asking me for some names to help you gather some information about the scene. I imagine it is, so I tossed a lot of names, but the one with whom I’m really close and keep exchanging ideas and doing work together is Jaca.
I can still make a list of interesting artists like Carlos Issa, Bia Bittencourt (who organises Feira Plana), and Gerlach, and I’m sure I’m forgetting someone.
I don’t have much discipline and try to follow the chances as they appear to me. The same curiosity that led me to do fanzines led me to make exhibitions in galleries. In each different place I find myself, I try to explore the medium, so I don’t have much of a pattern. I work with all kinds of material, including the computer.
Sometimes I start with an invitation to contribute to a publication or an exhibition. So I try to do something to fit there, though it’s not unusual for me to follow some idea that came out of the blue, work on it, and later find a place for it.
I think the basis of my work is the drawing. It’s what I’ve been doing all my life. I’m interested in creating different contexts for my drawings; it can be books, a wall (although I’m not a street artist), a big canvas, etc. So I’m always trying new surfaces and new materials. And everything I do will begin with a drawing.
I like to work in collaboration, and I like situations where I can’t think too much. I usually spend a lot of time thinking when I’m doing my work, so I have been involved in projects like Desenhomatic Ltda. with Jaca and Casa do Desenho with Radaelli and Haebaert, where I have to work very quickly.
Those fairs are a pretty recent thing in Brazil; Plana is probably the biggest, even if it is only 5 issues old. Tijuana, I believe, is the oldest; I am not sure when it started.
In Florianopolis, I attended Parque Gráfico’s second issue. I was told there is also a fair dedicated to artists’ books in Florianopolis, also in its second or third year, but I don’t have much info on that.
There are a lot of fairs in Brazil right now; I can’t make a precise list, and I don’t believe you can find any schedule or calendar with all of them listed. I myself am involved with Parada Gráfica in Porto Alegre this year in its 5th issue. I usually help out with suggestions or to select artists, etc. You usually find older generation artists and cartoonists mixed with new ones and small publishers who find the fairs, small and big, very useful together with an Internet presence to push their catalogue.
What always amazes me is the heavy presence of fans, readers, and collectors. The fairs attract more than just artists and cartoonists.
They go even before that, like 1992 or 93.
I started doing them because I wanted to do the most basic and cheap fanzine possible, so I turned to this format [A4 folded to A7], with only two copies and a sheet of paper.
I think I told you I used to write this column dedicated to fanzines in the early 1990s. So when the magazine folded, I felt the need to thank all zine artists and tell them the magazine and the column were no more. So I included my first mini-zine with this letter.
Later on, I decided this format was perfect for travel zines, I would just fold a sheet of paper and keep it constantly in my pocket. It generated a lot of zines during plane travels, and later I started doing all sorts of fanzines with all sorts of themes in this format.
Actually, I don’t have a preconceived idea at the moment I put myself to work. I believe anything you put yourself to will end up carrying a lot of your thoughts and feelings by itself, so I guess I don’t need to think much before hand and let things flow.
I suppose what strikes people most about my work is this feeling of freedom—artistic freedom, I guess—because most people tell me so. So maybe what comes through my work—my message, if you will—is: be free.
I think I start by being attracted to some tiny idea like, What could a mini-zine look like? What if people could walk among my drawings like it was some kind of forest? What if the Bible was really short? After that point, things evolve in all kinds of ways. But I think most of the time, a lot of ideas simply come from doing doodles and small drawings at my desk.
I like doing bigger works like the ones you saw at the gallery, but they are kind of a challenge. Where I’m really comfortable is doing book-size works. And I like to try all kinds of materials.
I self-publish because it is easier and faster that way, from the original idea to the finished book or zine, just like doing a painting or something like that. I’m not against having my work published by someone else, though.
I like to meet people who like my work. I’m not sure how important it is. Usually, I’m just happy that people write me or show interest. Anyway, I think the fairs are really fun, and you end up meeting people who don’t like to write.
Not sure. I need freedom to work and to follow my mind, so I guess that’s an important condition.
Also, maybe I demand a lot from my readers in terms of attention; I think the best ideas are hidden, and I don’t like to be too obvious. So I guess time is important too, as is the generosity of the public.