Par email,
le 1er décembre 2016
La première idée qui me plait là-dedans est l’idée de la diffusion pour plusieurs personnes : la reproduction permet une plus vaste diffusion à un prix moins élevé. C’est ce que j’aime en général dans l’idée d’imprimer des affiches, ou de faire des livres plutôt que des pièces uniques. C’est une question que je me suis beaucoup posée durant mes études, ce rapport de l’œuvre d’art à sa reproduction. Souvent, j’ai l’impression que ça « sépare » deux mondes distincts.
Pour mon livre Foultitude il s’agissait d’abord de dessins destinés à une exposition d’art contemporain en France. J’ai ensuite imprimé ces dessins dans un petit fanzine. Alors que l’exposition les montrait en grand format, le fanzine leur donne un aspect plus intime, et c’est ce que je cherchais.
Mon premier contact avec le fanzine a été une source de liberté. En 2014, à l’époque de nos études aux Beaux-Arts, trois amis et moi étions en option Communication et n’avions plus vraiment de temps et d’espace pour nous exprimer par le dessin. On a donc commencé un peu au hasard en se fixant l’objectif d’une publication mensuelle. L’idée était de partir sur un thème et un format différent à chaque fois. On a tenu pendant neuf numéros vraiment DIY, avec création des dessins, du texte et l’impression en sérigraphie pour terminer par la reliure à la main. Ce fut une magnifique expérience pour nous quatre, ainsi qu’une histoire d’amitié et un espace de liberté et de création pure.
J’aime beaucoup des artistes comme Julie Doucet, Henning Wagenbreth, Anne Van der Linden, Toshio Saeki, en général, l’univers du Dernier Cri, Dominique Goblet… des gens comme Tom of Finland, Tomi Ungerer. Récemment, j’ai découvert le travail de Jochen Gerner et de la street artist Kashink que j’ai trouvé très intéressant. Mais plus directement, mes amis font pas mal la job.
Il me semble qu’Expozine donne une certaine vision de ce que peut être la scène montréalaise. Ce qui m’a étonnée, c’est le côté 50/50 francophone et anglophone, qui produit quelque chose d’intéressant et de bouillonnant. Ensuite, à Expozine, les fanzines sont clairement plus dans l’univers du dessin et de la bande dessinée, par rapport aux fanzines musicaux ou bien photo. J’ai l’impression qu’Expozine est un RDV vraiment important pour les acteurs de cette scène à Montréal. Toutefois, je pense que cette demande mériterait d’être soulagée par encore plus de petits salons spécialisés répartis dans l’année et dans différents quartiers de la ville afin de diffuser encore plus ce médium et cette manière de travailler dans de nouveaux cercles.
By email,
December 1st, 2016
The first thing that I like about them is the idea of distribution for several people: reproduction allows a wider distribution at a lower price. That’s what I generally like about printing posters or making books, rather than one-off pieces. This is a question I asked myself a lot during my studies about the relationship between a work of art and its reproduction. Often, I have the impression that it “separates” two distinct worlds.
For my book Foultitude, it was initially drawings for a contemporary art exhibition in France. I then printed these drawings in a small fanzine. While the exhibition showed them in a large format, the fanzine gives them a more intimate aspect, which is what I was looking for.
My first contact with a fanzine was a source of freedom. In 2014, when we were studying at the Beaux Arts, three friends and I were in the communication option and didn’t really have the time and space to express ourselves through drawing. So we started a bit haphazardly, setting ourselves the goal of a monthly publication. The idea was to start with a different theme and format each time. For nine issues, we did a really DIY project, creating the drawings, the text, and the silkscreen printing to finish with the hand-binding. It was a wonderful experience for the four of us, as well as a story of friendship, a space of freedom, and pure creation.
I really like artists like Julie Doucet, Henning Wagenbreth, Anne Van der Linden, Toshio Saeki, in general, the world of Dernier Cri, Dominique Goblet… people like Tom of Finland and Tomi Ungerer. Recently, I discovered the work of Jochen Gerner and the street artist Kashink, which I found very interesting. But, more directly, my friends do the work.
It seems to me that Expozine gives a certain vision of what the Montreal scene can be. What surprised me was the 50/50 francophone and anglophone side of the scene, which produces something interesting and vibrant. Then, at Expozine, the fanzines are clearly more in the world of drawing and comics compared to music or photo fanzines. I feel that Expozine is a really important event for the actors in this scene in Montreal. However, I think that this demand should be relieved by even more small, specialised fairs spread throughout the year and in different parts of the city in order to spread this medium and this way of working in even more new circles.